Présidentielle 2024 : Déjà 15 candidats déclarés à un an du scrutin… Qui sont-ils ?
La course à la Présidentielle de 2024 est lancée au Sénégal. Le ministre de l’Intérieur a, dans un communiqué publié le 17 Février dernier, annoncé que le scrutin a été fixé par décret présidentiel au 25 Février 2024 (le décret n’est toujours pas publié officiellement). A moins d’un an de cette élection, une quinzaine de déclarations de candidature a été enregistrée. Sur les 15 aspirants à la magistrature suprême, il y a 14 hommes et une seule femme.
Ousmane Sonko, le principal opposant…
Sorti 3ème de la dernière élection présidentielle de 2019 avec 15% des suffrages, Ousmane Sonko a vu sa popularité accroître au cours des dernières années. Ses attaques frontales contre le régime du Président Macky Sall, qu’il accuse de vouloir l’empêcher de se présenter en 2024, ont fini de cristalliser l’attention de toute l’opinion nationale et internationale. Depuis un bon moment, il n’y a « que lui, ses camarades de Parti et ses militants qui subissent persécutions et arrestations ».
Khalifa Sall, l’espoir est permis…
Il a été écarté de la Présidentielle de 2019 par la Justice sénégalaise dans l’affaire dite de “la Caisse d’avance de la Mairie de Dakar“, à l’issue de laquelle il a été condamné à 5 ans de prison, le 30 Mars 2018. Mais Khalifa Sall, qui a entamé une tournée nationale et internationale depuis plusieurs mois, a annoncé qu’il est l’unique candidat socialiste en perspective. S’il arrive à faire valider sa candidature en 2024, ce sera sa première élection présidentielle, en tant que candidat.
Malick Gackou, le “5e Président“ convaincu…
Le leadeur de la formation politique, le Grand Parti, qui fait partie de la Conférence des Leadeurs de Yewwi Askan Wi, ne s’est pas limité à déclarer sa candidature. Malick Gakou est convaincu qu’il sera « le 5e président de la République du Sénégal ». Ainsi, Dr El Hadji Malick GACKOU a tenu à assurer avec fermeté le 20 Février dernier, face à un parterre de journalistes : « Je sais que vous avez des doutes, mais je vous le dis ici, vous êtes en train d’interviewer le 5e Président du Sénégal ».
Déthié Fall, le génie–mandataire…
C’est son coup de génie, à la veille du dépôt des listes pour les Législatives de Juillet 2022, qui a permis à l’opposition de réaliser ce ballotage avec la coalition au pouvoir, de sorte à lui imposer, pour la première fois dans l’histoire politique du Sénégal, ce que d’aucuns appellent une “cohabitation“ au sein de l’Hémicycle de l’Assemblée nationale. En effet, en tant que mandataire de Yewwi Askan Wi, Déthié Fall avait mis en œuvre un plan pour sceller une inter-coalition avec Wallu Sénégal, pour un maillage du territoire national. Le résultat a été éblouissant : l’inter-coalition a obtenu 80 députés contre 82 pour la coalition à pouvoir. Mais y aura-t-il un Plan, qui puisse conduire Déthié Fall et le PRP au Palais au soir du 25 Février ?
L’avenir nous en dira plus, très certainement…
Mor Faye, l’autre égaré du PS…
Ancien lieutenant du défunt Secrétaire général du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng, le natif de Tassette (Commune du département de Thiès), Mor Faye, considère qu’il a été le premier socialiste à avoir déclaré sa candidature pour la Présidentielle de 2024. Il considère Khalifa Sall comme faisant partie du passé du Parti de Senghor et Abdou Diouf.
« Le 7 janvier 2023 à Thiès, je déclarais ma candidature à la Présidentielle de 2024, au nom de tous les socialistes, qui croient en la reconquête du pouvoir. Dès lors, ce serait scandaleux qu’un ancien camarade qui a abandonné le navire, avec la manière, puisse s’adresser ainsi à nous autres qui nous sommes battus pour garder ce qui reste du Parti », a-t-il déclaré. Et puis le candidat socialiste déclaré d’ajouter : « Le Parti socialiste se conjugue au présent pour l’avenir avec le candidat Mor Faye, pour la Présidentielle de 2024 ».
Dr Babacar Diop,…
Dr Babacar Diop, le Président de FDS/“Guelewaars“ fait partie de la nouvelle génération de politiques sénégalais qui prônent la rupture. Disciple et inconditionnel de Mamadou Dia et de Cheikh Anta Diop, l’enseignant et Docteur en Philosophie à l’Ucad, qui a été élu maire de la ville de Thiès, sous la bannière de Yewwi Askan Wi, compte briguer les suffrages des Sénégalais en 2024.
