Le report de la prochaine Élection présidentielle est le sujet d’actualité qui continue d’occuper le plus les quotidiens reçus à l’APS (Agence de Presse Sénégalaise), dont la plupart soulignent, dans leur livraison de ce jeudi-ci, la volonté d’apaisement et de dialogue du Chef de l’État, alors qu’au même moment l’opposition ouvre un nouveau front de contestations.

Le Soleil, citant le communiqué du Conseil des Ministres tenu la veille, a instamment rapporté que « le Chef de l’État a décidé d’engager les voies et moyens de mettre en œuvre un processus pragmatique d’apaisement et de réconciliation, pour préserver la paix et consolider la stabilité de la Nation ».

Ainsi, cette sortie du Président SALL, à l’occasion de la réunion hebdomadaire du Gouvernement, fait suite aux réactions de protestation et de colère de l’opposition après le vote, par l’Assemblée nationale, d’une loi constitutionnelle reportant au 15 Décembre prochain l’Élection présidentielle initialement prévue le dimanche 25 Février prochain.

Le Chef de l’État, Gardien de la Constitution, avait, au préalable, abrogé le décret convoquant les électeurs le 25 Février 2024, invoquant la malheureuse survenue une crise entre le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale, relativement à des “ accusations de corruption présumée et de conflit d’intérêts “ portées contre deux membres de cette juridiction par le Parti Démocratique Sénégalais (PDS, opposition).

Pour en arriver là, le PDS avait demandé et obtenu l’instauration d’une Commission d’enquête parlementaire sur les conditions dans lesquelles les dossiers de candidature à l’Élection présidentielle ont été contrôlés par le Conseil constitutionnel. Ce processus a fini par conduire l’Assemblée nationale à reporter l’Élection.

« La grave et accablante accusation de corruption supposée de magistrats [de la Cour constitutionnelle] est au centre de toutes les attentions. En plus du fait qu’elle remet en cause la crédibilité du Conseil constitutionnel, cette affaire puante est l’épine dorsale de l’abrogation du décret qui avait convoqué le corps électoral pour l’Élection présidentielle à date échue », a ainsi commenté le journal Kritik’.

Malgré la décision de reporter l’Élection présidentielle, l’opposition compte faire front et continuer à faire campagne comme si de rien n’était, au risque de rendre le climat politique encore plus délétère avec la poursuite de la contestation, avec son lot d’incertitudes et de tensions manifestement ambiantes.

Cette situation a conduit le Président-sortant à saisir l’opportunité du Conseil des Ministres pour une “ grande séance d’explications “, selon le quotidien L’Observateur.

En effet, « le Président Macky SALL en a également profité pour renouveler sa confiance au Premier Ministre Amadou BÂ, qui reste le candidat de la coalition de la majorité Benno Bokk Yaakaar à la prochaine Présidentielle », a indiqué le même journal.

« Face aux critiques engendrées par sa décision d’abroger le décret convoquant le corps électoral et le report de la Présidentielle jusqu’au 15 décembre prochain, le Président Macky SALL ne compte pas se braquer ou être dans une posture défensive ou de riposte », a écrit L’As.

Le journal a aussi ajouté que « le locataire du Palais a visiblement opté pour l’apaisement et convaincre la classe politique et les Forces vives de la Nation que son appel au dialogue pour une Élection libre et transparente est sincère », pendant que la colère de l’opposition ne baisse pas d’un cran.

Cette dernière reste « vent debout contre Macky SALL », a souligné le quotidien Bès-Bi, Le Jour, selon lequel « les candidats continuent de hausser le ton et d’exiger la poursuite du processus électoral », tout en appelant à « une plus large mobilisation […] ».

Cependant, « Macky SALL veut la décrispation », a résumé ledit journal.

Sauf que les candidats de l’opposition opposés au report de l’Élection viennent de mettre sur pied « une structure dénommée FC 25 (Front des candidats à la Présidentielle), dont l’objectif est de faire respecter le calendrier électoral », a annoncé le journal Le Quotidien.

« Les candidats [de l’opposition] sonnent la charge », a, pour sa part, renchéri L’Info, au moment où Vox Populi a ainsi titré : « Colère et mises en garde des candidats de l’opposition ! »