Économie : prévisions de la BCEAO-possible baisse des prix des denrées de premières nécessitées

L’accentuation des tensions inflationnistes dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) a été relevée par le Comité de politique monétaire (Cpm) de la Bceao. La preuve en est que le niveau général des prix a progressé, en glissement annuel, de 5% au quatrième trimestre 2021 contre une hausse de 3,8% un trimestre plus tôt, a confié ledit comité, au sortir de sa première réunion ordinaire au titre de l’année 2022, par visioconférence. Une rencontre virtuelle qui s’est tenue le mercredi 2 mars 2022, sous la présidence de Tiémoko Meyliet Koné, Gouverneur de la Bceao, son Président statutaire.
‘’Cette évolution des prix est imputable essentiellement à la baisse de la production alimentaire locale, au renchérissement des produits alimentaires importés et aux difficultés d’approvisionnement des marchés induites par les crises sanitaire et sécuritaire dans certains pays’’, ont relevé M. Koné et ses collaborateurs. Ces derniers, s’appuyant sur des prévisions, ont estimé que ‘’les prix à la consommation devraient progressivement décélérer pour se situer dans l’intervalle cible de 1% à 3%. Cette tendance serait imprimée par la modération de l’évolution des prix des produits alimentaires et pétroliers par rapport à 2021, la hausse attendue de la production vivrière pour la prochaine campagne agricole 2022/2023 et la poursuite de la décélération du coût de fret’’.
La Bceao, dans son communiqué signé de la réunion du Cpm, a indiqué que ‘’la balance des risques entourant ces perspectives d’inflation est toutefois haussière, en raison des incertitudes liées à l’évolution de l’inflation au niveau mondial, à l’incidence de l’insécurité sur la production et à l’impact des tensions géopolitiques’’.
C’est d’ailleurs, sur la base de ces analyses, que le Comité dit avoir ‘’décidé de maintenir inchangée l’orientation actuelle de la politique monétaire. Ainsi, le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidités demeure à 2,00% et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4,00%, niveaux en vigueur depuis le 24 juin 2020. Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union reste inchangé à 3,0% depuis le 16 mars 2017’’.
Il signale, dans la même lancée, que ‘’le Comité de Politique Monétaire de la Bceao continuera, dans les mois à venir, à accorder une attention particulière à la dynamique d’évolution de l’inflation et prendra, le cas échéant, les mesures nécessaires pour assurer la stabilité des prix’’.
Il faut relever que lors de cette visioconférence, tenue il y a quelques jours, il a été mis en exergue une forte consolidation des réserves de l’Uemoa. ‘’La masse monétaire a progressé, en rythme annuel, de 16,3% à fin décembre 2021, reflétant l’évolution de ses contreparties. Ainsi, les créances sur l’économie se sont accrues, en rythme annuel, de 11,3% à fin décembre 2021. Les actifs extérieurs nets des institutions monétaires de l’Union se sont également renforcés de 609,1 milliards au terme de l’année 2021. Les réserves de change de l’Union se sont consolidées de 2.308,7 milliards pour s’établir à 14.039,9 milliards à fin décembre 2021. Elles correspondent à un taux de couverture de l’émission monétaire de 79,3% et assurent à l’Union 60 mois d’importations de biens et services’’, renseigne la Bceao.