CAN 2021, qui sont les favoris pour le titre ?
- Algérie : le champion en titre
Même si le sélectionneur du Maroc, Vahid Halilhodzic, n’a pas voulu le citer, le tenant en titre fait office de favori à sa propre succession. L’ancien international yougoslave s’est fendu d’un : « Ce n’est pas la peine qu’on se répète. Le plus grand favori, vous le connaissez« … Une façon, pour lui, de ne pas mettre l’ancienne sélection qu’il a dirigée sur un piédestal, d’autant plus qu’elle est la grande rivale du Maroc.
En plus de sa série impressionnante de 33 matches sans défaite, l’Algérie, avec une équipe A’, a récemment remporté la Coupe arabe des nations. Dans le onze de départ figuraient notamment Youcef Belaïli et Yacine Brahimi, en feu durant le tournoi. Ils sont présents dans la liste des 28 joueurs participant à la CAN, par Djamel Belmadi.
La sélection sera portée, notamment par son capitaine, Riyad Mahrez, joueur majeur de Manchester City, son métronome, Ismaël Bennacer ou encore ses tauliers, Raïs M’bolhi et Aïssa Mandi.
Selon Patrick Juillard, journaliste chez Foot365, spécialiste du football africain, l’Algérie « doit tout de même faire attention« . « On se rappelle qu’avant l’Euro, on disait de la France qu’elle était la meilleure sélection, à toutes les lignes, mais cela reste une phase finale et un tournoi en vase clos, notamment à cause du Covid. On peut avoir des surprises, il faudra donc que les Fennecs restent concentrés« , ajoute-t-il.
- Sénégal : le finaliste de la dernière édition
Les Lions de la Teranga, finalistes de la dernière édition, défaits par l’Algérie, seront également l’un des grands favoris de cette CAN 2021.
L’effectif d’Aliou Cissé est de qualité, notamment avec le taulier et ailier gauche de Liverpool, Sadio Mané, le défenseur central de Naples, Kalidou Koulibaly, ou encore le gardien du champion d’Europe en titre, Chelsea, Edouard Mendy.
Parmi les 27 joueurs convoqués, figurent également de nombreux joueurs de Ligue 1, comme les Parisiens Idrissa Gueye, Abdou Diallo, ou encore le Rennais, Alfred Gomis. Il faut noter la convocation de deux jeunes talentueux, qui jouent pour l’Olympique de Marseille : Bamba Dieng (21 ans) et Pape Gueye (22 ans).
Selon Patrick Juillard, « Aliou Cissé a amélioré son effectif, notamment sur les côtés, avec l’arrivée de Bouna Sarr (Bayern Munich), Abdou Diallo (PSG) et Fodé Ballo-Touré (Milan AC) ». Selon lui, « l’effectif est meilleur qu’en 2019« , mais il va falloir « que les coéquipiers de Sadio Mané franchissent un cap sur le plan mental« .
Le sélectionneur sénégalais, Aliou Cissé, critiqué – malgré ses très bons résultats – pour le jeu peu flamboyant de son équipe, aura pour mission de trouver un collectif dans une équipe qui, jusqu’à aujourd’hui, est surtout une somme d’individualités. Il voudra également effacer cette frappe contrée qui a donné la victoire à l’Algérie en finale de la dernière CAN. Une frappe qui lui reste en travers de la gorge.
- Cameroun : le pays hôte
Il n’est pas aisé d’évaluer le niveau du Cameroun. L’équipe a été qualifiée d’office en tant que pays hôte. Elle n’a donc pas eu la pression du résultat en phase de poules. Néanmoins, l’équipe est historiquement difficile à manoeuvrer chez elle. Même si l’effectif du Cameroun n’est pas le meilleur du continent, son statut de pays hôte le place parmi les prétendants sérieux au titre. Le sélectionneur portugais des Lions Indomptables, Antonio Conceiçao, a d’ailleurs fixé comme objectif « d’arriver au moins en finale« . Il s’agira de vaincre le signe indien, pour des Camerounais qui n’ont jamais gagné la CAN à domicile.
