Tensions politiques : « Dissoudre Pastef, par la case “prison“ », Mbaye Sadikh !
En Juin dernier, Moustapha Diakhaté, qui a repris service à l’APR (Alliance pour la République), demandait au Chef de l’État Macky Sall de « dissoudre le Pastef et de le déclarer organisation terroriste, quelles que soient les conséquences… » L’argument de M. Diakhaté est le suivant : « on ne peut pas combattre un fasciste avec la démocratie, mais avec les armes de la République. »
Cet appel de l’ancien banni de l’APR est la énième du genre, ils sont nombreux à appeler à la dissolution du Pastef. Certains croient même qu’il s’agit d’une “nécessité vitale“ pour le pays.
Si l’État n’a pas encore pris cette décision, tout porte à croire que cette dissolution se fait actuellement petit à petit, mais autrement. Il n’est pas question de dissoudre le Pastef par un décret ou une loi, mais par une série de condamnations qui, espère–t–on sans doute, pourrait réduire le Parti à sa plus simple expression.
La dernière arrestation est celle du chargé de la Communication de Pastef–Les Patriotes, El Hadji Malick Ndiaye. Déjà sous bracelet électronique, le responsable politique à Daara a été arrêté hier, dimanche 16 Juillet. Pour l’instant, les raisons ne sont pas communiquées officiellement. Mais selon la presse, c’est lié à un élément sonore dans lequel il appelle les jeunes à organiser une manifestation partant de Sandaga, dans le but d’empêcher que le projet de loi soumis aujourd’hui aux Honorable–députés puisse passer à l’Assemblée nationale.
Arrêté pour appel à manifestation ? On ose croire qu’il s’agit d’une méprise, la raison doit être beaucoup plus solide. Il est vrai qu’être militant ou responsable de Pastef en ces jours est la meilleure opportunité, pour aller en prison. Avec un simple claquement de doigt, on se retrouve derrière les barreaux. Ce ne serait donc pas surprenant si El Hadji Malick Ndiaye est déposé à l’hôtel “00 étoile“ de Reubeuss ou Sébikotane, à la suite des auditions.
Dans ce cas, il rejoindrait Bassirou Diomaye Faye et Birame Soulèye Diop ! Ce dernier a tenu des propos graves sur les Présidents du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Il s’est excusé, mais peu importe, il a été directement envoyé en prison ! Et pourtant, ces propos ne sont en rien plus graves que ceux de Cheikh Yérim Seck, Yoro Dia ou encore d’autres comme Ahmed “Suzanne“ Camara qui avait tout simplement « appelé à tuer Ousmane Sonko. » Aucun de ces trois n’a été inquiété, en dépit du fait que ce sont des déclarations dangereuses pour la paix et la stabilité du pays.
Pour en revenir à Pastef, le Parti a vu son ex-Secrétaire général, ainsi que le N° 2 être envoyés en prison. Le responsable de la Com’ pourrait bien suivre ! Ainsi, les proches collaborateurs de Sonko sont emprisonnés l’un après l’autre, sans compter les centaines de responsables locaux et simples militants.
Ainsi, on peut craindre que l’État veuille faire le vide à la tête du Pastef avant d’arrêter son leadeur. En effet, le premier Juin dernier Ousmane Sonko a été condamné à 2 ans ferme pour « corruption de jeunesse » dans l’affaire l’opposant à Adji Sarr. Depuis lors, il est bloqué chez lui à la cité Keur–Gorgui. Mais il ne devrait pas tarder à rejoindre la prison. C’est du moins l’affirmation plusieurs fois répétées par les autorités, jusqu’au plus haut sommet de l’État.
« Si quelqu’un doit être arrêté, il doit l’être », assure Macky Sall qui dit ne rien craindre à propos de son arrestation !
Mais le vocabulaire de Macky Sall sur les manifestations de Juin lors de son discours du 3 Juillet indique à suffisance le regard qu’il a sur le Pastef. Pour le Chef de l’État, ce qui s’est passé n’a rien d’une revendication politique.
« C’est un véritable crime organisé contre la Nation sénégalaise, contre l’État, contre la République et ses Institutions », fulmine le Chef de l’État.
D’après lui, c’est « une machination insurrection () qui visait à s’emparer du pouvoir par la violence. » Macky Sall promet ainsi de ne pas transiger avec “les fossoyeurs de la République“. Il ne manquait que le mot terroriste, pour être au même niveau que Moustapha Diakhaté. Et de ce fait, se donner de la légitimité pour dissoudre le Parti Pastef–Les Patriotes.
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