Contentieux avec la Sar : les avocats de locafrique annonce une plainte à Londres

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Le bras de fer opposant la Société africaine de raffinage (SAR) et Locafrique de Khadim BA aboutit devant les juridictions étrangères. Une plainte est en cours de dépôt « imminent » au niveau de la justice anglaise. L’annonce est du collectif d’avocats sénégalais de la société Locafrique, composé de Mes Seydou Diagne, Assane Dioma Ndiaye, Demba Ciré Bathily et El Hadji Diouf. Face à la presse, ce mercredi, les robes noires ont expliqué que leur client réclame 170 milliards F CFA à la partie adverse, à titre de réparation du préjudice « financier et économique incommensurable ».

 

« La Sar ne respecte pas ses engagements »

Me Seydou Diagne, qui donne le ton, décrit une situation « extrêmement grave dans notre République au détriment de la société Locafrique, consécutivement à une situation de gabegie financière inadmissible lorsqu’on est attaché à la préservation des deniers publics et du capital des investisseurs. »

 

Pour rappel, Locafrique a acquis 34% des parts de la SAR, dans le secteur des hydrocarbures. Aujourd’hui, « le groupe Locafrique fait l’objet d’un ostracisme », dénonce la robe noire.

 

Pourquoi les juridictions anglaises ? « Dans les contrats entre la société Locafrique et ses partenaires, il y a des articles qui disent qu’en cas de litige en approvisionnement de produits pétroliers à la SAR, si vous donnez des cargos, des tankers, si la SAR ne vous paie pas, vous pouvez vous référez à une juridiction qui a été désigné par la SAR et nous, et cette juridiction, c’est la Cour d’appel de Londres », a souligné l’avocat.

 

Dans leurs plaidoiries, les avocats ont salué la décision de justice rendue en leur faveur (Locafrique), hier, par le tribunal du Commerce, suite à une procédure déclenché, pour abus de minorité, par la SAR et Petrosen.

 

Par ailleurs, les plaignants ont récusé le marché de gré à gré de 200 milliards F CFA, passé par la SAR et Petrosen, pour l’acquisition de produits, à l’insu de Locafrique et du Conseil d’administration. « C’est juste inadmissible », s’est indigné Me Diagne, tout en dénonçant « des opérations criminelles très graves. »

 

En revanche, sur le principe, Locafrique est d’accord avec la recapitalisation de la SAR, ont réaffirmé ses conseils. Sauf qu’elle pose certaines conditions sur comment augmenter les capitaux. A ce propos, il est clair que Locafrique refuse de donner un chèque de 26 milliards F CFA sur les 420 milliards F CFA attendus pour la relance. « Petrosen, c’est l’État. Aujourd’hui, l’État doit communiquer pour dire qu’il n’a rien à voir avec ce qui s’est passé. Il y a une décision de justice qui tombe et quand la presse en parle, on ne peut plus se réfugier derrière la méconnaissance ou l’absence d’informations. Avec cette décision judiciaire aujourd’hui, on ne peut plus continuer ce projet. On doit l’arrêter, discuter avec Locafrique, qui n’est pas contre la recapitalisation », a expliqué Me Assane Dioma Ndiaye, ajoutant que la société veut « qu’on l’éclaircisse en sa qualité d’actionnaire même minoritaire, avec 34%. »

 

Avec le ton qu’on lui connait, Me El Hadji Diouf a réclamé l’audit de la SAR sur les pertes estimées à 59 milliards F CFA, pour l’exercice 2020. Ce, alors qu’au Trésor, a-t-il tenu à relever, « on parle de détournements de 5 milliards F CFA ».

Ramatoulaye 

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