Edito-L’exception sénégalaise en danger : halte aux pyromanes !

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Collecte illicite, conservation ou divulgation de données à caractère personnel, la ligne rouge est franchie ! D’abord connue jusque-là dans les affaires privées, la collecte illicite des données personnelles concerne de plus en plus l’appareil d’Etat avec notamment la mise en ligne de vidéos volées dans le bureau du Doyen des juges Oumar Maham Diallo et dans un lieu de détention. Que ce soit la propriétaire de Sweet Beauty Spa Ndèye Khady Ndiaye, filmée lors de sa confrontation avec Adji Raby Sarr ou Cheikh Oumar Diagne pris en photo dans les lieux de sa détention, rien que le scrupuleux respect dû au droit à l’image pose un sérieux problème au Sénégal. Avec l’apparition de ce phénomène des enregistrements des gens à leur insu pour des visées peu orthodoxes, le Sénégal ne semble pas sortir de l’ornière. Or, nombreuses sont les valeurs cardinales qui pourraient en inspirer plus d’un et qui ont toujours fait la particularité de ce Sénégal que nous aimons tous.

La magnificence du dialogue islamo-chrétien au-dedans d’une coexistence exceptionnelle

Dans l’harmonie des rapports entre les groupes humains établis au sein des sociétés humaines, la paix ne constitue aucunement un vain mot. En effet, après qu’un groupe humain soit établi sur un territoire donné et régi par un pouvoir public organisé, un climat social apaisé sera une condition sine qua non de la quiétude sociétale. Bienséance, largesses et intelligence ont considérablement contribué à purifier le climat social dans différentes communautés. Telle une exception, le Sénégal offre une image reluisante d’un consensus social anéantissant les différenciations d’ordre religieux, ethnique et endogamique.

Pays de dialogue et d’opportuns conciliabules, le Sénégal est l’incarnation parfaite d’un havre de paix où il fait bon vivre. Agréablement baigné au-dedans d’une atmosphère paisible, le Sénégal projette l’image d’un peuple unifié, résolument tourné vers un idéal de vie commune. Ainsi, les quelques divergences religieuse, ethnique et endogamique se sont indubitablement muées en une chance inespérée, voire un système de valeurs d’exception.

À vrai dire, la coexistence entre les communautés, de confession ambivalente, dévoilent des relations pleines d’amabilité. Profondément ancré au travers de la conscience collective, l’on nous enseigne dès le secondaire, en instruction civique, que le vert du drapeau national symbolise « la couleur de l’Islam et de l’espoir chrétien« . De ce fait, il est heureux de constater que le dialogue islamo-chrétien garantit au peuple, dans son entièreté, un contrat tacite voire une promesse synallagmatique d’inviolabilité intercommunautaire.

Quoi de plus élégant que de voir des chrétiens servir des repas à leurs frères et sœurs musulmans pour rompre le jeûne ?

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Rien ne semble valoir plus que la paix au sein des sociétés humaines. Au moment où dans certains pays d’Afrique la quiétude au sein des populations, la paix civile avaient été gravement perturbées par des conflits d’ordre religieux et entraîné de lourdes pertes en vies humaines, la réalité est tout autre au Sénégal. Si l’histoire retiendra qu’en Centrafrique le malheur d’une tuerie de rarissime violence entre musulmans et chrétiens s’était abattu il y a de cela quelques années, au pays de la Téranga le nœud d’une splendide dialypétale encense un climat social plus qu’apaisé. Au moment où les chrétiens offrent gracieusement des potages à leurs frères et sœurs de confession musulmane lors de la fête de Pâques, les musulmans réservent des mets fumants de succulence ou des morceaux de viande bien choisis aux parents chrétiens au moment de l’aïd-el-fitr (Korité) et laïd-el-kébir (Tabaski). L’un dans l’autre, l’on s’aperçoit que les liens de sang résolvent nos différences les plus frappantes. Joal Fadiouth abrite un cimetière où musulmans et chrétiens des mêmes ancêtres sont ensevelis, côte à côte.

En tout état de cause, l’ancrage à des croyances pluriséculaires n’empêche pas pour autant le jaillissement du caractère mélioratif de certaines différences.

La mutation de divergences ethniques et endogamiques en un remarquable système de valeurs

À la différence de certains pays africains où, par manque de discernement, des conflits ethniques ont eu à décimer beaucoup de groupes sociaux, animés par le sentiment de haine réciproque (Utu et Tutsi au Rwanda), le cousinage à plaisanterie tisse des liens presque intouchables au Sénégal. Entre diolas et sérères, peulhs et bijoutiers, …, une reconnaissance tacite et mutuelle débouche sur un pacte d’inviolabilité. Parfois, jusqu’aux cimes de la salacité entre certaines ethnies, le cousinage à plaisanterie assure de solides garanties d’un consensus social fort enviable. Quand Feu Professeur Cheikh Anta Diop abordait, dans « Nations nègres et cultures« , la question de la parenté entre les langues africaines, il s’agirait sans nul doute d’une preuve irréfutable d’un cheminement qui remonte à des temps immémoriaux entre ces peuples. Par dessus le marché, l’équivalence de noms (Fall=Coulibaly, Ndiaye=Diatta, Diop=Traoré, …,) démontre, si besoin en est, l’effectivité d’une transformation d’une différence en avantage. D’autre part, les divergences endogamiques qui excluaient irréversiblement toute possibilité d’entrer dans les liens du mariage parmi les communautés (noble/griot, wolof/bijoutier, …), ne sont plus aujourd’hui perçues de la même manière qu’auparavant. Un magnifique système de valeurs s’est instauré au pays de la Téranga concernant la question des castes. C’est ainsi que la fonction sociale supplante la discrimination infondée : le griot est maître de la parole (communicateur traditionnel) ; le bijoutier, en façonnant l’or et d’autres métaux précieux, valorise les autres ; le bûcheron, bien avant que la menuiserie ne soit bien connue au Sénégal, a toujours contribué à l’embellissement de nos foyers.

 

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