Imam Mahmoud Dicko : « Ce que je regrette… »

Sanctions annoncées par la Cedeao pour contraindre les autorités de la transition à respecter le calendrier électoral

« La situation est tellement difficile que si on y ajoute des sanctions, qu’est ce qu’on veut ? Que le Mali paraisse comme un grand malade à qui trop de médicaments ferait du mal. Ou encore l’en empêcher, entraînerait le pire.
Je crois qu’aujourd’hui, il faut demander l’indulgence. Le pays traverse une situation très difficile. Ajouter à cela des sanctions économiques qui peuvent amener des difficultés dans le quotidien des populations est une question très difficile et très délicate.

Je suis religieux, Imam et je suis très sensible à ce que la population endure aujourd’hui comme situation. C’est ce qui m’a amené d’ailleurs vers ce combat de changement parce que je sais qu’il y a énormément de difficultés et des problèmes de gouvernance réels. Il y a aussi des problèmes liés à la cherté de la vie, à la sécurité, et toujours ce sont les populations les premières victimes. Ajouter à cela, pour une raison ou pour une autre, des sanctions, serait très sévère à l’endroit de ce peuple qui a beaucoup enduré. »

Regrets par rapport à son engagement pour le changement de système de gouvernance

« Je me suis engagé en connaissance de cause, en défendant une cause que je considère juste : un changement dans la gouvernance de notre pays. Et cela ne peut pas aller du jour au lendemain. Nous avons besoin de temps. Et puis notre pays est confronté au djihadisme qui est là. Dire est ce que je regrette ? Non pas du tout. Je ne regrette pas d’avoir engagé ce combat. Ce que je regrette, c’est que mon pays et nos populations soient en train de vivre encore les mêmes problèmes sinon il n’y a pas de regret »

Annonce de l’arrivée de la société de sécurité privée russe Wagner

« Je ne sais rien de cette arrivée. C’est des rumeurs et je ne juge pas sur la base de rumeurs »

Dialogue avec les djihadistes

« Mon point de vue n’a pas varié. Depuis le début, je dis ceux dont on a entendu parler sont des maliens et sont connus. Ce n’est pas des extraterrestres. Si ce sont nos enfants, nos frères, s’ils sont du Mali pourquoi ne pas parler avec eux ? Ils n’étaient pas djihadistes à l’époque. C’est d’autres qui leur ont inculqué des idées. Pourquoi ne tentons-nous pas d’enlever ces idées là pour les faire revenir à la raison ? Voilà ma proposition. À l’époque je n’ai pas été compris mais je continue à croire jusqu’à aujourd’hui que s’il y a possibilité de parler avec nos enfants ; je parle bien des maliens qui sont impliqués dans cette affaire-là, et qui sont des frères qui sont de même terroir que nous, avec lesquels nous partageons beaucoup de choses  pourquoi ne pas essayer de parler avec eux pour les sauver ? Et faire en sorte qu’ils ne soient pas pour nous une cause qui va plonger notre pays dans une guerre sans fin. Je suis encore favorable qu’on parle si on peut parler »

Impact du retrait de Barkhane sur la sécurité au Mali

« Le Mali va exister après que tout le monde s’en ira. Il ne faut pas croire que les gens s’en vont et le Mali va disparaître. Avant que ces gens-là ne viennent, le Mali était là. Ils vont partir et quitter le Mali. Le Mali est une nation, un pays qui a connu des problèmes comme d’autres pays l’ont connu. Il y a beaucoup de puissances qui ont connu des moments difficiles et le monde entier est allé à leur chevet pour qu’ils puissent retrouver leur souveraineté. Pourquoi aujourd’hui on pense que si les gens s’en vont, le Mali va disparaître ? Non ! On remercie tous ceux qui sont venus pour nous aider à retrouver notre souveraineté, à restaurer notre dignité. Nous sommes reconnaissants envers ceux qui l’ont fait mais penser aussi que si les gens s’en vont, le Mali va disparaître, je ne pense pas ainsi »

Annulation du voyage d’Emmanuel Macron au Mali

« Pas de commentaire! »

NKN