Dix ans de folie du « Cholo » Simeone à l’Atlético Madrid

Succès immédiat (2011-2013)

Déjà adoré comme joueur rojiblanco (1994-1997 et 2003-2005), Diego Simeone fait son grand retour à Madrid en décembre 2011 sur le banc de l’Atlético. Il récupère une équipe à la traîne en Liga (9e), et qui vient de se faire éliminer par Albacete (2-1, 1-0) en 16es de finale de Coupe du Roi.

Mais le « Cholo » rencontre un succès immédiat. Pour sa première saison, il porte un groupe composé de Thibaut CourtoisDiego GodinArda TuranKoke (déjà) et Radamel Falcao vers le sacre en Ligue Europa, remporté contre l’Athletic Bilbao de Marcelo Bielsa (3-0), et vers une honorable 5e place en Liga.

Dans la foulée, il gagne la Supercoupe d’Europe contre Chelsea (4-1) avec un triplé de Falcao. L’Argentin finira la saison avec une qualification assurée pour la Ligue des champions, un sacre en Coupe du Roi (2-1 contre le Real Madrid après prolongation), et un contrat prolongé de quatre saisons.

Presque au sommet de l’Europe (2013-2016)

Falcao est parti à Monaco, David Villa est arrivé, et les ambitions de Diego Simeone sont intactes. En 2013, l’Atlético réussit le meilleur début de championnat de l’histoire du club (8 victoires en 8 matches). Le club madrilène s’offre son premier sacre en Liga depuis 18 ans grâce à une tête de Diego Godin pour arracher le nul contre le Barça au Camp Nou lors de la dernière journée.

Et en Ligue des champions, la magie opère aussi: Simeone hisse l’Atlético vers les quarts de finale pour la première fois depuis 1996-1997, quand lui-même faisait partie de l’effectif. Les Colchoneros se défont successivement de l’AC Milan, du Barça et de Chelsea pour atteindre la grande finale de C1 pour la première fois depuis 1974… une finale haletante qu’ils perdront 4-1 après prolongation face à l’éternel voisin et rival, le Real Madrid, et durant laquelle Simeone finira expulsé après une altercation avec Raphaël Varane.

A l’été 2014, Jan Oblak et Antoine Griezmann débarquent comme têtes de gondole d’un effectif remodelé. Le Français explose à Madrid, sous l’égide de Simeone, devenu son mentor. En 2015-2016, après une saison de réadaptation, l‘Atlético se hisse à nouveau en finale de Ligue des champions, encore contre le Real. Et Simeone doit encore s’incliner, aux tirs au but cette fois (1-1, 5-3 t.a.b.), après le loupé de Juanfran.

Parmi les géants (2016-2019)

La saison suivante, en 2016-2017, l’Atlético connaît une petite baisse de régime: les Colchoneros restent derrière les géants du Real Madrid et du Barça en Liga, et sont (encore) éliminés par le Real Madrid en demi-finale de C1.

Mais la patte de l’entraîneur argentin est désormais reconnue à travers le monde entier. Un style fermé, très défensif, mais le style d’un fin tacticien qui excelle dans l’art de trouver des solutions immédiates aux problèmes rencontrés durant les matches. Simeone prolonge alors jusqu’en 2020.

A l’automne 2017, l’Atlético manque complètement la phase de groupes de Ligue des champions, mais se rattrape quelques mois plus tard avec la 2e Ligue Europa remporté par Simeone, contre Marseille. A l’été 2018, grâce au succès face au Real de Zinédine Zidane en Supercoupe d’Europe, Diego Simeone devient l’entraîneur le plus titré de l’histoire de l’Atlético, devant le mythe Luis Aragonés. Mais les Colchoneros ne gagneront rien de plus cette saison-là.

Le renouveau ? (2019-présent)

En 2019, Simeone parvient à mener à bien la grande mue de l’Atlético. Exit Godin, Juanfran, les frères Hernandez, Griezmann (qui reviendra à l’été 2021)… et bienvenue à Joao Felix, la recrue la plus chère de l’histoire du club (120 M d’EUR).

Simeone prolonge jusqu’en 2022 et parvient à hisser l' »Atléti » en 8es de finale de la C1 pour la sixième fois depuis son arrivée, alors que le club n’avait auparavant réussi à atteindre ce stade que 7 fois en 60 ans.

Malgré des saisons marquées par la pandémie de Covid-19, Simeone modifie son style de jeu pour coller davantage aux multiples talents offensifs dont il dispose, tout en gardant son essence. Et ça marche: en 2020-2021, l’Atlético s’empare du championnat d’Espagne devant le Real de « Zizou » et le Barça d’un Lionel Messi sur le départ. La consécration.