Suppression d’enfants à Thiadiaye : Une maman largue deux nouveau–nés de sa fille dans la brousse

C’est une histoire inénarrable d’une maman qui a supprimé les enfants de sa propre fille. L’affaire qui fait la chronique à Thiadiaye a tenu en haleine le public de l’audience du tribunal de grande instance de M’bour.

Il y avait du monde, mardi, au tribunal de M’bour. Parmi les affaires inscrites au rôle, celle portant sur les délits de suppression d’enfants, abandon d’enfants dans un lieu solitaire qui concerne une famille de Thiadiaye. On ne sait pas vraiment si les enfants de Ndèye Guèye, un garçon et une fille, sont vivants ou morts. Leur grand–mère a tout simplement décidé de s’en débarrasser en les jetant dans la forêt entre Fatick et Kaolack. La première fois, la maman, 19 ans, avait contracté une grossesse avec un jeune homme du même âge qui deviendra son mari. « Ma première grossesse date d’octobre 2021. Ibrahima m’avait violée. Il m’avait forcée à coucher avec lui. C’est ma maman qui m’a dite de l’accompagner. Une fois dans la brousse, entre Fatick et Kaolack, elle m’a accouchée et a proposé que nous y laissions l’enfant. Quand il a pleuré, j’ai même voulu retourner le prendre mais ma mère m’en a empêchée », a déclaré la jeune femme à la barre. Invitée à se prononcer sur cette ignominie, la maman de cette fille, Aïssata Ndoye, répond qu’elle avait des problèmes d’argent (thioono adouna).

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Suppression et abandon d’enfants

Les prévenues Aïssatou Ndoye et sa fille ont récidivé à la deuxième grossesse de Ndèye Guèye, devenue l’épouse de Ibrahima Diouf qu’elle dit toujours aimée. Celui-là même qui a porté l’affaire devant la Justice. Le 2ème enfant a été lui aussi jeté « quelque part vers Dakar », selon des témoignages : un garçon et une fille ainsi supprimés !

« C’est une histoire pathétique, sadique, inhumaine. Même les animaux prennent soin de leur progéniture. C’est un plan funeste d’élimination, de suppression d’enfants de la part de la prévenue Aïssatou Ndoye qui a laissé les enfants de sa fille au milieu de la nature. Si ses parents avaient agi de la sorte, Aïssatou Ndoye n’aurait pas donné naissance à sa fille dont elle a supprimé les enfants. Je n’arrive pas à comprendre son comportement », s’émeut le Procureur, qui a requis 3 ans de prison ferme pour Aïssatou Ndoye et 2 ans dont six mois ferme pour sa fille Ndèye Guèye, mère des enfants. Quant à l’avocat de la défense, il a plaidé pour un pardon. « Une personne violée ne supporte pas de porter l’enfant qui en naît. Ndèye Guèye a agi sous l’influence de sa mère. Je plaide pour un pardon. Toute personne mérite une seconde chance », a-t-il insisté.

L’affaire a été mise en délibéré pour être jugée le 8 novembre prochain.