Niger : La survie et la crédibilité de la Cedeao en jeu, selon Umaro Sissoco Embalo

Le Président de la Guinée-Bisseau Umaro Sissoco Embalo juge la situation que traverse la Cedeao  » vraiment préoccupante » dans la crise nigérienne, alors qu’un nouveau sommet de l’organisation doit se tenir jeudi concernant le coup d’Etat militaire à Niamey.

Le président de Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embalo a déclaré mercredi que l’existence de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) était en jeu dans la crise nigérienne, à la veille d’un nouveau sommet de l’organisation sur le coup d’État militaire à Niamey, rapporte l’AFP.

Le président de Guinée-Bissau Umaro Sissoco Embalo a déclaré mercredi que l’existence de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) était en jeu dans la crise nigérienne, à la veille d’un nouveau sommet de l’organisation sur le coup d’État militaire à Niamey, rapporte l’AFP.

Umaro Sissoco Embalo a déclaré à des journalistes que le président Mohamed Bazoum, destitué par les militaires nigériens, était seul légitime, au moment de prendre l’avion pour Abuja, où la Cedeao tient sommet jeudi.

« Le seul président que nous reconnaissons, c’est Bazoum. C’est lui que le peuple a choisi », a-t-il dit.  « Si vous ne voulez pas d’un gouvernement ou d’un président, sanctionnez-le par les urnes […] Les coups d’État doivent être bannis », a-t-il ajouté.

Umaro Sissoco Embalo a estimé que la Cedeao, dont son pays et le Niger font partie, jouait son existence après les putschs dans trois autres États membres (Mali, Guinée, Burkina Faso) depuis 2020.

« La situation que traverse la Cedeao est vraiment préoccupante. Cette organisation jusqu’ici est la plus sûre, la plus solide de tout le continent. Aujourd’hui, nous courons le risque de la faire disparaître », a-t-il dit. « Je pense qu’on ne va pas en arriver là », a-t-il cependant nuancé.

La Cedeao a menacé lors d’un précédent sommet le 30 juillet de recourir à la force si les militaires ne rétablissaient pas Mohamed Bazoum dans ses fonctions sous une semaine. L’ultimatum a expiré sans que les auteurs du coup d’État s’exécutent.

Umaro Sissoco Embalo a assuré que le Parlement bissau-guinéen n’aurait pas à se prononcer sur l’envoi de troupes si la Cedeao décidait d’une intervention militaire au Niger, et qu’il pourrait le décréter après réunion du Conseil national de la défense, un organe qui le conseille sur les questions de sécurité.

La Guinée-Bissau, elle-même en butte à une instabilité chronique, a connu depuis son indépendance du Portugal en 1974 une kyrielle de coups d’État ou de tentatives de coup d’État, la dernière en février 2022.