Commémoraison du Départ en Exil du Fondateur du mouridisme Cheikh Ahmadou BAMBA Khadimou RASSOUL en 1895 vers l’île gabonaise de Mayumba –une petite ville côtière située au sud du Gabon dans la province de la Nyanga. Elle est le chef–lieu du département de Basse–Banio–. Chrono–actu revient sur le sens, la portée et les préconisations ou consignes de cet événement religieux majeur dans la vie de la Nation sénégalaise.

Sens et Portée

Le Grand MAGAL de TOUBA est cet événement religieux majeur qui est l’un des repères les plus significatifs du calendrier de la Mouridiyyah. Sans risque de se tromper, nous pourrions dire ici, qu’en fait, c’est l’événement le plus important dans cette Voie fondée par le CHEIKH soufi Cheikh Ahmadou BAMBA Khadimou RASSOUL, le Mouridisme.
Cette prééminence pourrait se vérifier d’abord par le fait qu’il s’agit d’une commémoraison dont la perpétuation a été expressément demandée par le CHEIKH lui–même ; ensuite, le Grand MAGAL est, avec le Maouloud, pratiquement la seule commémoraison pour laquelle le Khalife Général des mourides fait, chaque année, une adresse à l’endroit de toute la communauté mouride. Ainsi, sa dimension se vérifie aussi par le volume des déplacements de personnes tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger. Aussi, il y a les dimensions impressionnantes des moyens matériels, financiers et humains qui sont mobilisés en cette circonstance de Grâces exceptionnelles.
Commémoré le 18ème Jour du mois lunaire de SAFAR chaque année, cet événement marque le Départ en Exil de Cheikh Ahmadou BAMBA Khadim RASSOUL. Pour rappel, ce Départ eut lieu le 10 août 1895 (18 SAFAR 1313.Hégire), au terme de multiples épisodes dans la confrontation avec les autorités coloniales qui, jadis, le soupçonnaient de préparer une “Jihad“ –insurrection armée– contre elles.
Si l’on se réfère à la place de cet Exil dans la biographie du CHEIKH, l’on comprendra aisément l’importance du Jour : « le Jour à travers lequel DIEU exauça pour le CHEIKH tout ce à quoi il aspirait ».

Consignes ou préconisations

La recommandation donnée par Serigne TOUBA Cheikhal KHADIM le 18ème jour du mois de SAFAR à sa Résidence de Mbacké Barry, alors qu’il était sur le point de partir pour l’Exil en présence de Serigne Mouhammadou Moustapha M’BACKÉ et Cheikh Mouhammadou FADAL M’BACKÉ, à tous les disciples, est de s’associer à lui dans la Commémoration de l’Anniversaire de ce Jour en y offrant des réjouissances, en lisant le Noble Coran et les panégyriques –Khassaïdes–.

Son Seigneur l’a exaucé et il a obtenu tout ce à quoi il aspirait en ce jour avait–t–il assuré au préalable. Quant à lui, Cheikhal KHADIM, dans la détresse insoluble de ses disciples, proches, coreligionnaires et autres sympathisants, il les requinquait et leur confirmait son Retour plein de succès.

Notons bien qu’auparavant, la communauté mouride ne se réunissait pas pour célébrer le Grand MAGAL, mais chacun le faisait chez lui en immolant un bovidé pour certains, en préparant des repas spéciaux, afin de se conformer aux recommandations du Vénéré Guide Cheikh Ahmadou BAMBA Khadim RASSOUL …

Par la suite, c’est Cheikh Mouhammadou FADAL M’BACKÉ « FALLOU Awa BOUSSO » qui a initié la commémoration du Grand MAGAL de TOUBA telle que nous la connaissons aujourd’hui, en demandant aux talibés de faire le déplacement vers la Cité bénite de TOUBA tous ensemble le Jour du 18 SAFAR.
Rappelons que dans le Noble Coran, Dieu spécifie à chaque communauté humaine une occasion d’action de grâce, occasion légitime de fête et de réjouissances. “A chaque peuple de la communauté musulmane, nous avons donné une occasion de Fête pour témoigner leur gratitude, afin qu’ils mentionnent le NOM de DIEU dans leur holocauste sur ce que DIEU leur a disposé en bétail -ALLAH est une seule et suprême Divinité à ELLE soumettez-vous…“ (Sourate 22 – Verset 34).

Le CHEIKH

Cheikh Ahmadou Bamba M’BACKÉ, de son vrai nom Muhammad Ibn Muhammad Ibn HABIBALLAH, est né en 1853 (1270 de l’Hégire) à M’BACKÉ, dans le Baol.
Fin lettré, Cheikh Ahmadou BAMBA Khadimou RASSOUL a composé de très nombreux ouvrages dans les domaines de la jurisprudence, de la théologie, du soufisme, de la bonne éducation…
Martyrisé pour ses convictions religieuses par les colons français et privé de liberté pendant une majeure partie de son existence (32 ans : de l’Exil en terres gabonaises puis en Mauritanie, de sa mise en résidence surveillée et de persécutions de toutes sortes), il a fondé la « Mouridiyyah » (le Mouridisme) qui signifie, par essence, une aspiration à Allah –Hazza–Wajjala– (“Mouridoullahi“) de manière conforme à l’esprit et au message prophétique et comme une philosophie de l’application dans le travail (“Khidma“) et de l’effort renouvelé (Patience et endurance dans les rigueurs de la vie terrestre pour l’accès à la paisibilité céleste).