Edito-La coalition Yewwi Askan Wi à l’épreuve du Real politik: l’impossible entente du trio Sonko- Khalifa- Barth

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Les différends internes, les batailles de positionnement ont sapé la coalition Yewwi Askan Wi qui avait pourtant fait montre d’une agilité politique redoutable, il y a de cela plus de trois mois. Si certains voient en Yewwi Askan Wi une combinaison disparate, il ne faut pas perdre de vue que ladite coalition peut se targuer du mérite d’avoir vaincu la puissante mouvance présidentielle dans des villes disputées dents et ongles. Toutefois, avec les Législatives qui se profilent à l’horizon, la coalition Yewwi Askan Wi semble pris dans son propre jeu. En effet, des leaders de Yewwi seraient à l’origine de ce méli-mélo qui pourrait casser cette belle dynamique…

Seraient-ils ceux qui détruisent Yewwi : Sonko, Khaf, Aïda Mbodj et Malick Gakou ?

Voilà que l’ego surdimensionné et les intérêts crypto personnels ont fini d’avoir raison de Yewwi Askan Wi, au cœur d’une destruction programmée. Connu comme aspirant de l’anti système, Ousmane Sonko est accusé aujourd’hui d’être le premier allié des anciens du système. Pour sa part, Khalifa Ababacar Sall est accusé de ne surtout pas jouer franc jeu : il voudrait prendre sa revanche sur certains cadors de Yewwi mais aussi aimerait détruire ladite coalition, avec comme prébende une alliance secrète avec Macky Sall. Aïda Mbodj, qui n’a plus le vent en poupe à Bambey, est accusée de n’avoir d’yeux que pour redorer son blason avec un leadership affirmé dans Yewwi Askan Wi. Quant à Malick Gakou, il est peint comme le « sniper », celui qui décide avec Khalifa Ababacar Sall et Ousmane Sonko qui doit être investi candidat ou non… Ne seraient-ils pas eux qui vont détruire Yewwi Askan Wi ?

Du surgissement du Real politik occasionnant la cassure d’une belle dynamique

Les insatisfactions des investitures aux législatives suite à la confection des listes majoritaires (départements) et proportionnelles (nationales), ont défait l’impressionnante coalition Yewwi Askan Wi. A en croire des témoins, l’essentiel des partis a choisi le plus expérimenté d’entre les têtes d’affiches, pour confectionner les listes. C’est ainsi que Khalifa Ababacar Sall s’est vu assigner la charge délicate d’exécuter cette tâche. Finalement, nombreux sont les partis qui sont montés au créneau pour fustiger ses choix en dépit du fait qu’il ait été désigné pour les faire… De là démarrent les problèmes !

Quatre leaders de Yewwi Askan Wi voués aux gémonies ?

Des partis membres de Yewwi Askan Wi ont porté des accusations contre quatre leaders, qui n’en feraient qu’à leur tête au sein de leur coalition. Parmi ces formations, on peut citer : l’AG/Jotna de Me Moussa Diop, l’Appel 3J d’Aminata Lô Dieng, CREDI du professeur Hamidou Dathe, le Parti Nouvelle Génération de Mamadou Lamine Thiam, FRPS de Djibril Diop, SET de Moustapha Mamba Guirassy, Bess du Ñakk de Serigne Mansour Sy Djamil, FSD/BJ de Cheikh Bamba Dièye, PARE SUXXALI SENEGAL d’Abdou Karim Fall, entre autres. Désagréablement surpris, leur dénominateur commun est qu’ils se disent tous « déshonorés » par Sonko, Khalifa Sall, Aïda Mbodj et Malick Gakou. Et convaincus qu’ils sont que ce sont les Déthié Fall, Moussa Taye, Barthélémy Dias, Moussa Tine, …, qui les épaulent dans leur basse besogne.

« Dans cette coalition, nous constatons des difficultés notamment sur les questions d’éthique et de justice. Lorsqu’on met en avant des questions parfois même ethnicistes, régionalistes, c’est tout simplement regrettable…Tous les principes ont été bafoués. Il ne faut pas alors espérer diriger un État si, dans une coalition, même les principes les plus élémentaires ne sont pas respectés », s’était insurgé Moustapha Mamba Guirassy, l’ancien édile de Kédougou, qui se voit positionné à la 17e place sur la liste nationale. Non seulement il ne cautionne pas la démarche pour cette absence de concertation, mais aussi se désole du manquement à la charte évoquant clairement les conditions du compagnonnage dans la coalition.

