Youssou Diallo, président du “Club Sénégal Émergent“ : « La politique agricole actuelle est bonne, mais… »
La question de la souveraineté alimentaire a été au cœur des débats lors de l’émission “Jury du Dimanche“ sur les ondes de la 90.3. Youssou Diallo, qui en était l’invité, estime qu’il y a, au moins, trois concepts. « Le premier, c’est le concept d’autosuffisance alimentaire, qui signifie produire ce que l’on consomme dans le pays ».
Le deuxième concept, c’est la sécurité alimentaire, c’est avoir accès à une alimentation suffisante, saine et à tout moment dans un pays. Le troisième concept qui est maintenant le nouveau concept après la Covid et après la crise ukrainienne, c’est ce qu’on appelle la souveraineté alimentaire. C’est un concept altermondialiste qui signifie le droit des pays à disposer de politique souveraine en matière de nourriture et d’alimentation », a-t-il déclaré. Avant d’expliquer ceci : « Au Sénégal, on pense que la souveraineté alimentaire est la capacité de notre pays à régler ces problèmes alimentaires. Prenons même le concept dans cette exception-là. D’abord, la politique de souveraineté alimentaire ne peut pas être détachée des autres politiques globales de la nation. Pour revenir à la politique agricole, le Président Macky Sall a clairement indiqué que l’agriculture est le moteur du PSE. Et d’importants bonds ont été notés en matière d’augmentation des investissements, en matière d’appui à la recherche agricole mais aussi en matière de résultats en termes de production ».
Suffisant pour lui de dire que : « La politique agricole actuelle est bonne, mais elle a besoin d’être renforcée. Il faut mettre encore plus d’investissement et le pétrole et le gaz doivent nous permettre de régler nos problèmes agricoles. Sinon, nous serions passés à côté. Il faut régler aussi la question de la maîtrise de l’eau pour que notre agriculture ne dépende plus de l’hivernage. Les sols s’appauvrissent et pour régler cette question il faut mettre plus d’engrais et d’avoir des variétés de semences adaptées à notre climat, etc. ». Selon lui, il faut une large coalition nationale pour la souveraineté alimentaire. « L’ensemble des acteurs doivent être impliqués mais que les fonctionnaires ne se retrouvent pas uniquement dans leurs bureaux pour élaborer un document qui va s’appeler stratégie nationale de souveraineté alimentaire », a-t-il également soutenu.
Le point sur la SONACOS
Par ailleurs, Modou Diagne Fada, Dg de la Sonacos, a soutenu qu’il y’a un risque de se séparer des saisonniers parce qu’il n’y a que 15 mille tonnes de graines d’arachide qui sont collectées et que l’objectif n’est pas encore atteint. Invité du “Jury du Dimanche“, Youssou Diallo également président du conseil d’administration de cette dite société a souligné que : « Le point mort de Sonacos en matière de collecte c’est 150 mille tonnes. On a collecté que le dixième. Donc, les charges du personnel contractuel et des saisonniers devaient être divisées par 10. Le premier problème dans ce pays, c’est l’emploi des jeunes et la Sonacos contribue pour beaucoup. Ce risque de libérer les saisonniers est réel. Mais si nous pouvons l’éviter, c’est encore mieux. Nous demandons le soutien de l’Etat dans ce cas ». A l’en croire, la solution la plus simple et la moins coûteuse est que Sonacos ait plus de graines à transformer. « Parce que sur le terrain, on a de l’argent mais on ne voit pas les graines. Sonacos paie au prix le plus élevé du marché mais on ne voit pas les graines. Toutefois, vers le 20 Février prochain, le Conseil d’Administration va se réunir et l’un des points centraux ce sera la campagne de commercialisation et le budget de Sonacos », renseigne Youssou Diallo.