Moussa Fall : « Gamou Médina Baye est un modèle économique »
Moussa Fall, spécialiste en développement territorial, a fait savoir que le Gamou de Médina Baye est un modèle économique et un précurseur de la mondialisation. D’ailleurs il indique que Médina Baye doit être érigé en ville religieuse avec un “statut spécial“.
Grâce à Baye Niass, nous autres peuples africains, devons poser et conduire le débat sur la mondialisation et l’universalisation des cultures et proposer des solutions concrètes tirées des enseignements et des modèles économiques pour édicter ces voies tracées.
Nous ne tenterons pas de concurrencer l’Occident dans les initiatives et découvertes technologiques qui ont révolutionné le monde moderne, mais il nous est permis aujourd’hui de poser courageusement le débat afin de mettre sur la table des réponses aux solutions qu’attend l’Humanité.
En effet, depuis le début du siècle, parallèlement à la montée de puissance des découvertes, l’Afrique, à travers ses personnalités, a contribué religieusement aux avancées dans les rapports humains, El Hadj Ibrahima Niass “Baye“ a fédéré des peuples entiers, malgré les divergences philosophiques, culturelles et politiques.
Des nations entières se sont reconverties à l’Islam, ainsi que ces peuples qui transcendent aujourd’hui toutes leurs divergences idéologiques, leurs interconnexions, leurs niveaux d’échanges fondent les rapports sociaux et économiques. Cette conception philosophique de Baye Niass nous réconforte dans notre thèse qu’il est le précurseur de la mondialisation.
Cité cosmopolite, la ville de Médina Baye est un creuset culturel multidimensionnel, lieu de pèlerinage où les fidèles viennent tous les jours pour s’abreuver aux ressources intarissables de la Fayda . Aujourd’hui, à l’image du Caire, de Fez, Djidaa et de la ville de Touba, l’Université de la fayda El hadji Ibrahima Niasse doit voir le jour pour recevoir les jeunes du monde entier afin de mieux vulgariser les enseignements et la philosophie de Baye Niass. Médina Baye doit être érigé en ville religieuse avec un “statut spécial“ pour élargir l’assiette foncière en faisant des réaménagements avec des déplacements des populations à travers des projets ambitieux. Cette nouvelle reconfiguration stratégique de Médina Baye sera porteuse de croissance exponentielle dans l’économie nationale et particulièrement la commune de Kaolack comme arrière-plan et locomotive de la chaîne de croissance. Il suffit d’élargir à l’est de la commune de Mbadakhoune et Fass ainsi que Maka–Kahone, faire les investissements et construire l’université de la Fayda et les infrastructures hôtelières.
Les autorités de Médina Baye doivent en collaboration avec l’état réfléchir sur la révision du plan–directeur d’urbanisme de Kaolack afin de redimensionner ce grand quartier et envisager une nouvelle cité moderne qui répondra aux normes requises d’urbanisation et d’aménagement. Nous devons aller vers l’accès à la propriété définitive pour permettre à la communauté Niassène l’autofinancement et garantir les investissements.
Au vu des développements, les ramifications des dernières années de la fayda, une volonté politique réelle de l’Etat du Sénégal et un engagement sans faille des autorités de la cité seront les gages du succès de ce projet. En poursuivant l’Etat dans sa politique de décentralisation et les résultats insuffisants obtenus depuis des décennies, l’élection de Médina Baye avec un statut de ville religieuse constituerait sans nul doute la locomotive du tourisme du Sénégal et le décollage économique et sociale des régions du centre. L’image de Diamniadio Kaolack sera la plate tournante du développement économique du pays.
En fin, l’élite politique du Sénégal et plus précisément du Saloum doivent repenser la politique pour un changement de paradigme. Nous devons décomplexer les rapports et sortir des sentiers battus, il faut affirmer sans être régionaliste, surfer dans le sectarisme, oser poser des ruptures conventionnelles et non unilatérales afin d’imposer des réformes audacieuses. Toute révolution engendre des conséquences sociales; si nous voulons bénéficier positivement et économiquement de cet illustre homme, soyons plus réalistes et courageux pour engager le débat. L’exemple de Touba en est une parfaite illustration.
Moussa Fall,
Spécialiste en développement territorial