Edito- Refus du dialogue : l’option politiquement périlleuse de SONKO et Cie
Edito- Refus du dialogue : l’option politiquement périlleuse de SONKO et Cie
En marge du forum Mondial sur l’Economie Sociale et Solidaire qui s’est tenu du 1er au 6 mai à Dakar, la presse a publié les images du Président de la République, Macky SALL en osmose avec les principaux leaders de l’opposition. De Khalifa SALL à Barthelemy DIAS, en passant, Habib SY une bonne frange de l’opposition sénégalaise était de la partie.
Cette rencontre qui intervient dans un contexte où le Chef de l’Etat tend la main aux acteurs politiques pour un dialogue, augure de belles perspectives pour un Sénégal apaisé que d’aucuns semblent abhorrer. En effet, dans un contexte d’ébullition de la scène politique, si les sénégalais épris de paix se réjouissent de ces images symboliquement chargées, c’est à croire que certains éprouvent un intérêt pernicieux à vire dans un Sénégal sous tension permanente.
Alors que le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) avec Karim WADE et « Taxawou Sénégal » de Khalifa SALL semblent donner des gages pour la tenue de ce dialogue, le leader de Pastef, Ousmane SONKO oppose un niet catégorique au Président de la République. Contrairement à ses camarades de Yewwi Askan WI, l’édile de Ziguinchor continue de surfer sur la vague populiste, avec l’excès et la radicalité en bandoulière. L’homme semble ignorer qu’on ne doit jamais tirer trop fort sur la corde politique sans par moment la relâcher, au risque que celle-ci se casse. Ousmane SONKO risque, à coup sûr, de se casser les dents avec sa logique « jusqu’auboutiste » qui le trainera dans les bas-fonds du jeu politique.
Karim et Khalifa le savent … En stratèges aguerris, ils ne prendront jamais le risque de sombrer avec le leader de Pastef qui se débat difficilement dans les bourbiers de ses nombreuses affaires pendantes devant dame justice. Le « real politik » commande que Karim et Khalifa dont le sort politique est entre les mains de Macky SALL, adoptent une position plus réfléchie qui contraste avec le zèle du leader de Pastef.
A rebours de cette démarche, SONKO qui est empêtré dans de nombreux déboires judiciaires qui pourraient lui coûter son éligibilité, n’épargne personne. Il multiplie les fronts et les ennemis. Il décoche continuellement des flèches contre le Président Macky SALL, la justice et la gendarmerie, entre autres cibles.
En réalité, Ousmane SONKO est peut-être victime d’un parcours politique peu riche qui ne lui permet pas d’appréhender les choses de manière plus réaliste. Pourtant, un bref un coup d’œil sur le rétroviseur lui aurait permis de se rendre compte que la tradition du dialogue politique au Sénégal ne date pas d’aujourd’hui. De Senghor à Diouf, en passant par WADE et Macky, le dialogue a permis à notre pays de ne pas sombrer au bord du précipice. Cette pratique séculaire ne doit pas être analysée exclusivement sous l’angle réductrice de la compromission qui lui enlève son essence salvatrice.
Le dialogue politique : une pratique ancienne au Sénégal
Le dialogue politique au Sénégal remonte aux premières années de l’indépendance du pays en 1960. Depuis lors, le Sénégal a connu plusieurs périodes de dialogue politique, notamment pendant les régimes du président Léopold Sédar Senghor et du président Abdou Diouf. Cependant, l’un des dialogues politiques les plus importants de l’histoire du Sénégal s’est tenu en 2016. Ce dialogue a été convoqué par le président Macky Sall afin de discuter de la mise en œuvre de réformes électorales et de la révision de la Constitution. Le dialogue politique de 2016 a été organisé en réponse à la décision de l’opposition sénégalaise de boycotter les élections législatives de 2017, en raison de préoccupations concernant la crédibilité du processus électoral. Le dialogue a rassemblé des représentants de l’opposition, du gouvernement, de la société civile et de la communauté internationale.
Les discussions ont abouti à plusieurs accords, dont la création d’une commission électorale indépendante, la réduction du nombre de signatures de parrainage pour les candidats à l’élection présidentielle, et la mise en place d’un système de transmission électronique des résultats électoraux. Depuis lors, le dialogue politique est devenu une pratique courante au Sénégal. En 2019, un dialogue a été organisé pour discuter de la réforme de la justice, et en 2020, un dialogue a été convoqué pour discuter de la gestion de la pandémie de COVID-19.
En conclusion, le dialogue politique est devenu un élément important de la vie politique au Sénégal. Les dialogues ont permis de résoudre des différends politiques importants et de promouvoir la participation de tous les acteurs politiques dans la prise de décisions importantes pour le pays.
PAPE FALL