Edito / Trump- Sonko : Regard croisé sur deux fossoyeurs de la démocratie …

« Trump l’africain » face à la démocratie américaine…

Dans une décision historique, l’ancien Président américain Donald Trump a été déclaré inéligible à tout futur mandat politique, en raison de son implication présumée dans l’attaque du Capitole de janvier 2021. Cette décision prise par une commission spéciale après des mois d’enquête approfondie, marque un tournant significatif pour la démocratie américaine et soulève des questions cruciales sur la responsabilité des dirigeants politiques.

L’enquête, menée par une équipe indépendante de juristes et de spécialistes en sécurité, a examiné de manière exhaustive les événements entourant l’attaque du Capitole, mettant en lumière des liens entre l’ancien Président et certains individus impliqués dans cette violente intrusion. Les preuves recueillies suggèrent une possible incitation à l’émeute et à la violence de la part de Trump lors de son discours devant ses partisans, peu de temps avant l’événement tragique.

La commission spéciale a rendu son verdict après des délibérations approfondies, concluant que les actions de Donald Trump étaient contraires aux principes fondamentaux de la démocratie et qu’elles avaient directement contribué à l’attaque contre le cœur symbolique de la démocratie américaine. L’inéligibilité déclarée vise à empêcher toute tentative future de Trump de briguer un poste électif, une mesure rarement prise dans l’histoire politique des États-Unis.

Cette décision a suscité des réactions mitigées à travers le pays. Les partisans de Trump voient en elle une attaque politique, tandis que ses opposants la considèrent comme une étape cruciale vers la responsabilisation des dirigeants pour leurs actions. Des experts en droit constitutionnel soulignent que la décision repose sur des preuves tangibles et qu’elle illustre la manière dont la Constitution américaine offre des mécanismes pour protéger la démocratie contre les abus de pouvoir.

Le président actuel, élu après les élections suivant l’attaque du Capitole, a réagi en soulignant la nécessité de tourner la page et de travailler à la reconstruction de la confiance envers les institutions démocratiques. Il a également appelé à l’unité nationale, reconnaissant la polarisation croissante au sein du pays.

Cette décision met en lumière les défis persistants auxquels la démocratie américaine est confrontée et souligne l’importance cruciale de la responsabilité des dirigeants. Elle servira probablement de précédent pour les futures enquêtes sur les comportements des responsables politiques, renforçant ainsi la nécessité de la transparence et de l’intégrité au plus haut niveau du gouvernement.

En fin de compte, l’inéligibilité de Donald Trump représente une étape marquante dans l’histoire politique américaine, appelant à la réflexion sur la nature même de la démocratie et sur la manière dont elle peut être préservée dans un climat politique de plus en plus complexe.

 Quid d’Ousmane Sonko ?

L’affaire Trump est à mettre en parallèle avec celle de l’opposant sénégalais, Ousmane Sonko dont les émeutes qui ont éclaté, au Sénégal, en réaction à son arrestation ont laissé le pays dans un état de tension et d’incertitude. Les manifestations qui ont débuté comme une expression de soutien à Sonko, se sont rapidement transformées en affrontements violents entre les forces de l’ordre et les manifestants, laissant un bilan humain et matériel lourd de conséquences.

L’affaire Ousmane Sonko a débuté avec son arrestation pour des accusations de troubles à l’ordre public et de viol présumé, des allégations que l’opposant politique nie catégoriquement et considère comme politiquement motivées. Les partisans de Sonko ont rapidement réagi en organisant des manifestations pacifiques pour demander sa libération et exprimer leur mécontentement face à ce qu’ils considèrent comme une tentative de réduire au silence l’opposition.

Cependant, la situation a rapidement dégénéré. Les affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre ont rapidement pris une tournure violente, avec des scènes de pillages, d’incendies criminels et de destruction de biens publics et privés. Les autorités ont déclaré l’état d’urgence et instauré un couvre-feu dans certaines régions du pays pour rétablir l’ordre.

Le bilan humain de ces émeutes est préoccupant, avec plusieurs personnes ayant perdu la vie et de nombreux autres blessés. Les hôpitaux sont débordés par l’afflux de blessés, tandis que les familles endeuillées pleurent la perte de leurs proches. Les dégâts matériels sont également importants, avec des infrastructures publiques et privées endommagées, notamment des commerces et des véhicules incendiés.

La communauté internationale a exprimé sa préoccupation face à la situation au Sénégal. Les appels à la désescalade et au dialogue entre les autorités et l’opposition se multiplient. L’Union africaine et d’autres organisations régionales ont appelé à un règlement pacifique de la crise et à la protection des droits de l’homme.

Le Président sénégalais a reconnu la gravité de la situation dans une allocution à la nation. Il a appelé au calme, à la retenue et à la résolution pacifique des différends. Des pourparlers sont en cours entre le gouvernement et l’opposition pour trouver une solution à la crise politique qui a émergé de cette affaire. En conclusion, les émeutes au Sénégal liées à l’affaire Ousmane Sonko ont laissé le pays dans un état de choc et de tristesse. Il a en a fallu bien moins au pays de l’oncle Sam réputé très démocratique, pour rendre inéligible le tonitruant Donald Trump. C’est à croire qu’au pays de la Teranga, la casquette d’homme politique confère une immunité qui permet de tous les dérives au nom de la démocratie et la liberté…  Quelle étrange conception de la démocratie !

 

A. FALL