Un quadragénaire sénégalais a illicitement perçu 1.097.000 euros de prestations sociales du gouvernement basque, renseignent ce mardi 07 juin les médias espagnols visités par Chrono actu.

Une pratique illégale qui aura duré une décennie. Pour mieux parvenir à ses fins, le modus operandi d’O. N consistait en l’utilisation de cinquante fausses identités pour encaisser, en même temps, la Prestation Supplémentaire au Logement (PCV) et le Revenu de Garantie des Revenus (RGI).

Une décennie de fraude…

O.N. a été alpagué des suites d’une enquête policière qui a été ouverte en mars dernier. Les agents du Corps National de Police espagnol sont tombés des nues en découvrant qu’O.N. voyageait souvent vers son pays d’origine, le Sénégal, et procédait par faux et usage de faux, en utilisant plusieurs identités pour percevoir des prestations sociales auprès de Lanbide, le service de l’emploi basque.

Notons que beaucoup parmi les acolytes d’O.N. ont également été cueillis. En effet, ils se faisaient passer pour lui une fois arrivés dans les bureaux de placement basques.

O.N. a sous-loué des surfaces habitables dans le but d’enregistrer à une seule et unique adresse. Puis, il a rempli les années de résidence requises par le biais de faux certificats d’enregistrement. A la suite de cela, il a procédé à l’ouverture d’un compte bancaire et s’est rendu dans les bureaux de Lanbide pour réclamer le PCV et le RGI.

Il ressort des sources de l’enquête qu’O.N. percevait jusqu’à 10.000 euros par mois en ayant droit à des prestations, dont le chiffre actuel s’élève à 1.002 euros pour une personne seule (727 euros de RGI et 275 euros de PCV).

Des passeports africains…

Dans le dessein d’encaisser frauduleusement ces prestations sociales, le citoyen sénégalais, qui bénéficie actuellement d’une liberté provisoire, a été enregistré dans différentes villes de Biscaye telles que Getxo, Gernika, Bilbao, Durango et Iurreta. Ces enregistrements sont effectués dans les municipalités basques sur simple déclaration et avec l’accord du locataire ou du propio, dont certains sont accusés de recèlement.

Les passeports montrés aux institutions et aux banques appartiennent à des ressortissants du Congo, de la Gambie, du Sénégal, du Ghana et du Mali. Pour couronner le tout, le fraudeur présumé, dans le but de percevoir l’allocation de logement de 250 euros par mois (actuellement 275), a enregistré auprès de Lanbide des contrats de sous–location de chambres dans des appartements loués par lui–même, par des complices et par d’autres citoyens qui ne savaient rien de son activité extralégale.