Les crises qui peuvent affecter le secteur de l’éducation ont fait l’objet d’un débat organisé par le Cosydep. Au moins, 15 experts dans 15 domaines différents ont réfléchi ensemble sur le secteur de l’Éducation.
En effet, les interrogations relatives aux exigences d’une prise en charge conséquente de l’éducation en situation d’urgence démontrent la sensibilité de l’éducation aux crises qui, non seulement déplacent les priorités, mais surtout, rendent difficiles sinon peu efficaces les interventions dans le secteur. « Nous devons éviter de nous positionner en sapeurs-pompiers, c’est-à-dire attendre que la crise scolaire s’installe pour essayer de trouver des solutions.
Quand on parle d’éducation, on doit tous convenir qu’elle doit être une source de réponse à nos préoccupations. Aujourd’hui, est-ce que nos enseignants sont outillés pour faire face aux crises sanitaires, est-ce que les parents d’élèves sont bien outillés pour traverser cette étape ? Nous allons engager les élections présidentielles. En tant qu’acteurs de l’éducation, nous sommes inquiets.
Il y a le parrainage, la campagne électorale et les élections. Aujourd’hui, nous sommes très préoccupés par l’avenir de l’éducation. Nous avons toutes les raisons d’être inquiets, parce que ces élections vont impacter forcément sur le secteur de l’éducation » a expliqué Cheikh Mbow, directeur exécutif de la Cosydep. Selon lui, les solutions de l’école ne viennent pas seulement de l’école.
Les États sont responsables de l’éducation. Les acteurs politiques doivent savoir qu’ils sont là pour chercher le pouvoir et l’État et qu’ils doivent faire preuve de responsabilité. Ils ne doivent pas veiller à ne pas compromettre l’avenir des enfants selon le professeur Amsatou Sow Sidibé. Pour elle, la société civile aussi a un rôle fondamental à jouer en observant la situation et en dénonçant ce qui se passe. Elle doit être armée pour dire non à toute cette violation des droits de l’éducation. Dans la même dynamique, le professeur Sidibé explique qu’il y a des menaces qui pèsent sur les écoles.
« Les écoles de banlieue sont complètement inondées. La chaleur dans le Nord. Dans certaines écoles, l’environnement n’est pas viable pour maintenir les élèves et les professeurs à l’école. Parce qu’il n’y a pas un cadre convivial. S’y ajoute les crises climatiques environnementales il faut en connaître les causes et trouver des solutions ».
En ce qui le concerne, Doudou Wade, responsable politique PDS estime que les joutes électorales ne doivent pas être une menace pour l’école. « Peut-être qu’on a l’habitude de regarder ce qui n’est pas bon et d’occulter ce qui est bon. Mais moi j’estime que l’école pourrait profiter de ces élections. L’école ne peut pas être en dehors de ces élections parce que c’est le lieu privilégié pour former le bon citoyen engagé. Il faut en profiter pour préparer les enfants », dit-il.
Il ajoute que la majorité de ces jeunes ont l’âge de voter et l’élection présidentielle doit être un renouveau pour dynamiser la démocratie. Les partis politiques précédents l’école sur la formation des citoyens. Mais pour l’économiste Demba Moussa Dembélé, la crise que vit le Sénégal a actuellement un impact sur l’Éducation.
« Toutes les grèves tournent autour du non-respect des accords signés avec les enseignants. Et il est temps que l’État et les enseignants soient mis devant leurs responsabilités. Il faut mettre l’accent sur la responsabilité des acteurs politiques sur ce secteur de l’éducation », explique M. Dembélé.