Al Hassane Niang, ACP…
Al Hassane Niang, un spécialiste de la Gouvernance publique et des réformes institutionnelles et démocratiques a été investi, le week–end dernier, au cours d’un congrès d’investiture dans la Capitale du rail par le mouvement “Jitteul Waref“. Né en 1976, il travaille depuis une quinzaine d’années dans l’accompagnement des États–Acp (Afrique, Caraïbes, Pacific), dans la mise en œuvre des réformes et politiques publiques.
Aminata Touré, la grande dame…
L’ancien Premier ministre a cheminé avec Macky Sall durant sa décennie à la tête du Sénégal. Assommée et révoltée par les promesses non tenues du chef de l’APR, Mimi Touré a tout bonnement claqué la porte du Parti au pouvoir, pour déclarer son intention de se présenter à la Présidentielle de 2024. Elle enchaîne les sorties et les piques à l’endroit de Macky Sall et de ses affidés. Selon elle, la volonté de l’actuel Président de violer la Constitution pour briguer un 3ème mandat est la raison pour laquelle elle a quitté la coalition BBY.
El Haj Diouf, l’avocat et “député du Peuple“…
Suspendu par l’Ordre des avocats, El Hadji M. Diouf ne peut pas porter de robe noire pour plaider au tribunal dans une durée bien fixée par ses pairs de l’Ordre des avocats. Mais cette suspension dont la durée est de 8mois, ne devrait pas l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de 2024. S’il remplit les exigences de la loi électorale…
Me Moussa Diop, avocat à la Cour…
Après être parti au clash avec le Président de la République, Macky Sall, pour s’être exprimé en défaveur de sa 3ème candidature en 2024, Me Moussa Diop avait rejoint la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi. Mais il est encore allé au clash avec Khalifa Sall, Sonko et Cie, après les investitures sur les listes, lors des Législatives de Juillet 2022. Il a décidé lui aussi de briguer les suffrages des Sénégalais, dans un an.
Mary Teuw Niane, Professeur des Universités, en Mathématiques de Classe exceptionnelle…
Le Professeur de Mathématiques, Mary Teuw Niane, a accompagné Macky Sall de 2012 jusqu’à sa réélection en 2019. Mais il a fini par claquer la porte et quitté le régime en place, pour garder sa liberté de ton. Recalé à l’étape des parrainages lors des Locales de 2022, il avait appelé à voter pour l’opposition. Mais, s’il doit aller à la Présidentielle de 2024, il lui faudra au moins conquérir sa base à Saint-Louis.
Doudou Sidibé, enseignant-chercheur en Sciences politiques et en Sciences de gestion…
Doudou Sidibé est enseignant-chercheur en Sciences politiques et en Sciences de gestion à ESIEE PARIS/Université Gustave. Il a été investi, le week-end dernier, par son Parti le Rassemblement Populaire pour le Développement (RPD). Il promet d’être un président avec de l’empathie pour le Peuple sénégalais.
Bougane Gueye Dany, et l’équation des parrainages… ?
Il a été recalé en 2019 pour défaut de Parrainages. Lors des élections législatives de 2022, sa liste a encore été recalée à Dakar pour défaut de parrainages. Son premier objectif en 2024 sera de passer l’étape des parrainages. Il est l’un des rares candidats à disposer d’un grand groupe médiatique, le D–Média).
Siré Sy, chroniqueur…
Chroniqueur politique sur les plateaux de chaînes de télévision et sites Internet sénégalais, Siré Sy se présente comme le candidat des “goor–goorlu“, et défend une ligne politique qui fait du social, sa priorité. Il annonce, par ailleurs, une tournée nationale pour aller à la rencontre des Sénégalais, et notamment des masses laborieuses.
Dr Abdourahmane Diouf, le débatteur…
Ancien cadre de Reewmi et non moins directeur de campagne du candidat Idrissa Seck, lors de la Présidentielle de 2019, Dr Abdourahmane Diouf a décidé de tracer son propre chemin en politique. Il n’a pas suivi le Reewmi dans la coalition au pouvoir. Très redoté dans les débats publics et télévisés, il est d’une clairvoyance d’esprit et d’une éloquence qui lui attirent la sympathie des “bienpensants“. Mais la réalité politique sénégalaise est beaucoup plus complexe et il devra convaincre le Sénégalais lambda : élément majoritaire dans l’électorat.