Défense et sécurité / Birahime Seck à Macky Sall : « Si votre plaidoyer pour l’Afrique n’est pas basé sur la transparence, votre passage à la tête de l’UA risque tout simplement d’être fragilisé »

Le 7e Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique a débuté hier sous la présence de plusieurs chefs d’État et de gouvernement. Il est question pour ces dirigeants venus de divers pays, de discuter de la question de la pandémie de Covid-19, mais surtout de l’insécurité avec la poussée jihadiste dans le Sahel.

Le président Macky Sall, accueillant ce forum, a naturellement tenu un discours dans le sens de la résolution de la question sécuritaire dans cette contrée. Une intervention qui n’a pas visiblement convaincu le coordonnateur du Forum Civil / Section Transparency, Birahime Seck qui invite le président Macky Sall à se tourner vers l’impératif de la redevabilité et la transparence sur les budgets destinés à la défense et à la sécurité.

À en croire Birahime Seck toujours, « face à cette montée du péril terroriste, il faut plus de transparence et de redevabilité sur les budgets de défense et de sécurité ». Pour ainsi rappeler au chef d’État sénégalais, à ne pas perdre de vue qu’au cours du  mandat qu’il aura à faire à la tête de l’Union Africaine, si le plaidoyer pour l’Afrique n’est pas basé sur la transparence, cela risquera tout simplement de fragiliser « ce passage à la tête de l’institution internationale africaine.

Ce qui reste constant pour Birahime Seck, c’est que « les dépenses militaires des États doivent être encadrées par la transparence et la redevabilité. » Il donnera même l’expérience sur l’audit des marchés de la défense au Niger qui en est un parfait exemple.

« Mr le président, il ne s’agit pas seulement d’un problème « de déficit autour de 3% », mais plutôt un problème de transparence et de redevabilité sur les montants injectés dans le secteur de la défense et de la sécurité. Vous avez dit que « face à la monté du péril terroriste, il nous faut plus de flexibilité budgétaire pour permettre à nos pays de se donner les moyens d’assurer un minimum de défense nationale ». Il faut aussi plus de transparence et une évaluation conséquente des dépenses injectées dans le secteur de la défense et de la sécurité », dira le militant de la transparence qui rappelle dans la foulée, que le Mali aussi a souffert des affres de l’opacité et du détournement des deniers consacrés à la défense et à la sécurité.

Pour ce qui est des attentes listées au cours de la présidence à la tête de l’Union Africaine, Birahime Seck reste catégorique : « Monsieur le Président de la République, nous attendons de votre mandat, l’audace dans les actions de l’Union africaine pour la Transparence et la Redevabilité dans les dépenses de défense et de sécurité pour faire face au péril terroriste. »

Dans la quête de la transparence, le Forum civil encourage à mener une lutte contre la surfacturation, le clientélisme, la corruption et les détournements sur les budgets des armées africaines. Aussi, il propose d’aider à vulgariser l’indice de gouvernance des dépenses de sécurité et de lutter contre l’opacité des contrats de défense et de lutter contre l’opacité des Conventions de financement.

NKN