« Etat de violence installé au SÉNÉGAL » : Le vœu de l’UNIS à l’intention de Macky et SONKO !

macky sonko

Suite aux récentes manifestations au SÉNÉGAL, à l’issue du procès condamnant le leader de PastefLes Patriotes, l’UNIS est monté au créneau. Le président Amadou GUEYE a invité le Président Macky SALL et Ousmane SONKO à se soumettre à la Constitution et aux lois du pays, en vigueur.

Voici, in extenso l’invite formulée par l’UNIS… !

L’UNIS invite le Président Macky SALL et Ousmane SONKO à lever le siège et l’État de violence qu’ils ont installé au SÉNÉGAL du fait de leur opposition frontale, meurtrière et récurrente qui sème plus de divisions, de violences et de morts de Sénégalais piégés par cette lutte de pouvoir fratricide. Ils incarnent désormais la bipolarisation nocive de notre démocratie. Cette bipolarisation est devenue un état de danger collectif, qui nous mène vers le gouffre. Leur lutte de pouvoir déborde progressivement leurs camps pour impacter les relations sociales dans les quartiers, les lieux de travail, les amitiés, les parentés et les Institutions. Leur confrontation politique, qui dure et perdure, menace la paix et la quiétude des Sénégalais et ouvre un front de confrontations lourdes en vue des élections futures de 2024.

 

Les deux doivent accepter de se soumettre à la Constitution et aux lois de notre République.

Pour Macky SALL, il doit se conformer à notre limitation constitutionnelle des mandats à 2. S’il n’a pas encore dit qu’il va se présenter et même indiqué qu’il est prêt à y aller si on le lui demande gentiment, il reste qu’il doit maintenant aller vers une déclaration dans ce sens. Il doit mettre fin aux manipulations pour justifier un nouveau mandat en prétextant que le Conseil a affirmé que son mandat 2012/2019 était hors de portée de la nouvelle loi, en 2016.

Le Conseil constitutionnel est resté cohérent en 2012 et en 2016, en disant que le droit applicable à une situation doit être connu au moment où cette situation prend naissance. Puisque la nouvelle durée de 5 ans votée en 2016 n’était pas un droit connu lorsque Macky prenait le pouvoir en 2012, elle ne pouvait s’appliquer au mandat 2012/2019 de Macky SALL.

C’est ce principe qui a expliqué pourquoi le Conseil a permis à WADE de se présenter, parce que la limitation des mandats n’était pas un Droit constitutionnel connu lorsque WADE prenait le pouvoir. Il faut donc fermer ce débat réglé par ce principe d’une clarté lumineuse.

En ce qui concerne Ousmane SONKO, sa condamnation par contumace, alors qu’il est bien présent sur le territoire national, est un précédent grave dans l’histoire judiciaire, une entorse et une balafre à la République dont le principe est l’égalité des citoyens devant la loi.

Le caractère contradictoire est fondamental dans un procès. En organisant un procès par contumace, non contradictoire et donc forcément partiel et injuste, l’État du SÉNÉGAL a failli. La contumace n’est acceptable que si la présence de l’accusé est pratiquement impossible.

Il faut reprendre ce procès et offrir à Ousmane SONKO la possibilité d’aller en appel, s’il n’est pas acquitté à l’issue de ce second procès. Il doit y être présent et avec ses 30 avocats et se défendre. C’est un minimum de respect pour la Justice et les principes de notre République.

Si on s’en tient au verdict du procès par contumace, les accusations contre Ousmane SONKO seront définitivement validées. Il ne pourra plus se présenter à une quelconque élection et sera déchu de son mandat de maire. S’il doit les combattre, ce sera au Tribunal. Il a le devoir d’y aller et non juste de demander aux jeunes Sénégalais de sortir et de se battre pour lui.

Des milliers de Sénégalais l’ont défendu, pour qu’il ne soit pas mis sous mandat de dépôt avant un procès contradictoire et juste. Il doit leur rendre cet engagement en allant leur prouver qu’ils ont eu raison de le croire.

Et même, s’il était trouvé coupable d’une partie des accusations, cela ne serait pas la fin du monde. Des hommes plus puissants ont été pris de faiblesse et ont ensuite été pardonnés.

Dans tous les cas, il faut dépasser cette affaire qui menace notre union nationale en respectant les lois du pays pour aller résolument en paix vers les futures élections de 2024.

Dans ce sens, l’UNIS demande la reprise du procès avec la présence d’Ousmane SONKO.

Autrement, en cas de refus, Ousmane SONKO doit accepter de s’écarter au profit d’un autre candidat de Pastef pour éviter toute forme de troubles qui donnerait à Macky SALL l’occasion de reporter les élections. Il faut déjouer ce piège en marche. Macky SALL ne peut être candidat en 2024. Mais il lui suffit de troubles graves pour qu’il conserve le pouvoir et reste, comme semble le théoriser une partie de ses hommes qui essaient de sonder notre opinion.

Malheureusement, il semble de plus en plus évident que le PASTEF n’a pas les chefs qui puissent actuellement forcer Ousmane SONKO à accepter de se soumettre volontairement. Il est le véritable chef de son organisation, mais n’a pas la hauteur et la distance pour juger et décider en ce qui le concerne. Il semble être convaincu que seule la lutte sur le terrain lui ouvrira une brèche.

On ne peut refuser de déférer à la Justice, être condamné par contumace, accepter de ne pas reprendre le procès et quand même maintenir que sa candidature devra être acceptée. Cette logique est une logique de confrontation, qui fait le lit du pouvoir et nous polarise par la division des citoyens et des militants qui supportent ces leadeurs et leurs Partis politiques.

 

Il faut anticiper et mettre fin à ce duel qui prend en otage les citoyens et l’élection de 2024.

Ousmane SONKO et Macky SALL, s’ils ne se soumettent pas volontairement à nos lois, doivent être mis hors-jeu par les Sénégalais qui ne se retrouvent pas dans leur antagonisme mortel et cynique. Les Sénégalais doivent se détourner de ces leadeurs, de leurs organisations politiques et donner leur soutien à des acteurs qui militent pour la paix, la stabilité du pays et l’union nationale. Il est temps de leur poser des conditions qu’ils doivent respecter tous.

Ils ne doivent plus imposer leur agenda propre à la Nation, mais bien respecter notre agenda. Nous voulons des élections paisibles, transparentes dans lesquelles vont participer des candidats qui ne sont pas sous le coup de condamnations judiciaires définitives et de limitation de mandats. Ceux qui disent « non au troisième mandat » doivent aussi dire « Non au refus de déférer à la Justice ».

Tous les deux doivent se soumettre dans un délai donné. Autrement, il faudra considérer qu’ils sont tous deux les adversaires d’un SÉNÉGAL en paix. L’UNIS entend mobiliser les Sénégalais, pour faire face à leur refus de se soumettre à la loi.

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