Accès aux marchés financiers : un enjeu pour les pays africains
Un atelier de deux jours pour l’accès des Etats africains aux marchés financiers internationaux est ouvert à Dakar. L’un de ses objectifs est de dégager des perspectives pour la mise en place d’une agence africaine de notation qui prendra en compte l’environnement économique réel du continent.
L’accès aux marchés financiers internationaux constitue un enjeu majeur. Souvent, c’est également assez difficile pour les pays africains. Avec les agences de notation auxquelles ils sont soumis, nombreux sont les pays africains qui ont des difficultés à décrocher des crédits sur le marché international. « La notation financière conditionne l’accès aux marchés financiers. Cet accès est rendu difficile suite à la dégradation financière de la notation de certains pays africains », constate la responsable principale des affaires économiques de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (Cea).
Sonia Essobmadje s’exprimait à l’atelier de deux jours, ouvert hier, à Dakar, par le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep). Tout au long de l’atelier, des travaux sur la notation financière et la bonne gouvernance seront animés dans les panels. Les experts choisis par le Maep vont définir de nouvelles voies pour permettre aux Etats africains de pouvoir bénéficier de plus de crédits avec moins de difficultés.
Une agence de notation panafricaine en ligne de mire
Sur les perspectives du Maep, la création d’une Agence panafricaine de notation et la mise en place d’un Mécanisme de stabilité financière est envisagée. D’ailleurs, la Banque africaine de développement y travaille. « Les insuffisances à la réglementation ont laissé les gouvernements à la merci des institutions de notation et dans une situation de vulnérabilité face à l’utilisation vulnérable irresponsable du pouvoir par les agences internationales de notation financière. Il n’existe pas d’autorité indépendante d’appel sur le continent qui puisse mener une audition impartiale des griefs exprimés par les pays afin de rendre une décision. Au contraire, les appels sont formulés conformément aux propres règles des agences de notation internationales. Ainsi, celles-ci sont à la fois ‘’juge et partie’’. Ce qui n’est pas le cas sur d’autres continents », regrette la conseillère technique auprès du Directeur général du Maep, Tumi Dlamini.
Actuellement, le système des agences de notation dans le monde est monopolisé par trois grandes agences que sont Moody’s, Standard Poor’s et Fitch Rating. Selon Pr Ibrahima Thioub de Maep Sénégal, ces trois agences détiennent à elles seules environ 85% du marché. Ce sont elles qui décident des crédits des États, du niveau du taux que l’on doit leur accorder sur les crédits sur le marché international. « Pourquoi ne pas créer une agence de notation africaine qui prendrait en compte l’environnement africain des affaires, d’autres critères liés à l’environnement écologique, à l’histoire des entreprises dans nos sociétés, son impact social et autres », suggère l’ancien recteur de l’Ucad.
Ramatoulaye
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