Partis d’emprunt : après le mariage, le désamour ?

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 Des partis d’emprunt,  après le mariage, le désamour  c’est une question qui se pose après les élections locales du 23 janvier dernier. Mais après ces échéances, plusieurs candidats à des localités ont choisi de se séparer momentanément de leur formation d’origine pour s’allier  à des coalitions circonstancielles. Ces alliances temporaires, dans le bien des cas, n’ont duré que le temps d’une rose.

Le mois de janvier a été assez mouvementé sur le plan politique. De longues années de compagnonnage sont arrivées à terme, ouvrant la voie à un vaste champ des possibles. Pour conquérir  départements, communes, des personnalités politiques dont les noms ont été intimement liés à des partis politiques ont choisi  de poursuivre leur chemin ailleurs. Chacun des concernés y est allé avec un justificatif. Mais, en général, l’absence de reconnaissance dans la concession de départ a poussé plus d’un à trouver repère dans des familles d’accueil offrant bannière et caution. « Gueum Sa Bopp » et Union citoyenne ( Uc Bunt Bi) ont été les principales formations politiques à accueillir du monde. Même si  leurs configurations sont  différentes, ces partis ont annoncé aller à la  conquête des localités suite à des dissensions. « Gueum Sa Bopp » a quitté la coalition « Yewwi Askan WI »peu de temps après que celle celle-ci a été mise sur pied en perspective des élections locales de janvier dernier. De la même manière, « Uc Bunt Bi » s’est démarquée de la coalition  Benno Bokk Yaakaar à seulement quelques semaines du scrutin du 23 janvier. L’ formations de leurs groupes de départ éloignement de ces deux a ainsi donné le ton au sein de l’opposition et de la mouvance présidentielle.

Malgré la différence nette  poids politiques entre Gueum Sa Bopp, Uc Bunt Bi et leurs camps d’origine n’a pas empêché ces partis d’aller à l’assaut des localités. Dabs certaines  communes comme la Médina, Bamba Fall, membre de la coalition YAW, a été investi  tête de liste de Gueum Sa Bopp. Il a conquis la mairie une nouvelle fois, au détriment d’Awa Diène, de la coalition YAW, et de Cheikh Ba, candidat de Bby.

Cette «  prouesse politique » aurait accéléré sa nomination en tant que ministre conseiller auprès du président de la République. Son passage dans la coalition de Gueum Sa Bopp aura été bref et circonstanciel. Dans une interview télévisée, le mandataire de la ladite coalition, Kalidou Niass, a avancé qu’il s’agit là d’une trahison politique. Il a soutenu que Bamba Fall a « planté un couteau dans le dos Bougane Gueye Danny alors que la coalition a mis les moyens nécessaires pour permettre à son candidat (Bamba Fall) de gagner les élections. La réponse M. Fall est tombée comme un couperet. « j’ai simplement répondu à l’appel du Chef de l’Etat, père de la Nation », a-t-il simplifié.

Dans le même, la coalition Gueum Sa Bopp a enregistré 10 départs de conseillers dans le département de Pikine. Ces derniers dont Daour Niang Ndiaye, du parti Démocratique Sénégalais(Pds), ont décidé de rallier Benno Bokk Yaakaar(Bby). Il prête ainsi force à Abdoulaye Timbo, maire réélu de la ville et membre de la coalition Bby à qui il s’est opposé sous la bannière de « Gueum Sa Bopp. Toutefois, l’ambition de départ de la coalition Gueum Sa Bopp demeure intacte malgré les nombreuses défections. Il s’agit de s’opposer au régime en place les législatives et la présidentielle de 2024. « Nous sommes dans l’opposition et nous y resterons. Même si on enregistre ça-et –là des départs, nous restons droit dans nos bottes », a déclaré Kalidou Niass, mandataire de la coalition Gueum Sa Bopp, sur Sen tv. Tout comme Uc Bunt Bi, plusieurs citoyens se sont présentés aux élections territoriales du mois de janvier dernier sous la bannière de la coalition Gueum Sa Bopp. Pour d’aucuns, ces deux formations politiques étaient des partis d’emprunt lors des dernières élections locales. Et le scrutin passé, certains investis ont rompu les amarres pour se fixer une nouvelle destination. C’est le cas notamment au niveau de la coalition Gueum Sa Bopp. Les départs successifs, enregistre récemment au sein de cette coalition, ont-ils épargné  Uc Bunt Bi ? Rien n’est sûr.

En revisitant l’histoire politique du Sénégal, on se rappelle que, lors des élections législatives de 1998, sous la bannière d’une coalition avec le Jef Jel  de Talla Sylla, l4union pour le Renouveau (Urd) de Djibo Leyti Ka avait obtenu 11 sièges sur les 140 que comptait à l’époque, l’Assemblée nationale.

Ramatoulaye

 

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