Insatisfaits des propositions du gouvernement, les enseignants lancent leur 9e plan d’action
Pour manifester leur mécontentement au sortir de leur rencontre, samedi dernier, avec le gouvernement en vue de résoudre la crise scolaire, les enseignants du moyen secondaire ont décidé de poursuivre la grève en entamant ce matin leur 9e plan d’action.
La crise qui affecte le monde scolaire risque de perdurer, si des mesures idoines ne sont pas prises. D’autant que la rencontre entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants s’est achevée sur un échec. Faisant suite à la rencontre qui s’est tenue le 7 janvier dernier sans aucune issue heureuse, la réunion de samedi dernier a connu quelques améliorations. En effet, le gouvernement a fait sept propositions pour la revalorisation des salaires des enseignants. Il s’agit de la défiscalisation de l’indemnité de logement, de la revalorisation du point émissaire à 5%, du relèvement de l’indemnité de recherche et de surcharge horaire de 50%, de l’augmentation des primes scolaires, de l’augmentation de l’indemnité de contrôle et d’encadrement, l’augmentation de l’indemnité d’enseignement de 50 à 60% de la solde indiciaire, équivalant à 8000 F d’augmentation.
Même s’il se réjouit de ces propositions, le secrétaire national à la presse et communication du Saemss indique que sur ces 7 propositions, il n‘y a que quelques-unes qui touchent le niveau salarial de l’enseignant. Selon Tamsir Bakhoum, il était question pour le gouvernement de faire des propositions conformément aux recommandations de l’étude sur le système de rémunération. «Nous ne sommes pas venus demander une augmentation, mais un respect du protocole d’accords de 2018, confirmé par l’Inspection Générale d’Etat (Ige) qui a relevé une iniquité dans le traitement salarial des agents de la Fonction publique», peste le syndicaliste. A l’en croire, la rencontre présidée par le ministre de la Fonction publique devait porter sur deux points du protocole d’accords du 30 avril 2018 : celui de la création du corps des administrateurs scolaires, et celui du système de rémunération. Cependant, il regrette que le gouvernement qui a ouvert les négociations ait opté pour l’approche fonctionnelle en parlant du corps des administrateurs. Laquelle approche prévoit de créer des in[1]demnités pour les administra[1]teurs scolaires et non d’aller dans une dynamique de créer le corps.
«Nous constatons que le gouvernement n’est pas de bonne foi. Le 18 janvier dernier, le Prési[1]dent a pris un décret qui augmente jusqu’à 400.000 Fcfa le salaire des corps qui sont de la même hiérarchie que les enseignants, et aujourd’hui il vient nous proposer des miettes. Le gouvernement est en train de jouer au dilatoire, mais nous ne l’accepterons pas», tonne Tamsir Bakhoum qui dénonce les propos du directeur de la Solde au ministère des Finances qui, selon lui, montrait beaucoup d’incohérences. « Lorsqu’il a pris la parole pour expliquer les différentes augmentations qui impacteraient sur le salaire des enseignants lors de notre première rencontre, nous avons relevé beaucoup d’incohérences dans son raisonnement. C’est pourquoi, nous avons demandé une pause et sommes revenus samedi. Et nous avons dit au gouvernement que ce raisonnement était incohérent. Ils ont demandé du temps pour étudier à nouveau les propositions avant de nous revenir le samedi 19 février », renseigne le syndicaliste. Dans la même optique, il fustige la communication du ministre Abdoulaye Daouda Diallo qu’il accuse de vouloir leurrer les esprits « quand il dit que le gouvernement a fait des propositions qui vont impacter à 69 milliards Fcfa le salaire des enseignants, alors que plus de 70 des effectifs sont constitués d’enseignants donc l’impact ne dépasse pas 40.000 Fcfa.
Débrayages lundi, mardi, mercredi, grève totale jeudi, vendredi et marche nationale à ziguinchor, jeudi
Pour le secrétaire général adjoint du Cadre unitaire du syndicat des enseignants du Moyen secondaire (cusems), pour la première fois, le gouvernement est venu à une rencontre avec les enseignants avec des propositions. «Nous les avons appréciées. Mais nous avons trouvé qu’elles étaient très en deçà de nos at[1]tentes», se désole Ndongo Sarr qui réclame que la correction des iniquités et injustices relevées dans le système de rémunération et confirmées par le cabinet d’étude MGP. Au sortir de cette rencontre, annonce-t-il, le Cusems etle Saemss ont décidé de lancer leur 9e plan d’action à partir de ce matin. Il y aura un débrayage allant du lundi au mercredi à partir de 9h, suivi d’assemblées générales et d’une grève totale jeudi et vendredi. A cela, s’ajoute une marche nationale prévue à Ziguinchor le jeudi 17 février. Ainsi, il demande aux enseignants de rester plus que jamais mobilisés pour contraindre le gouvernement à matérialiser les accords signés.
L’AS