Le Barça de Xavi au bord du gouffre à Munich

Reste-t-il de l’espoir ? Alors que Xavi vient d’encaisser sa première défaite depuis son arrivée à la tête du Barça samedi en Liga contre le Betis Séville au Camp Nou (1-0), le technicien catalan doit déjà relever un défi immense.

Le FC Barcelone sera qualifié s’il emporte à l’Allianz Arena, ou si le Benfica Lisbonne, qui reçoit le Dynamo Kiev en parallèle mercredi soir, ne s’impose pas face aux Ukrainiens.

Une élimination prématurée serait une catastrophe pour le club catalan, en crise permanente depuis deux ans. Le Barça est toujours apparu en 8es de finale de la Ligue des champions depuis 2003-2004, où il ne s’était pas qualifié pour la C1 après avoir fini 6e de Liga.

Pire: cela fait plus de 20 ans que le Barça n’a pas été éliminé dès la phase de groupes de la Ligue des champions. La dernière fois, c’était au début du millénaire, lors de la saison 2000-2001: les Catalans avaient fini 3es du groupe H derrière l’AC Milan et Leeds.

Que peut faire Xavi, qui a fait souffler un vent de renouveau à son retour au club il y a trois semaines, pour entretenir l’espoir ?

Ses leviers d’action sont limités. Le prodige Ansu Fati, touché à l’arrière de la cuisse gauche le 6 novembre à Vigo (3-3), est en phase de reprise mais ne sera pas du voyage en Bavière. Et le co-capitaine Sergi Roberto va être opéré jeudi du muscle droit fémoral de la cuisse droite jeudi en Finlande. Pedri, Martin Braithwaite et Sergio Agüero sont eux aussi toujours à l’infirmerie.

Et l’ancienne légende du Camp Nou n’a pas encore trouvé la solution aux principaux soucis des Blaugrana: le nombre de blessures est toujours incalculable, celui des buts demeure toujours aussi famélique par rapport aux occasions créées, et l’inconstance reste de mise.

L’espoir Dembélé

« A l’assaut de Munich », a quand même harangué le quotidien catalan Sport à sa une à la veille du match, mardi, précisant que Xavi « se voit capable de créer la surprise avec la vitesse de Dembélé devant ».

L’ailier international français est un effet presque l’unique motif d’espoir côté catalan. Revenu de blessure le 23 novembre contre Benfica (0-0), Dembélé a joué une demi-heure sur les trois derniers matches du Barça pour reprendre peu à peu le rythme, et a été l’une des rares satisfactions du week-end lors de la défaite face au Betis au Camp Nou.

« Dembouz » a tenté quatre frappes en 30 minutes, contre seulement six en 90 minutes pour tout le reste de l’équipe… Et l’ancien de Dormund pourrait enfin retrouver une place de titulaire contre le Bayern.

« Foi en Dembélé », affichait le journal catalan Mundo Deportivo dimanche, glissant que le Français, en fin de contrat l’été prochain, est « le grand espoir » d’un Barça qui joue sa peau en Ligue des champions.

Le Bayern « avec la meilleure équipe »

Déjà assuré de la première place du groupe, le Bayern aborde évidemment la rencontre sans pression, mais l’entraîneur Julian Nagelsmann l’a promis, il alignera « la meilleure équipe disponible », compte tenu de l’absence pour blessure de plusieurs joueurs importants, dont Leon Goretzka, Serge Gnabry, Joshua Kimmich et probablement Lucas Hernandez.

On pouvait s’y attendre, le Barça ne doit donc pas trop compter sur les Bavarois pour lui faire des cadeaux. La culture de la victoire au Bayern n’est pas un vain mot, surtout lorsque l’adversaire est un grand d’Europe que l’on peut éliminer de la course.

« Je vois toujours Barcelone comme un candidat au titre », a d’ailleurs affirmé Nagelsmann.

En cas de victoire, le champion d’Allemagne bouclera une nouvelle fois son automne de Ligue des champions avec six victoires en six matchs. Et Nagelsmann a même évoqué (avec un léger sourire) le record de buts en phase de groupes (25 buts), ce qui supposerait de marquer… six buts à Barcelone.