Saly Portudal: atelier d’auto-évaluation des acteurs judiciaires
Autour d’un atelier ouvert hier à Saly Portudal, le ministère de la Justice, dans le but d’impliquer les différents acteurs relevant du département ministériel, les convie à une large concertation sur le système d’évaluation des magistrats. La circonstance a permis l’approbation du décret n°2021-864 du 5 juillet 2021 fixant les caractéristiques des fiches d’évaluation des magistrats. Ce sera l’occasion de procéder à un suivi de la fonction, ce qui est de son évolution.
L’atelier regroupe les chefs de juridiction de Dakar et les présidents des Cours d’Appel. Favorable à une automatisation de l’administration judiciaire, Abdoulaye Ndiaye, le directeur des Services judiciaires au ministère de la Justice, nous apprend, « Cela va nous permettre de mieux encadrer la gestion de la carrière des magistrats qui auront une meilleure connaissance de ce texte ». Non sans rappeler que ses collègues œuvrent à mettre sur pied un système d’information des ressources humaines qui « permet de renseigner, en temps réel, la carrière de tous les magistrats. Il s’agit juste d’automatiser le dispositif papier qui existait à la direction », fait-il savoir.
Enfermés dans leur tour d’ivoire, les magistrats pourraient parfois être amenés à travailler trop isolés. D’ailleurs, prenant la parole, le Premier président de la Cour d’appel de Saint-Louis soutient que la perception la plus véhiculée est que les magistrats travaillent en vase clos, que personne n’a écho de ce qu’ils font dans une impunité apparente.
A l’opposé, son collègue Cheikh Ndiaye botte en touche, « Les magistrats du Tribunal de grande instance (Tgi) sont suivis, supervisés et évalués par le président du Tgi à l’intérieur du ressort. Et le président de la Cour d’appel supervise tous ces gens-là ». Avant de rendre la parole, M. Ndiaye suggère que leur travail doit être formalisé et doit découler de « procédures objectives, égalitaires et contradictoires pour que celui qui est évalué ait son mot à dire. Il est important que l’on puisse avoir une notation transparente qui rend compte du profil du magistrat pour qu’au moment des nominations et même dans les procédures disciplinaires, qu’on sache à qui on a affaire ». Les Etats-Unis, via leur Chancellerie à Dakar, ont apporté leur appui au processus.