Un vent de décrispation des tensions politiques semble souffler au Sénégal. Le patron des marron-beiges, surfant sur la vague de l’euphorie de la victoire de la CAN, a en profité, pour s’élever au-dessus de la mêlée. L’invitation faite à l’opposition, pour célébrer le sacre des lions avec lui, semble marquer le début d’un processus qui devrait aboutir à l’instauration d’un climat politique plus apaisé, même si le leader du Pastef, Ousmane Sonko, arguant d’un prétexte politiquement correct, n’a pas rehaussé de sa présence, la cérémonie d’accueil des lions du football, à côté du Président Macky SALL. Mais, qu’à cela ne tienne ! Ce qui semble importer le plus pour le leader BBY, c’est l’ouverture de la mouvance présidentielle à d’autres forces politique au rang desquelles, le Parti démocratique sénégalais. Ce vent de dégel pourrait alors accoucher des retrouvailles de la grande famille libérale tant théorisées. Unie dans un passé récent, cette famille politique a eu à connaître beaucoup de soubresauts et de vicissitudes qui ont fini d’occasionner sa débandade et sa dislocation. Pour inverser cette tendance qui a fini par « décimer » cette grande famille qui aspire à régner pendant 50 ans, il faut nécessairement des retrouvailles entre frères libéraux.

Retrouvailles de la grande famille libérale : un pas en avant, deux pas en arrière

En vérité, les tentatives de réconcilier les « frères ennemies » du PDS n’ont pas manqué par le passé. Toutefois, ces dernières ont toujours été sanctionnées par des résultats peu concluants. On se rappelle encore des bons offices du Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké. Ce dernier avait réussi la remarquable prouesse de sceller les retrouvailles entre Abdoulaye Wade et Macky Sall, en septembre 2019. A la fin de la prière inaugurale de la Grande mosquée Massalikul Jinaan, les deux présidents avaient prié ensemble aux côtés du guide suprême des Mourides, avant de s’offrir un aparté avec le khalife dans ses appartements à Massalikul Jinaan. Des moments inoubliables dans l’histoire religieuse et politique du Sénégal. Malheureusement, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs, car la montagne accouchera finalement d’une souri.

Toutefois, si par le passé les manœuvres tendant à rapprocher le « père et le fils » ont été vaines, tout semble indiquer, aujourd’hui, une nouvelle tournure des évènements. En effet, invité de la rfm, l’ancien député du Pds, le téméraire Doudou Wade a laissé entendre, ce dimanche, que : « Macky Sall est en train de poser des jalons. Il faut que nous reconnaissons qu’il a changé de voie« .  Et l’ancien député du Pds d’ajouter : «  Si aujourd’hui, il change de direction, c’est une excellente chose. Mais les rancœurs et les blessures sont là. Le Sénégal mérite qu’on pardonne. »

En réponse à cette déclaration, le vice-président de l’Assemblée nationale, Abdou Mbow a soutenu, « qu’il faut saluer d’esprit d’ouverture du Président Macky SALL… L’idée de retrouvaille de la grande libérale n’a jamais été un problème pour l’Alliance pour la République … Les responsables du PDS sont des sénégalais, pourquoi ne pas travailler avec eux dans l’intérêt du pays ».  Les clignotants semblent alors au vert pour une ère nouvelle de l’histoire de la grande famille libérale. Mais quid de l’équation Karim Wade ?

Empêtré dans ses déboires judiciaires qui lui ont ôté ses droits civiques, Karim Wade continu toujours d’être le candidat du Parti Démocratique Sénégalais. Cette formation politique, avec une démarche peu réaliste, n’a pas tenu à trouver un plan B pour exister politiquement. Ce qui laisse pense qu’un avenir politique du PDS, ou du moins ce qui en reste, n’est envisageable qu’avec Wade fils. Pour ce parti et son Secrétaire Général en hibernation, la préoccupation qui vaille, c’est l’Amnistie de Karim Wade pour son retour sur la scène politique.

Face à cet intérêt hautement existentiel pour le PDS, des retrouvailles de la grande libérale, sans une résolution de l’équation Karim Wade sont innavigables. Cette réconciliation Wade-Macky, pourrait alors être une aubaine le PDS.  C’est prix à payer pour assouvir cette soif d’exister et de vivre politiquement, fût-ce au détriment des récalcitrants. Dès lors, le PDS pourrait être le grand gagnant de l’histoire.

Quant au leader de l’APR, ces retrouvailles pourraient lui permettre de pratiquer une sorte de politique d’endiguement contre l’avancée de la coalition Yewwi Askan Wi et d’Ousmane Sonko.  D’ailleurs les prémices d’une fissure entre ces grands partis de l’opposition que sont le Pastef et le PDS sont encore visibles. La récente sortie de Doudou Wade est édifiante. A l’en croire, « La Première force de l’opposition, ce n’est pas le Pastef, c’est bien le PDS. Ousmane Sonko est un non inscrit à l’Assemblée, nous nous avons un groupe parlementaire, formé majoritairement de députés du PDS ». La réaction du Pastef n’a pas tardé. Autant dire que les dissensions entre ces partis qui se réclament de l’opposition se creusent… Une aubaine pour le patron des marron-beiges.

En tout état de cause, établir actuellement, la typologie idéologique des partis politiques sénégalais reviendrait tout simplement à chercher une aiguille dans une botte de foin. Analyser les jeux d’alliance dans le landerneau l’est tout aussi. Une vraie quadrature du cercle.

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