Édito – TOUBA – Prérogatives de Puissance publique : Du respect scrupuleux dû aux missions de Police et de Gendarmerie

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C’est un secret de polichinelle de concevoir que la ville sainte de TOUBA jouit d’un statut particulier reconnu bien avant même les Indépendances des anciennes colonies de l’Afrique Occidentale Française (A.O.F), dont le Sénégal faisait partie intégrante. En effet, en la date du 11 août 1930 Cheikh Mouhammadou Moustapha M’BACKÉ obtint le titre foncier d’un coût global de 5.000.000 de francs CFA à l’époque.

Donc, il est clair comme l’eau de roche que la Cité bénite de TOUBA est un domaine privé où seul le Khalif Général des mourides fait figure d’autorité. Quant aux prérogatives de Puissance publique, la Police et la Gendarmerie nationale ont toutes les cartes en main.

“Force à la loi“ dans les missions de Police et de Gendarmerie !

Dura lex sed lex ! Sauf satisfaction personnelle et négation absolue des principes sacrosaints afférents à la législation sénégalaise, les Brigades de Gendarmerie et les Commissariats de Police doivent avoir la primeur dans le maintien de l’ordre public. Certes, c’est Cheikh Mouhammadou Al Mountakha Bassirou M’BACKÉ qui confère les pleins pouvoirs dans l’accomplissement des missions de veille, définit les codes de conduite dans la localité et dresse toutes mesures de salubrité. Cependant, la loi est générale, impersonnelle et dure mais c’en est ainsi.

L’État, dans l’exercice de sa mission d’assurer la paix civile et la quiétude sociétale, met en place sur toute l’étendue de son territoire, les Ministères régaliens qui, de ce fait, détiennent des fonctions politiques et administratives (Police, Gendarmerie, Défense,…) et dépendent directement de l’État central ou de son représentant suprême. Ainsi, les Commandants, Commissaires de Police, Lieutenants ou Colonels de Gendarmerie dépendent du Haut–Commandement et travaillent en étroite collaboration avec les populations désireuses de coopérer dans l’intérêt commun. Seulement, en République, le monopole de la violence légale et légitime émane de l’État central, qui en confère la plénitude aux Forces de défense et de sécurité, pour la pleine exécution de leur haute mission.

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Dès lors, la cité bénite de TOUBA, qui jouit d’un statut particulier pour la simple et bonne raison qu’elle eut son titre foncier trois décennies avant l’Indépendance du Sénégal, fait partie intégrante de la République sénégalaise. Partant de ce postulat, il ne souffre du moindre doute que ce sont les Forces de l’ordre, en l’occurrence les éléments de Police et de Gendarmerie nationale, qui sont habilités à maintenir l’ordre public, mener des enquêtes, procéder à des arrestations, garder à vue, voire déférer au Parquet.

Sous aucun prétexte, une organisation strictement privée, même investie d’une mission bénie par un représentant du Khalif, ne saurait passer outre le respect scrupuleux dû à la loi. Grosso modo, que “force reste à la loi“, dans l’accomplissement des missions de Police et de Gendarmerie !

Des limites Indépassables de la mission de veille et de coordination

La sortie du Commissaire THIOBANE du Commissariat de N’damatou redéfinissant les limites aux dahiras Khoudamoul Khadim et Safinatoul Amane lors des “Journées Portes ouvertes“, n’a pas fait que des heureux. Ainsi, ce vendredi 28 octobre, des autorités religieuses de TOUBA et d’autres talibés mourides n’ont pas raté le jeune Commissaire, qui se voit ainsi accusé à tort et en a eu la tonne et le quintal. Âgé de 31ans, titulaire d’un D.E.A en Droit à l’Université Gaston Berger de Saint–Louis et sorti de l’École nationale de Police, le Commissaire THIOBANE accorde une place de choix au strict respect de la loi dans l’exercice de ses fonctions. C’est ainsi que, par sa haute bienveillance, il n’a dit que la vérité, toute la vérité en rappelant aux membres de Safinatoul Amane et Khoudamoul Khadim les limites inhérentes à l’exercice de leur mission de veille et de coordination.

N’est–ce pas qu’en décidant de vivre en société, chaque individu a accepté de léguer une parcelle de sa liberté au bénéfice du commun vouloir de vie commune ? Donc, sauf l’instauration dangereuse d’une anarchie, il conviendra que les limites soient redéfinies en toute responsabilité aux dahiras susmentionnés. Même fondés sur injonction d’autorités religieuses de la Cité bénite, les attributs légalement reconnus aux Forces de Police et de Gendarmerie ne sauraient être dupliqués et reconnus aux dahiras Khoudamoul Khadim et Safinatoul Amane.

Par exemple, est–ce qu’un beau jour, du fait de conflit d’intérêts né d’un voisinage pas en bon termes avec un membre de ces dahiras, un tel ne pourrait–il pas subir de représailles et/ou être accusé injustement ?

Si l’on va jusqu’à permettre aux membres de Safinatoul Amane et Khoudamoul Khadim d’avoir par–devers eux des menottes, des tenues ayant une ressemblance frappante avec celles de la Police nationale, voire procéder à des arrestations, imparablement la collectivité territoriale, dans son équilibre social, s’effondrera comme un château de cartes. Car, comme nous l’avons vu tout récemment, Safinatoul Amane avait voulu déshabiller des dames travaillant à la mairie de TOUBA Mosquée, sous prétexte qu’elles s’étaient habillées de façon indécente et l’affaire avait fini devant Dame Justice, car ces éléments du dahira avaient indubitablement enfreint la loi.

Par conséquent, le Commissaire THIOBANE a parfaitement raison de tirer sur la sonnette d’alarme, malgré les pressions auxquelles il pourrait être exposé, voire des mesures conservatoires de la hiérarchie qui pourraient être prises à l’encontre de son sens élevé des fonctions d’Officier de Police.

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