Décryptage – Que reste-t-il du fameux « Gatsa-Gatsa » d’Ousmane SONKO ?

Décryptage – Que reste-t-il du fameux « Gatsa-Gatsa » d’Ousmane SONKO ?
Tel un vieux lion édenté, le leader de Pastef, Ousmane SONKO use et abuse du stratagème de la menace d’un chaos imminent pour dissuader l’Etat d’exercer la plénitude de ses prérogatives de puissance publique. Vivant encore sous la hantise des évènements de mars 2021 qui ont couté la vie à 14 jeunes sénégalais, nombreux sont les compatriotes qui nourrissent une peur bleue de revivre à nouveau cette spirale de violence, au point de préférer qu’on enterre tous les dossiers judiciaires le concernant.
Du procès contre la jeune masseuse Adji SARR, à celui l’opposant au teigneux Ministre Mame Mbaye NIANG, le « pastéfiens en chef », convaincu que l’issue de ces contentieux pourrait sceller son destin politique, remue ciel et terre, afin que ces derniers sombrent rapidement dans les sphères de l’oubli. Du reste, sa rencontre avec le Président en exercice de la CEDEAO, Umaro Sissoco Embalo, s’inscrivait dans cette logique, à en croire certaines sources.
Harangué par une foule acquise à cause, l’Homme lance des défis à peine voilés aux Institutions qu’il a coutume de vouer aux gémonies. Si les foules peuvent parfois donner une illusion de puissance, il n’en demeure pas moins que leurs cris et leurs applaudissements ne sont pas toujours à la hauteur de leur détermination. D’ailleurs, dans son ouvrage intitulé, la « psychologie des foules », Gustave le Bon, nous fait remarquer à juste titre, qu’observées dans la plupart de leur acte, les foules font preuve, le plus souvent, d’une mentalité singulièrement inférieure.
Le leader de Pastef l’aura appris à ses dépens, car si la méthode qui consiste à jouer sur la peur des sénégalais lui a longtemps réussi, elle ne semble plus efficace au regard du soutien quasi virtuel de ses souteneurs. Dans le jargon de ces thuriféraires zélés, le mot « résistance » qui occupe une place de choix. A y regarder de plus près, ce n’est ni plus, ni moins que la traduction de son fameux « Gatsa Gatsa » dont les effets dévastateurs escomptés n’ont accouché que de simples manifestations sporadiques de militants pas si déterminés que ça. A rebours des théories avancées par les catastrophistes qui rêvent d’une « seconde vague », l’Etat est bien décidé à ne plus laisser l’histoire se répéter. Le taureau s’est réveillé dirait-on.
L’étau se resserre ainsi autour du leader de Pastef dont les appels à la résistance ou à l’insurrection semblent désormais restés sans effets. A preuve, considérant qu’Ousmane SONKO fait l’objet d’une « résidence surveillée », le bureau politique du Pastef s’est fendu d’un communiqué pour convier ses militants à rallier le domicile du leader de Pastef en vue de le libérer des griffes des forces de défense et de sécurité. Cet appel est tombé dans l’oreille d’un sourd, car n’a pas été suivi d’effets, alors qu’en Mars, aucun appel n’a été nécessaire pour faire sortir les jeunes dans la rue.
Au-delà de ces constats, le leader de Pastef est confronté à la nécessité de soigner son image fortement dégradée auprès des chefs religieux. Il faut noter que si Ousmane Sonko fait le tour des foyers religieux, c’est pour se refaire une santé, car, l’affaire Adji Sarr a fini par dévoiler le côté sombre du leader de Pastef. Pour ne rien arranger, les «Sonko-Boys» tirent sur tout le monde. Même les marabouts ne sont pas été épargnés.
Pour mémoire, on se souvient de cette vidéo d’Assane Diouf où il s’en prenait au khalife général des Mourides. Ou alors de toutes les insultes que de soi-disant patriotes ont lancées à tous les Mourides qui ont apporté leur soutien au régime de Macky Sall.
Serigne Modou Kara Mbacké ou Cheikh Abdoul Ahad Gaïndé Fatma en ont pris pour leurs comptes. À la veille des législatives, ils ont été « torturés » par les partisans d’Ousmane Sonko sur les réseaux sociaux. Le silence du leader du Pastef au lendemain de ces attaques avait irrité les Mourides.
C’est le lieu de dire que cette reconquête s’annonce très difficile, car le leader de Pastef, allié à des insulteurs de marabouts, aura tout le mal du monde pour gagner le quitus des guides religieux. Il faut aussi reconnaître que le PDS qui s’éloigne de plus en plus de la coalition YAW, a toujours acquis l’électorat Mouride. Son départ de cette organisation affaiblirait davantage le Pastef et son leader auprès des foyers religieux.