Sortie de Madame Aminata Touré : Radioscopie d’une communication sur fond de paradoxe…

Mimi Toure accuse lentourage de Macky Sall de vouloir la neutraliser physiquement ok

Ecartée du perchoir, l’ancienne Première Ministre est devenue méconnaissable. Les sénégalais ont dû être subjugués de découvrir une Aminata Touré irascible qui s’est soudainement muée en opposante farouche du Président Macky SALL dont elle fut pourtant le chantre, il y’a peu. L’amertume en bandoulière, la dame de fer largue ses missiles. Avec une kyrielle de provocations à la bouche, la star déchue fait feu de tout bois pour exploser le « Macky ». Mais, qu’à cela tienne ! La politique est le cimetière des amitiés, dirait Babacar Justin Ndiaye. Toutefois, entre contradictions et paradoxes, on ne sait plus à quel Mimi se fier…

 Un goût d’inachevé synonyme de manque de courage politique

S’il y’a un constat qui semble se dégager du discours de la nouvelle opposante, c’est qu’en plus des contradictions notées çà et là, Madame a laissé son auditoire sur sa faim sur la question principale, à savoir sa situation au sein de la mouvance présidentielle.

En effet, Aminata Touré déclare quitter le groupe parlementaire BBY et se considère désormais comme non inscrite. Dès demain, elle enverra une correspondance de notification au Président de l’Assemblée nationale. Cependant, elle est restée muette sur sa position au sein de l’APR. Démissionne-t-elle du SEN – Secrétariat National – ? Est-elle toujours membre du parti ?  Mystère boule de gomme !

A coup sûr, il faut mettre cette imprécision dans le registre du manque de courage politique ou du refus d’assumer entièrement son choix.  En tout cas, lorsqu’il fut question pour Macky SALL de faire un choix, ce dernier l’avait clairement exprimé à l’époque.  L’opposant d’alors avait annoncé sa démission du Parti démocratique sénégalais (PDS) ainsi que de tous les mandats électifs obtenus au nom de cette formation politique, arguant qu’il n’avait plus sa place au PDS où il dérangeait.

« Je décide de démissionner du Parti démocratique sénégalais. Au terme des dispositions de la Constitution, en son article 60, cette démission de mon parti entraine la perte de mon mandat de député. J’ai en outre décidé de rendre mon mandat de conseiller municipal de Fatick », avait-t-il fait savoir. Contrairement à cette posture sans ambiguïté, Mimi semble opter pour un clair-obscur pour conserver son poste de député.

Un discours entre contradictions et paradoxes …

En déroulant le fil de la réflexion, on en reviendra aux paradoxes qui ont irrigué le discours de l’ancienne Premier ministre. Alors qu’elle soutient ne s’être engagée à soutenir le Président Macky SALL que pour l’intérêt du sénégal, Aminata Touré, précise en même temps qu’elle n’a accepté de coordonner le parrainage, qu’après avoir négocié le poste de Présidente de l’Assemblée Nationale.

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« La première chose à dire, c’est qu’il aurait été impossible pour moi comme politicienne d’expérience de n’avoir pas trouvé un accord préalable avec le Président Macky Sall sur le poste de Président de l’Assemblée nationale avant de m’engager à coordonner le parrainage qui a duré des semaines et ensuite faire le tour du pays pour la campagne des législatives » a-t-elle soutenu.

Paradoxalement Mimi dira qu’elle n’est mue que par l’intérêt générale dans son compagnonnage avec le Président Macky SALL. « Je voudrais bien me faire comprendre, ce n’est pas une histoire de poste encore moins de privilège, autrement je ne serais pas ici à vous parler, j’aurais ensuite pu dire oui aux propositions de poste que le Président Macky SALL a envoyées ses émissaires me faire nuitamment », ajoutera –telle. Que retenir finalement ?

 Le 3e mandat a bon dos !  

Aminata Touré n’y est pas allée par quatre chemins pour dévoiler l’objet de son contentieux avec le Président Macky SALL. Elle a soutenu clairement que son éviction du perchoir est l’objet de sa mésentente avec son ancien mentor. Pourtant, elle a cherché malgré tout, par une interprétation tirée par les cheveux, à attirer la question du 3e mandant dans l’objet du conflit.

« La politique peut et même doit s’accompagner de valeurs humaines, d’éthique et surtout de respect de la parole donnée et par-dessus tout du respect de nos lois et règlements. Ce qui me permet de faire la transition sur la question centrale qui, au fond, est à l’origine de tout ceci : la question du troisième mandat impossible, impossible juridiquement, impossible moralement » a-t-elle soutenu.

Cette déclaration est sujette à interprétation et suggère en toile de fond de nombreuses interrogations. Depuis son compagnonnage avec le Président Macky SALL, Aminata Touré vient-elle de découvrir que   le troisième mandat est « impossible juridiquement et moralement » ? Si elle avait obtenu le perchoir, aurait-elle une position aussi tranchée sur la question ? Assurément non !

C’est dire tout simplement qu’il est improbable que les sénégalais se laissent convaincre par la nouvelle posture d’opposant d’une Aminata Touré qui tire sur le « Macky » que parce ses intérêts sont menacés.

 

La rédaction 

 

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