Niger : La Justice a ordonné l’élargissement d’un Général incarcéré depuis 2015
Officier de l’Armée de l’air, le Général Souleymane SALOU faisait partie de la Junte qui avait renversé le Président Mamadou TANDJA en 2010.
En effet, la Justice nigérienne vient d’ordonner l’élargissement de taule du Général Souleymane SALOU – ancien Chef d’État-major des Armées – condamné à 15 ans de prison en 2018 pour « son implication dans une tentative de coup d’État en 2015 ».
« Il y a eu un jugement (en appel) [ce 24 Octobre] et le juge a ordonné sa libération », a affirmé, à l’AFP (Agence Française de Presse), un proche du Général SALOU, en indiquant que « sa sortie de prison ne saurait tarder ». Une source proche des militaires qui ont renversé le Président civil BAZOUM Mohamed en Juillet dernier, a confirmé la décision de libération du Général SALOU, âgé ajourd’hui de 70 ans.
Officier de l’Armée de l’air, rappelons que le Général Souleymane SALOU était membre de la Junte qui avait renversé le Président Mamadou TANDJA en 2010 : il avait alors été nommé Chef d’État-major des Armées jusqu’à l’organisation d’élections en 2011, remportées par Mahamadou ISSOUFOU.
Incrédulité de l’opposition
En la date du 17 Décembre 2015, le Président ISSOUFOU, qui briguait alors un second mandat, avait affirmé qu’une tentative de coup d’État avait été déjouée, justifiant l’arrestation de douze (12) militaires dont celle du Général SALOU, de trois douaniers et d’une dizaine de civils.
Dans la lancée, ce sera en Janvier 2018 qu’un Tribunal militaire condamnera le Général SALOU, son fils et huit (8) militaires à des peines de cinq (5) à quinze (15) ans d’emprisonnement pour leur « implication dans cette tentative de coup d’État ».
C’est ainsi que le Général SALOU avait écopé de 15 ans de prison ferme qu’il purgeait depuis dans une prison à l’intérieur du pays.
« Prisonniers politiques » ?
Quant au juge du Tribunal qui les avait jugés, il les avait reconnu « coupables d’avoir fomenté, entre Novembre et Décembre 2015, un complot ayant pour but d’attenter à l’autorité ou à la Sûreté de l’État », d’après le texte contenu dans le délibéré rendu. À l’époque des arrestations, l’opposition s’était montrée assez sceptique quant à la réalité de la tentative de coup d’État.
Donc, ce n’est qu’en début Septembre dernier que le Premier ministre nigérien nommé par le régime, Ali Mahaman Lamine ZEINE, avait assuré que des mesures seraient prises pour la « libération de prisonniers politiques » du régime déchu.
Dans la foulée, en mi-Septembre, l’ancien Premier ministre Hama AMADOU – un farouche opposant au Président déchu BAZOUM Mohamed – est rentré à Niamey après plus de deux (2) ans passés en France, pour « des problèmes liés à sa santé ».