Tentative de putsch en Gambie : La réaction de la CEDEAO
Le Gouvernement de la Gambie a déclaré, hier mercredi, avoir déjoué une tentative de coup d’Etat militaire l’avant–veille, dans ce qui serait la dernière entreprise en date en Afrique de l’Ouest pour renverser un régime en place.
Ce serait la dernière tentative de coup de force en date, dans l’ Afrique de l’Ouest depuis 2020, après deux putschs réussis au Mali et au Burkina Faso et un autre en Guinée, et une tentative de fait accompli en Guinée-Bissau.
Cette série inquiète vivement les dirigeants ouest-africains, confrontés à une multitude de défis – de la pauvreté à la propagation du djihadisme – aggravés par la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine.
Mercredi, la commission de la Cedeao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) a dit avoir appris la tentative de putsch avec “choc et consternation“, et l’a fermement condamnée dans un communiqué.
Réunis en Sommet – début décembre à Abuja, au Nigeria –, les dirigeants des Etats–membres de l’Organisation régionale, dont fait partie la Gambie, ont décidé la création d’une force régionale vouée à intervenir en cas de putsch, s’inquiétant d’un effet de contagion des coups d’Etat.
Les chefs d’états-majors des pays–membres se sont réunis sur le sujet le 19 décembre en Guinée-Bissau. Leur rapport final les montre très réservés. Ils font valoir qu’il existe déjà en principe une “force en attente de la Cedeao“ susceptible de “toutes les formes d’intervention“. Encore faudrait-il lui donner le mandat et les capacités nécessaires pour intervenir en cas de coup d’Etat, disent-ils !
Par ailleurs, une telle intervention “pourrait s’avérer difficile, notamment lorsque la population et/ou une grande partie des Forces armées adhèrent au changement anticonstitutionnel dans le pays concerné“, ont-ils renchéri.
Une mission de la Cedeao, forte de plusieurs centaines d’hommes, est présente en Gambie depuis janvier 2017 : l’Ecomig assure une protection rapprochée et déploie des patrouilles pour le Président et les membres du Gouvernement. La Cedeao vient de renouveler son mandat pour 1 an à compter du 1er janvier 2023. Mais elle a préconisé une réduction de la force au cours de cette période.