Ravages du tabac au Sénégal : Pas mal d’organisations ont haussé le ton et réclamé un système de taxation plus rigoureux
Des organisations de la Société civile ont réclamé l’instauration d’une taxe parafiscale sur cette industrie de production de tabac.
En effet, cette réclamation est orientée et influencée par la constatation des ravages du tabac sur la société sénégalaise. Face aux dégâts sanitaires du tabac, ils ont décidé de porter plus haut leur plaidoyer. Ainsi, ce jeudi, le CICODEV/Afrique (Institut Panafricain pour la Citoyenneté, les Consommateurs et le Développement), l’association “ Prévenir “, la LISTAB (Ligue sénégalaise contre le Tabac), Management Sciences for Health (Msh) et Cie ont lancé une grande mobilisation sociale autour de 1.000 “ Badjënu-Goxx “. D’ailleurs, c’était pour demander l’adoption d’une taxe parafiscale sur le tabac et par ricochet financer les MNTS (Maladies non transmissibles).
M. Amadou Kanouté, Directeur exécutif de la CICODEV a souligné que les coûts sanitaires de la prise en charge des maladies liées au tabagisme sont estimés à 122 milliards de francs CFA par an. Ce, au moment où les recettes recouvrées par l’État sur l’industrie du tabac s’élèvent à seulement 24 milliards francs CFA par an. Soit une perte sèche de 98 milliards de francs CFA par année.
De plus, au Sénégal, la taxation des produits du tabac est de 23% alors que l’OMS fixe cette taxation à 70% du prix des produits.
« Vous constaterez avec moi que nous avons encore une bonne marge. Et c’est toute la pertinence de notre plaidoyer pour l’adoption d’une taxe parafiscale sur le tabac pour financer les MNTS et la lutte antitabac à côté de la taxe d’accise », a-t-il suggéré
Venu représenter le Ministère de la Santé et de l’Action sociale à la rencontre, Dr Elhadj Mamadou Ndiaye a affirmé ce qui suit :
« Des taxes plus élevées sur le tabac peuvent éviter des décès et la malnutrition, en réduisant la part des revenus des foyers consacrés au tabac plutôt qu’à l’alimentation, car les mesures fiscales permettent aussi d’augmenter les recettes publiques et de réduire l’accès des personnes défavorisées aux produits du tabac ».
De même, il a renchéri que, “ le PNLT (Programme national de Lutte contre la Tuberculose) a même mis en œuvre une campagne de communication digitale, ainsi que des rencontres de plaidoyer auprès des députés, des leadeurs coutumières et religieuses sur la question de la taxation du tabac “.
M. Ndiaye a tenu à assurer à la CICODEV/Arique et Cie, que le Ministère de la Santé et de l’Action sociale compte « porter leur message de plaidoyer auprès des plus hautes autorités du pays, notamment le Chef de l’État Macky Sall et Monsieur le Premier Ministre Amadou Bâ, ainsi qu’à son Gouvernement. »
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