Un ancien PM avait été convoqué pour une simple question : S’élévant à plusieurs milliards, voici les fonds spéciaux !
Dernièrement, Monsieur le Président de la République, Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, a soulevé le sujet des fonds spéciaux logés à la Présidence du SÉNÉGAL.
En effet, ces fonds sont destinés à diverses personnalités, notamment Monsieur le Président de la République, le président de l’Assemblée nationale et le Premier Ministre. Au cours d’une conférence de presse tenue le samedi 13 Juillet dans la soirée, le Président Diomaye a mentionné que » la suppression des fonds politiques reste à l’ordre du jour « .
Cependant, il a révélé qu’à son arrivée au pouvoir en Avril 2024, les fonds destinés à la Présidence, pour l’année 2024, avaient complètement disparu en seulement trois mois. Tout de même, il n’est pas allé jusqu’à préciser comment ces fonds avaient disparu, mais a assuré, avec fermeté, qu’il ne restait rien dans les fonds présidentiels à sa prise de Fonction.
Pourtant assez conséquents, ces fonds sont estimés à plusieurs milliards de francs CFA. Il existe une énorme opacité concernant la somme exacte, car aucun contrôle n’est exercé sur ces fonds, pourtant issus de l’argent des contribuables.
Catégories des fonds spéciaux au SÉNÉGAL
Bien que les données récentes sur les fonds présidentiels soient rares, des infos datant de 2015 donnent un aperçu de leur ampleur. À l’époque, les fonds secrets et politiques s’élevaient à 9,36 milliards de francs CFA, tandis que les fonds de solidarité africaine atteignaient 2,15 milliards F CFA. Les fonds d’interventions sociales, quant à eux, étaient évalués à 5,35 milliards de francs CFA.
Les fonds spéciaux au SÉNÉGAL englobent plusieurs catégories de dépenses budgétaires souvent entourées de nébuleuses. Parmi ces fonds, on trouve :
• Fonds secrets et politiques :
En 2015, ces fonds alloués à la Présidence de la République et à la Primature représentaient 9,36 milliards de francs CFA. Ils sont destinés à des usages variés et sont souvent critiqués pour leur manque de transparence.
• Fonds de solidarité africaine :
En 2015, ces fonds étaient de l’ordre de 2,15 milliards de francs CFA, utilisés pour soutenir des initiatives de solidarité et de développement au niveau continental.
• Fonds d’interventions sociales :
Estimés à 5,35 milliards de francs CFA en 2015, ces fonds financent des aides et des secours à des personnes privées et des confréries religieuses. Ils sont perçus comme doublons, avec d’autres budgets d’aide sociale et manquent de justification et de contrôle.
• Exonérations et compensations douanières :
En 2015, une partie des 546,8 millions de francs CFA, budgétisés pour ces exonérations, a été utilisée à d’autres fins.
• Autres transferts courants :
Cette catégorie inclut divers fonds non spécifiés, souvent comparés aux « Dépenses diverses » dans l’ancienne nomenclature budgétaire. En 2015, ces transferts représentaient environ 900 millions de francs CFA.
• Fonds spéciaux pour les Institutions sénégalaises
– Assemblée nationale : Les fonds spéciaux destinés au président de l’Assemblée nationale étaient estimés à 50 000 000 F CFA mensuels en 2023. Les députés ne connaissent pas les destinations et les bénéficiaires de ces fonds.
– Primature : Les fonds spéciaux pour la Primature sont difficiles à identifier, précisément dans le budget, mais en 2023, des rubriques comme « Fonds de sécurité/Présidence » peuvent être considérées comme des fonds spéciaux.
– Conseil économique, social et environnemental (CESE) : Le budget pour 2023 était de 7 541 040 284 F CFA.
– Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) : Le budget pour 2023 était de 9 160 000 000 F CFA.
Une affaire controversée en 2023
En Mars 2023, un débat a secoué le SÉNÉGAL lorsque Marine LE PEN, présidente du parti Rassemblement National en France, s’est rendue au SÉNÉGAL et a rencontré le Président d’alors, Macky SALL. Cheikh Haguibou SOUMARÉ, ancien Premier Ministre sous le magistère de Me Abdoulaye WADE, a questionné Macky SALL sur la possible remise de 12 000 000 d’euros à une personnalité française. Cette interrogation a valu à M. SOUMARÉ une convocation et un placement en position de garde-à-vue ; suivies de ses relaxe et placement sous contrôle judiciaire. L’un dans l’autre, jusqu’au moment où ces lignes sont écrites, aucune clarification n’a été apportée à cette polémique. À cette époque, le pays était sous tensions politiques, marquées par des arrestations et de violentes manifs très sévèrement réprimées, contre une éventuelle candidature de Macky SALL à un 3ème mandat.