La récente élection de la légende du football camerounais, Samuel Eto’o, à la tête de la Fédération camerounaise de football, peut également enclencher une dynamique positive pour une sélection dont la poule reste plutôt abordable (Éthiopie, Burkina-Faso et Cap-Vert).
- Égypte : les espoirs reposent sur Mohamed Salah
« Mohamed Salah est sûrement le meilleur joueur offensif africain. L’équipe… c’est autre chose« , prévient Patrick Juillard. « La Coupe arabe a montré une Égypte timorée, avec des difficultés dans la création du jeu« , précise-t-il.
L’attaquant égyptien aura pour objectif de transcender et de porter un effectif mélangé, avec des joueurs locaux issus d’un championnat de qualité sur le continent et des expatriés. Une mission difficile, mais pas impossible pour celui que l’on surnomme (contre son gré) « le Pharaon ».
- Maroc : le « trouble-fête » ?
Dans un entretien pour le mensuel « Onze Mondial », l’ancien sélectionneur du Maroc, Hervé Renard, n’a pas placé l’équipe du royaume dans ses trois favoris pour la compétition. Néanmoins, il affirme qu’il faudra compter sur les joueurs de Vahid Halilhodzic. Ils peuvent créer la surprise. « C’est une nouvelle génération, et je pense qu’ils ont une carte de trouble-fête à jouer dans cette CAN, derrière les grands favoris« , a-t-il précisé.
Bien qu’elle ait moins d’individualités de grande classe, comparativement au Sénégal ou encore à l’Algérie, le Maroc dispose d’une très belle équipe. À tel point que les Lions de l’Atlas se payent le luxe d’écarter les joueurs Hakim Ziyech (Chelsea), Noussair Mazraoui (Ajax Amsterdam) ou encore Amine Harit (OM).
Le sélectionneur veut notamment faire payer au joueur de Chelsea son comportement en sélection qu’il considère comme un manque de professionnalisme. Ziyech et Halilodzic sont deux caractères trempés et visiblement incompatibles. Écarter le meneur de jeu est un très gros pari que le sélectionneur du Maroc semble prêt à prendre.
Il pourra néanmoins s’appuyer sur des joueurs, performants notamment en Europe, comme le gardien du Séville FC, Yacine Bounou, l’attaquant, de la même équipe, Youssef En-Nesyri, ou encore les joueurs de Ligue 1, Achraf Hakimi (PSG), Sofiane Boufal (Angers), ou encore Nayef Aguerd (Stade Rennais). De quoi endosser le costume d’outsider principal de cette édition de la CAN.
- Nigeria : les Super Eagles vont-ils prendre leur envol ?
Médaillé de bronze de la dernière CAN, le Nigeria aura aussi un rôle à jouer. Mais l’équipe peut se retrouver déstabilisée, notamment suite au limogeage de son sélectionneur, Gernot Rohr, juste avant la compétition. « Attention, pour le successeur, au manque de sérénité autour de l’équipe » prévient Patrick Juillard. « Le talent est là, au milieu et devant, mais la défense et le gardien de but sont moins bons que le reste des lignes« , ajoute-t-il.
Les Super Eagles commenceront d’ailleurs leur CAN par un choc face à l’Égypte. Il pourrait déterminer la suite de la compétition des coéquipiers de Victor Osimhen.
- Ghana : entre expérience et jeunesse
Pour les Black Stars, cette CAN sera l’occasion de montrer l’alliance entre la jeune et la vieille garde, portée notamment par les deux frères formés à l’OM, André et Jordan Ayew, ou encore Thomas Partey (Arsenal). Ils auront la charge d’encadrer de jeunes joueurs comme le rennais Kamaldeen Sulemana ou encore Mohammed Kudus (Ajax Amsterdam). La probabilité de voir le Ghana remporter la compétition est faible, mais la sélection de Milovan Rajevac peut en embêter plus d’un.