Nouvelle proposition de loi de Aminata Touré : Quand « la dame fer » perd le sens de la mesure…
Nouvelle proposition de loi de Aminata Touré : Quand « la dame fer » perd le sens de la mesure…
Depuis sa désillusion consécutive à son éviction du perchoir, l’ancienne Présidente du CESE, Aminata Touré semble avoir perdu le sens de la mesure. La frustration en bandoulière, elle se positionne désormais en piètre vigie de la bonne gouvernance. En vérité, la dame de fer fait feu de tout bois pour prendre sa revanche sur son ex mentor politique à qui elle voue une haine sans borne.
Consciente qu’elle ne peut se targuer d’aucune légitimité politique, car n’ayant jamais réussi à se créer une base, son arme est la pression sur fond d’usage abusive de la communication. Craignant d’être rangée aux oubliettes, Aminata Touré tient, coute que coute, à faire parler d’elle. D’ailleurs, ceux qui connaissent un tant soit peu les rouages de la presse, savent que les médias n’hésiteront pas à se lasser des sorties répétitives et quasi identiques de l’ancienne Premier Ministre. Trop de communication tue la communication dit-on…
Après des diatribes contre le régime restées sans effet, sa dernière trouvaille est une proposition de loi, à tout le moins, saugrenue. Estimant que le chef de l’Etat avait fait valoir la parenté en lieu et place du mérite, en choisissant Amadou Mame Diop comme candidat à la présidence de l’Assemblée nationale, elle a déposé une proposition de loi tendant à limiter l’exercice de fonctions et responsabilités dans les Institutions de la République en rapport avec l’existence de liens familiaux avec le Président de la République.
Ainsi, Aminata Touré veut que l’existence de liens de parenté ou d’alliance avec le Président de la République soit incompatible avec l’exercice des fonctions de Président d’Institution, de Premier Ministre, de Ministre, de Secrétaire d’Etat, de Chef d’état-major des Armées, de Directeur ou Directeur général d’un établissement public ou d’une société où l’Etat dispose d’une part majoritaire des actions, d’Ambassadeur ou de Consul.
De prime abord, il n’est besoin d’être besoin d’être un brillant juriste pour déceler le caractère discriminatoire d’une telle loi qui, en voulant créer une bonne supposée bonne gouvernance, excluent des citoyens à part entier de la gestion des affaires publiques, au seul motif qu’ils ont des liens de parenté avec le Président de la République. Une telle démarche, est moralement inacceptable et juridiquement inconstitutionnelle.
Encore faudrait-il rappeler à Aminata Touré qu’on saurait être coupable de quoi que ce soit, du seul fait de ses origines. On ne choisit pas de naître ici ou ailleurs. Aucune atteinte à une liberté fondamentale ne saurait être justifiée par des considérations liées aux origines. Pour s’en convaincre, il n’est de jeter un coup d’œil sur le préambule de la Constitution qui garantit clairement l’accès de tous les citoyens, sans discrimination, à l’exercice du pouvoir à tous les niveaux ; l’égal accès de tous les citoyens aux services publics ; le rejet et l’élimination, sous toutes leurs formes de l’injustice, des inégalités et des discriminations …
L’article 25 du même texte dispose clairement : « Chacun a le droit de travailler et le droit de prétendre à un emploi. Nul ne peut être lésé dans son travail en raison de ses origines, de son sexe, de ses opinions, de ses choix politiques ou de ses croyances… ».
C’est dire alors que l’exercice sacerdotale de la mission de représentant du peuple ne saurait être utilisé à des fins crypto personnels pour régler des contentieux qui n’ont rien à avoir avec l’intérêt des populations qui aimerait que l’hémicycle soit le réceptacle de leurs doléances. Dans un contexte où la réflexion est amorcée sur comment réduire le coût du loyer et de la vie chère en général, des propositions de loi dans ce sens seraient sans doute plus utiles.