« Si Karim Wade est investi tête de liste, son remplaçant sera maintenu tête de liste », Babacar Fall
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Pressenti à la tête de liste, selon les responsables du Parti démocratique sénégalais (Pds), Karim Meïssa Wade ne devrait pas, au plan légal, figurer sur la liste de cette formation politique pour ce qui est des Législatives du 31 juillet 2022. Car du fait de sa condamnation par la Crei (Cour de répression de l’enrichissement illiclite) en 2015, entraînant par ricochet son exclusion du fichier électoral, Wade fils n’est pas parti pour conduire les destinées de la formation qui avait porté son père à la magistrature suprême. Toutefois si, en dépit de cela, le parti l’investit, sa présence sur la liste ne cause pas une nullité totale. « Karim Wade et Khalifa Sall sont frappés d’inéligibilité. Ils sont dans la même situation. Ils ont été sortis des listes électorales à cause de leur condamnation. Si, malgré cela, le Pds l’investit, la liste ne sera pas rejetée. Après dépôt, une vérification est faite sur la liste. Lorsqu’on découvre qu’il y a des candidats qui sont inéligibles, on demande juste au mandataire de les remplacer. A chaque fois qu’un électeur se trouve dans une position d’inéligibilté, c’est un autre électeur de même sexe qui le remplace. Mais la liste ne sera pas rejetée. Cela n’entraîne pas l’invalidité totale de la liste », précise Babacar Fall, expert électoral.
Selon le Secrétaire général du Groupe de recherche et d’appui-conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec), la rectification doit être faite sans préjudice de l’ordre de la liste. « On va mettre une autre personne à sa place. Si, par exemple, Karim Wade et investi tête de liste, son remplaçant sera maintenu tête de liste. Une fois que la liste est déposée, on ne peut plus toucher à l’ordre », ajoute Babacar Fall.
Notons qu’afin de remplacer la personne inéligible, une marge de manoeuvre de 72 heures est impartie au mandataire en charge d’opérer les réaménagements. Concernant le contrôle des listes, il y a deux étapes, rappelle le Secrétaire général du Gradec. « Il y a la phase de recevabilité matérielle et celle de recevabilité juridique. Durant la phase de recevabilité matérielle, un contrôle sommaire est fait par la commission pour voir si le dossier déposé est au complet. Après cela, un récépissé de dépôt est délivré. Mais ce récépissé ne préjuge pas de la recevabilité de la liste. L’administration se donne, par la suite, un délai de 48 heures pour éplucher le dossier au fond pour voir s’il n’y a pas des erreurs matérielles, des pièces périmées ou des candidats inéligibles. S’il se trouve qu’il y a un cadidat inéligible, on demande au mandataire de changer cette personne dans un délai de 72 heures. C’est dans les trois jours après la notification de l’inéligibilité qu’il faut remplacer la personne », éclaire M. Fall.