Thierno Bocoum: « Il y’a une crise de confiance qui… »

thierno bocoum

Comme d’habitude, le patron du mouvement AGIR ne cesse jamais d’agir sur les questions d’actualités, l’avenir du pays et parfois  même sur des questions sociologiques. Il revient cette fois-ci, à travers une contribution, sur la crise de confiance qui ne cesse d’accroître dans la société.

Ils n’ont pas tort ceux-là qui se méfient tout le temps de tout. Qui font de la méfiance un réflexe corporel et langagier. Se méfier de son prochain, de ses relations, de son environnement…Se méfier à outrance n’est plus de la paranoïa.

Pour beaucoup c’est un gage de sécurité et même parfois une assurance vie. Ils sont maintenant capables de tout ceux-là qui étaient exempts de tout reproche et de tout soupçon. Ils sont devenus fous. Plus de moralité, plus d’efforts d’épurement. Ils laissent leurs cœurs se noircir, les envies s’exploser. Ils complotent sur les dos, font de leur esprit le siège des réflexions maléfiques pour bâtir des châteaux de nuisance et des barrages d’ascensions.
Mais la méfiance est aussi un tort. Ceux-là qui font l’effort de s’extirper des médisances en sont victimes. La méfiance brise les chaînes de solidarité et d’amitié. Elle nous isole et nous rend asocial. Elle aussi détruit autant qu’elle ne protège.
La réalité est que ni la confiance ni la méfiance ne sont des gages pour une vie meilleure.
Il ne s’agit pas d’être prévenant mais d’être véridique.
La première vérité est que personne ne sait ce que son prochain est capable. L’être humain ne se connaît lui-même qu’à travers des contextes. L’épreuve lui donne des preuves. Il ne connaît même pas de l’autre ce que l’autre connaît de lui-même. Or l’autre connaît parfois peu de lui-même.

La deuxième vérité est que nous faisons confiance et nous nous méfions non pas parce nous savons mais parce que nous espérons. L’espoir nous pousse à vouloir changer notre propre environnement dans le sens de nos propres intérêts. On ne se méfie pas souvent de ceux qui nous portent vers le sommet. On rêve trop du sommet pour ne pas laisser la réalité tout gâcher. On gère des intérêts. On a souvent confiance à ceux qui nous aident beaucoup ou qui nous font du bien. Qu’ils soient en famille ou en relation de travail.

Si nos intérêts passent au-dessus de tout, ceux des autres peuvent aussi les concurrencer. La perception de nos actes par les autres est plus aiguë et plus révélatrice qu’on ne le pense.
La vérité nous libère de tout. Nous sommes seuls et nous finirons seuls dans nos tombes. Tachons de faire du bien. Ça sera pour nous-mêmes d’abord. Oublions les gesticulations des autres. Elles n’auront aucun incident sur notre destin. Cessons de croire que la souffrance est pour les autres, ainsi que la pauvreté. Nous vivons avec et nous devons les transcender. Cessons de mythifier la richesse et l’abondance. Elles ne sont la propriété de personne.

Travaillons sérieusement pour gagner sérieusement. Aimons sincèrement pour être aimé sincèrement. Donnons avec joie pour recevoir sans peines. Soyons généreux et souhaitons aux autres ce que nous nous souhaitons nous-mêmes.
Restons positifs et sourions. La vie ne nous appartient pas mais notre choix de vie nous appartient.
C’est la croyance en DIEU, en soi-même et en ses valeurs qui nous élèvera au-dessus des conjonctures.

Thierno Bocoum*

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