Journée mondiale de l’océan : les eaux sénégalaises agressées

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Lors de la journée mondiale  de l’océan, les autorités ont profité de cette occasion de parler des eaux sénégalaises agressées.

Pour discuter de la dégradation de l’écosystème marin, l’Institut universitaire de Pêche et d’aquaculture a tenu une rencontre, hier, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. C’était à l’occasion de la journée mondiale de l’océan. Le rendez-vous a permis d’échanger sur les pratiques néfastes qui affectent les ressources halieutiques.

Dans le souci de sauver l’océan et préserver les ressources halieutiques, acteurs et experts se sont retrouvés hier à l’auditorium de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad 2). Le thème de la rencontre en dit long sur l’importance et l’urgence à agir pour le bien-être de la pêche. «Revitalisation : action collective pour l’océan». Ils sont largement revenus sur les menaces qui pèsent sur le secteur avec surtout la raréfaction du poisson. Et pour certains intervenants, cette situation est imputable à la surexploitation de la ressource, à la pollution maritime…

C’est pourquoi d’ailleurs Vaque Ndiaye n’a pas caché ses inquiétudes. Le Directeur technique du projet «Dékal Guédj» (Sauver ou faire revire la mer), a pointé du doigt les sachets plastiques : «Ces derniers temps, on constate que l’océan devient de plus en plus un dépotoir d’ordures. Et cela est dû à l’action de l’homme. Les déchets occupent les niches écologiques, réservoirs de poissons. Ainsi, certaines espèces en mangent. Ce qui leur porte préjudice par conséquent et entraine leur mort».

La découverte du pétrole et du gaz dans les côtes sénégalaises interpelle aussi les acteurs de la pêche. En effet, les zones abritant ces hydrocarbures sont, en général, des espaces réservés à des activités maritimes. C’est le cas de Sangomar où les riverains sont des pêcheurs. Pour M. Ndiaye, l’exploitation du gaz et du pétrole constitue une menace réelle pour les poissons. Pour plus d’éclaircissements, il a laissé entendre : «Avec l’exploitation des ressources pétrolières et gazières, des zones de pêche seront perdues. Des risques de marée noire ne sont pas à négliger aussi. Même si l’Etat est en train de prendre ses dispositions, il faut avouer que celles-ci ne marchent pas comme il faut pour la plupart du temps».

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L’exploitation à outrance des ressources halieutiques affecte certaines espèces comme les petits pélagiques. Victimes de surpêche, ces derniers sont grandement menacés, en tout cas, si on s’en tient aux propos de Vaque Ndiaye : «On assiste à une surexploitation de la ressource liée à des facteurs comme la surcapacité de pêche. Au Sénégal, il y a trop de pirogues, d’engins de pêche pour un stock de poissons très limité. L’exploitation ne correspond pas au renouvellement de la ressource, malheureusement !».

«500 sachets d’eau jetés chaque seconde… »

Comme la rue, la mer est prise d’assaut par des déchets. L’action de l’homme consistant à jeter les sachets plastiques empoisonne conséquemment l’écosystème marin. Une situation qui ne laisse pas indifférent Modou Fall, alias «Monsieur Plastique». Face aux différents risques, le président de l’association Sénégal Propre se veut plus pragmatique. Pour lui, il faut passer au recyclage des sachets plastiques.

«Chaque seconde, il y a plus de 500 sachets d’eau jetés sur terre sans compter ceux que la mer absorbe. On les voit surtout dans les canalisations. Malheureusement, l’Etat n’a fait autre chose que de débloquer des milliards pour que ces sachets soient transportés et brûlés à Mbeubeuss, créant ainsi d’autres problèmes», a-t-il indiqué. En guise de solutions, M. Fall préconise le système des «3R», Réduire, Réutiliser et Recycler. Mais, à l’en croire, l’Etat «ne veut rien faire» malgré les efforts consentis par son association. Il en appelle ainsi à la responsabilité de chacun en déconseillant surtout l’utilisation des sachets d’eau. En lieu et place, il propose des récipients biodégradables.

Tout cela est, toujours selon lui, une façon de préserver l’écosystème marin qui n’est pas épargné. D’ailleurs, il estime que notre pays a le talent et l’expertise de transformer le plastique en pavé, en bancs écologiques et même en essence.

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