Politique-Serigne Thiam : « Il est très difficile de contrôler l’origine du financement des partis »
Aux dires de Serigne Thiam, enseignant-chercheur en Sciences politiques à la Faculté des Sciences juridiques et politiques (Fsjp) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), il n’est pas si aisé de contrôler l’origine du financement des partis dès l’instant que ces organisations sont libres d’en chercher à travers des dons, des cotisations,…
Après les joutes électorales du 23 janvier 2022, l’épineuse question des sources de financement des partis politiques se pose dans la mesure où un autre calendrier électoral se profile à l’horizon (élections législatives du 31 juillet), fait remarquer Serigne Thiam, enseignant-chercheur en Sciences politiques à la Faculté des Sciences juridiques et politiques (Fsjp) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Concernant le financement des partis politiques, « il est très difficile de dire que la loi est respectée ou ne l’est pas », note-t-il d’entrée, avant de poursuivre : « Du moment que les partis sont libres de chercher des financements à partir des cotisations, des dons ou autres, on ne peut pas leur reprocher cela. Cependant, il est très difficile de contrôler l’origine du financement, surtout quand il provient de l’extérieur à travers des fonds ou donations à titre individuel ou collectif ».
Néanmoins, M. Thiam en appelle au sens de la responsabilité des acteurs politiques, ceci dans la mesure où le financement par des organismes occultes peut conduire directement à la dissolution d’un parti politique, au regard de la loi. Mais, renchérit-il, la preuve tangible de la source douteuse ou du caractère illicite du financement constitue le hic des autorités étatiques.
Afin de mieux se préparer en conséquence pour les élections législatives, l’analyste renseigne que « les partis ou coalitions de partis devront instaurer une participation des militants et procéder à la recherche de partenariats ». Au sujet des mesures à prendre, l’universitaire suggère aux formations politiques de s’asurer d’abord de l’inscription des primo-votants, « d’avoir une démarche unitaire et être proches de la population ». De son avis, cela va nécessairement passer par convaincre les populations avec « N programme sérieux touchant tous les secteurs ».