Manifestation pour la criminalisation de l’homosexualité: collectif And Sam Djiko Yi réussit à…

jamra

La question de l’homosexualité n’en fini pas de cristalliser le débat au Sénégal. A preuve, la place de la Nation a refusé du monde,  ce dimanche 20 février. De nombreuses personnes, composées en majorité de jeunes, se sont regroupées à cet endroit mythique, symbole des contestations, pour demander à l’Assemblée nationale du sénégal, la criminalisation de l’homosexualité. Cette mobilisation fait suite au rejet récent par le parlement, d’une proposition de loi déposée au mois de décembre dernier par le collectif And Sam Djiko Yi (« Ensemble protégeons nos valeurs ») qui est à l’initiative de cette manifestation . L’Assemblée nationale , notamment, les parlementaires de la majorité ont argué, de l’existence de l’article 319 du Code pénal qui punit les « actes contre nature et les attentats à la pudeur » pour balayer d’un revers de main cette proposition de loi. C’est d’ailleurs le même argument qui avait été brandi par le President de la République, Macky Sall. Malheureusement, cela n’a convaincu tous les Sénégalais.                        

Sur les pancartes brandis par les manifestants, on pouvait lire en français, en wolof et en arabe, des formules variées visant routes à demander la criminalisation de l’homosexualité. Pour les manifestants, il est question de corser les sanctions contre les homosexuels. « Notre proposition de loi vise à alourdir la peine. L’homosexualité n’existe pas dans nos valeurs ni dans notre foi. Tout comme la polygamie qui est interdite en France, ici aussi, l’homosexualité est interdite. », a déclaré l’imam Pape Birame Sarr membre du directoire du collectif qui regroupe plus de 125 associations. Pour d’autres manifestants, leur revendication est d’autant plus légitime que l’homosexualité n’a pas été criminalisée au Sénégal. Pour eux, Il n’y a que l’acte contre nature qui a été pénalisé.  Ce qui constitue, selon eux, un grand problème dans la mesure où la culture sénégalaise et les différentes religions ne l’acceptent pas. Suffisant pour barrer la route à l’homosexualité au Sénégal.      

Une politisation de la question de l’homosexualité  

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Toutefois, à côté de ces manifestants, d’autres sénégalais sont convaincus que les organisateurs de cette manifestation sont animés par des intérêts purement politiques. C’est le cas  Seydi Gassama, directeur d’Amnesty International au Sénégal. A l’en croire, « les actes contre nature sont déjà très sévèrement pénalisés » par un article de loi, critiqué d’ailleurs par les défenseurs des droits humains, alors que plusieurs personnes ont été arrêtées et condamnées ces dernières années. Et le droit de l’homiste de poursuivre cette mobilisation est « une instrumentalisation politique pour affaiblir le pouvoir et pour s’attaquer aux fondements laïcs du pays », à quelques mois des élections législatives qui doivent se tenir le 31 juillet prochain.           

Le niet catégorique du Président Macky SALL sur la question l’homosexualité 

Pour rappel, le Président Macky Sall a, eu à différentes reprises,  à marquer son désaccord par rapport à la possibilité de la légalisation de l’homosexualité. En 2020, lors de la visite du premier ministre canadien à Dakar, le chef de l’Etat avait justifié l’état répressif de la législation sénégalaise sur la question de l’homosexualité, en convoquant les « normes culturelles » sénégalais.  Il avait soutenu, en son temps, soutenu que  l’interdiction de l’homosexualité au Sénégal relevait de la spécificité culturelle du pays et n’avait « rien à voir » avec l’homophobie. Cette déclaration avait été faite en présence du premier ministre canadien, Justin Trudeau, qui a « brièvement » évoqué le sujet avec lui. Mais toujours est-il que le débat continue toujours d’occuper la sphère politico-médiatique.  C’est dire que de nombreux sénégalais restent intransigeants sur cette question de société. Cette question est aussi soulevée dans plusieurs pays africains. D’ailleurs, il faut noter que plus  de la moitié des pays d’Afrique subsaharienne, soit 28 sur 49, disposent de législations interdisant ou réprimant l’homosexualité, parfois passible de la peine de mort. Le parlement sénégalais ira-t-il dans le sens de la criminalisation de l’homosexualité? En tout as, tout laisse penser le contraire. 

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