Amadou Ba à la société civile: « Les manquements relatés… portent sur 6,600 milliards Fcfa »
Amadou Ba a rencontré les représentants de la société civile ce mardi 3 janvier. Une concertation qui porte sur le rapport final de la Cour des comptes sur la gestion des Fonds force Covid-19. Lors de cette rencontre, le Premier ministre est largement revenu sur le 1000 milliards dépensés lors de cette crise.
Assisté des Abdou Karim Fofana, Ismaïla Madior Fall, Oulimata Sarr, Moustapha Ba, entre autres, le Premier ministre a réitéré la disposition de son Gouvernement à « dialoguer et à discuter avec les parties prenantes de la vie économique et sociale de notre pays, et vous (organisations de la société civile) au premier chef. Vous, les représentants de la société civile qui jouez un rôle de grande importance, à travers votre mission de veille et d’alerte, vous qui devez contribuer, au même titre que toutes les parties prenantes au maintien et à la consolidation de la cohésion nationale ».
D’après toujours Amadou Ba, lors de cette rencontre qui se tient au Petit palais, « ces concertations, pour institutionnelle qu’elles soient, se doivent aussi d’être respectueuses et bienveillantes, positives et constructives au-delà de la diversité de nos styles et de nos opinions. Dans les règles de l’art, seront combinés et utilisés en fonction des besoins, des situations et des acteurs, l’information, l’écoute, la consultation et le dialogue. Fort de cet état d’esprit, je voudrais d’emblée rappeler que l’audit est à la fois un enjeu de société et un mécanisme de gouvernance contribuant à la satisfaction d’un bien commun ».
Sur ce, le Premier ministre estime qu’en recourant à l’audit, « le principal besoin qui est satisfait est la réduction de l’asymétrie d’information. En économie, l’asymétrie d’information apparait dès que la connaissance informationnelle entre les deux parties à la transaction diffère. Un acteur tiers, ici la Cour des Comptes en l’occurrence, met en place un processus de contrôle de l’information produite et transmise pour mesurer sa véracité et son niveau de conformité avec les référentiels » .
Pour lui, ce rapport de la Cour des Comptes, sur la base d’une analyse détaillée, « a mis en relief beaucoup de points positifs, comme il a relevé des dysfonctionnements et des insuffisances dans des cas bien précis, en pointant notamment le non-respect de certaines règles afférentes aux procédures de la dépense publique. Pour contribuer à l’amélioration du système de gouvernance en période normale comme en période de crise, les analyses de la Cour des Comptes sont assorties de 85 recommandations d’ordre stratégique et opérationnel » .
18 recommandations…
« D’abord, 18 recommandations visent l’amélioration du dispositif de pilotage et de contrôle. Ensuite, 55 recommandations sont pour l’amélioration du cadre de mobilisation des ressources, ainsi que les modalités d’exécution des dépenses. Enfin, le rapport a mis en exergue des faits constitutifs de fautes de gestion présumées et a formulé des recommandations pour l’ouverture d’une information judiciaire concernant les auteurs », souligne le document, en attendant les conclusions.
Amadou Ba précise que « les manquements relatés par la Cour et pour lesquels une suite judiciaire est recommandée, portent sur 6,600 milliards F CFA, soit environ 0,7 % du montant total décaissé« . Un montant, selon le PM « apparemment modeste en valeur relative, est extrêmement important, puisqu’il s’agit de la gestion de ressources publiques et de surcroît en temps de crise sanitaire. De telles pratiques, si elles sont avérées, heurtent l’éthique et n’honorent pas notre Administration » .