Réglementation de l’utilisation des rayonnements ionisants : le Sénégal se met à niveau à travers l’ARSN.

Ces deux derniers jours, les acteurs de la presse se sont familiarisés avec les activités de l’Autorité sénégalaise de radioprotection et de sûreté nucléaire à travers un séminaire. Au cours de cette session, une large page a été ouverte sur le rôle de cette organisation peu connue du grand public mais dont les actions ont une importance capitale sur sa santé et son bien-être.

Mise en place en 2011, l’Autorité sénégalaise de radioprotection et de sûreté a pour mission de réglementer, autoriser, contrôler tout ce qui se passe dans le domaine des émissions radioactives. Elle a aussi pour rôle d’informer, de protéger les travailleurs, le public et l’environnement.

Différents secteurs comme la médecine nucléaire, la jauge nucléaire, la recherche, l’amélioration végétale sont concernés par l’utilisation des rayonnements ionisants sous le contrôle de l’ARSN. C’est une nécessité eu égard à la grande proportion d’utilisation de sources radioactives dans ces secteurs d’activité. « Il faut réglementer parce que c’est dangereux quand c’est pas bien utilisé. On peut avoir des effets sur la santé de la personne », justifie Ndèye Arame Boye Faye, directrice de l’ARSN.

Expliquant l’utilité des rayonnements ionisants dans la vie de tous les jours, elle convoque son emploi dans la médecine nucléaire et révèle à cet égard que l’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff dispose d’une unité dédiée à cette spécialité. C’est un service où des maladies comme le Cancer, la Thyroïde peuvent être traitées à travers d’ondes radioactives.

Dans sa mission, l’ARSN affirme avoir procédé à une visite de terrain qui lui permet de contrôler 182 structures médicales, 62 dans l’informel et 15 qui s’activent dans la recherche.

S’agissant des établissements détenteurs de sources de rayonnements ionisants, l’ARSN indique en avoir visité 171 dans le domaine de la santé, 32 dans l’informel et 6 du côté de la recherche. Pour ce qui concerne des établissements autorisés, l’Autorité sénégalaise de radioprotection et de sûreté nucléaire assure avoir fait l’inventaire d’au moins 7 dans le domaine sanitaire, 22 dans le secteur informel et 3 concernant la recherche.

Au sujet des autorisations qui ont été délivrées, elles sont au nombre de 255 depuis 2011 alors que les sources radioactives découvertes entre 2008 et 2020 s’élevaient à 782 selon les statistiques avancées lors de ce séminaire.

Ces sources sont catégorisées de 1 à 5. Celles qui sont dans la catégorie 1 sont plus dangereuses. La directrice de l’ARSN soutient que toutes les catégories existent au Sénégal.

Dans sa mission, l’ARNS consacre une part importante au suivi domestique des travailleurs exposés aux sources radioactives. Pour ce faire, l’organe de régulation s’est dotée d’un laboratoire de dosimétrie équipé d’un système manuel basé sur la technologie OSL Insight. Ce qui fait qu’au début du mois de décembre, l’ARSN assurait le suivi dosimétrique d’au moins 650 travailleurs.

En matière de sécurité nucléaire, la Directrice de l’ARSN estime que le Sénégal n’est pas en retard par rapport aux mesures que le monde a prises suite aux attaques terroristes du 11 septembre. « On s’est rendu compte qu’il y a des risques d’attaques liées à l’utilisation de ces sources depuis cette date », déclare Ndèye Arame Boye Faye.

Pour ne pas donner l’opportunité aux « malveillants » d’avoir accès à des sources radioactives et de les utiliser à des fins néfastes, il est exigé un certain nombre de mesures qui prennent en compte les conditions d’importation, de l’exportation mais aussi du transport à l’intérieur et la détention et l’utilisation.

En étroite collaboration avec les forces de défense et de sécurité, des stratégies sont également élaborées pour avoir une longueur d’avance sur les groupes malfaisants qui seraient tentés de faire des attaques avec ce genre d’armes.

Pour mieux assurer ses prérogatives, l’ARSN rattaché au secrétariat général du gouvernement a travaillé sur un projet de loi qui a été adopté par l’Assemblée nationale. La promulgation devrait intervenir dans les prochains jours.

NKN