Le non-respect de la charte déterminant le compagnonnage dans Yewwi Askan Wi…

Aux dires des leaders qui se sont senti trahis, le règlement régissant la coalition a été foulé aux pieds. De même, l’insatisfaction s’est tout de même accentuée à partir du moment où la liste départementale de Yewwi Askan Wi s’est retrouvée sur les réseaux sociaux. Cette liste, qui ne respecte pas la parité et qui risque l’invalidation, a installé un climat houleux d’une rude bataille de positionnement entre les candidats de Pastef/Les Patriotes d’Ousmane Sonko et de Taxawu Sénégal de Khalifa Ababacar Sall. Et de cette querelle « fratricide » sont intervenus des changements illégaux qui risquent de remettre en cause l’avenir de la coalition.

Enclins à des retombées politiques avantageuses, les agissements de politiciens affamés et gourmands pourraient, par cette « bêtise », porter préjudice à Yewwi Askan Wi dans sa marche vers l’Hémicycle. Avec la même ardeur que des partis de Yewwi Askan Wi avaient annoncé leur départ, accusant Aïda Mbodj, Malick Gakou, Ousmane Sonko et Khalifa Ababacar Sall d’impartialité au lendemain des Locales, le même scénario se reproduit.

Le rôle supputé de Pastef dans « l’invalidation » de la liste de Barth

Au moment où nous nous dirigeons vers la tenue des Législatives du 31 juillet 2022, l’arène politique est plus que jamais mouvementée. Pour cause, le risque de forclusion de listes de certains mouvements politiques et coalitions de partis ne semble pas enchanter tout ce beau monde. Par exemple, la sortie musclée du maire de Dakar, Barthélémy Dias, qui ne s’est jamais révélé sous la robe d’un enfant de chœur, ne paraît nullement de bon augure. On assiste à la dislocation de ces entités. Yewwi Askan Wi et Benno Bokk Yaakaar ont la primeur dans le traitement de l’actualité. Au moment où Yewwi Askan Wi verra peut-être sa liste retirée de la course au détriment de Barthélémy Dias, Benno Bokk Yaakaar patauge dans la semoule d’une « illégalité ». Paradoxalement, à l’instant où la locomotive de Barthélémy Dias chavire, Pastef/Les Patriotes s’est emmuré dans un silence plus qu’assourdissant !  L’édile de Dakar peut manquer aux prochaines Législatives au cas où la liste départementale de Yewwi Askan Wi serait invalidée. Même si certains ont bien voulu prendre leur bâton de pèlerin pour arranger les choses, la messe a l’air dite ! Pour cause, la liste qui est parvenue à la Direction Générale des Elections (Dge) ne respecte aucunement la parité. Dès lors, cette grossière erreur exclut le maire de la capitale sénégalaise. Comme d’aucuns s’y attendaient, les membres de Yewwi Askan Wi n’ont rien trouvé de mieux que d’indexer directement le pouvoir en place, qu’ils accusent de sabotage.

Quid de l’implication directe du mandataire national Déthié Fall ?

Déthié Fall ne semble pas blanc comme neige. Comment, en sa qualité de mandataire national de Yewwi Askan Wi, peut-il s’arroger le droit de laisser à un autre la latitude de procéder au dépôt de la liste départementale de Dakar ? Et pourquoi donc la même attitude du mandataire national n’est-elle pas de mise pour le dépôt des listes des autres départements ? Il ressort nettement qu’un complot sur le dos de Barthélémy Dias ait été ourdi pour l’empêcher de participer aux joutes électorales du 31 juillet 2022. Toutefois, les conspirateurs ne paraissent pas tirer grand profit du malheur de Dias-fils.

Yewwi Askan Wi n’est pas encore sorti de l’ornière ! Cette affaire de liste pourrait mettre aux prises Barthélémy Dias et Ousmane Sonko, mais aussi Khalifa Ababacar Sall et l’édile de Ziguinchor, dans une arène politique indubitablement en ébullition. Avec la vague de démissions notées dernièrement et la bourde qui risque de coûter chère au maire de Dakar, le peuple observe et prend acte au fur et à mesure.

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