Métavers : le fantasme d’un monde virtuel parallèle

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Cet article est extrait de Sciences et Avenir – La Recherche n°898, daté décembre 2021.

Le terme est devenu à la mode en l’espace d’un été, à l’occasion d’une interview de Mark Zuckerberg sur le site d’actualité technologique The Verge. Le 22 juillet, le P-DG et fondateur de Facebook (devenu depuis Meta) y expliquait que pour le réseau social, la prochaine étape était de construire un “métavers”, un espace numérique d’un genre nouveau : sous forme d’avatars, les utilisateurs ne seraient pas que spectateurs d’une immersion, mais participants actifs. Ils pourraient y danser ou assister à des concerts, comme faire leurs exercices de fitness … Deuxième déclaration choc mi-octobre : Facebook annonçait la création de 10.000 emplois en Europe pour développer cet environnement. En parallèle, l’entreprise promettait de créer un fonds de 50 millions de dollars sur deux ans pour aider d’autres acteurs à bâtir un métavers “responsable” et financer des organismes de recherche.

Mark Zuckerberg voit grand : “On peut se figurer le métavers comme une version incarnée d’Internet, où vous ne faites pas que consulter un contenu : vous êtes dedans”, résume-t-il. La particularité essentielle du métavers est d’être un espace dit persistant. C’est-à-dire un environnement qui continue d’évoluer même lorsque l’on se déconnecte. Chaque fois que l’utilisateur revient, il prend les choses en cours de route, découvre de nouveaux éléments, de nouvelles activités virtuelles, etc. L’immersion la plus approfondie implique l’usage d’un visiocasque (en l’occurrence le casque de réalité virtuelle Oculus Rift, propriété de Facebook), mais Mark Zuckerberg n’en fait pas un prérequis. Selon lui, le métavers peut être accessible par un smartphone, une tablette ou un écran d’ordinateur.

Une agrégation de divers univers

Le réseau social ne constituerait toutefois qu’une partie du métavers. Celui-ci serait en réalité une agrégation de divers univers virtuels (d’où le préfixe méta”) existants et rendus interopérables. Et il n’est pas le seul à partager cette vision. D’autres compagnies ont annoncé des initiatives semblables. À commencer par le studio de jeux vidéo Epic Games, dont le P-DG, Tim Sweeney, plaide pour un “méta-vers ouvert” qui ne serait contrôlé par aucune entreprise en particulier. On pourrait y jouer à Fortnite (édité par Epic Games) en mode multijoueur avant de visionner une série sur Netflix. Une vision encore plus ambitieuse dont le développement a d’ores et déjà permis une levée de fonds de… un milliard de dollars (840 millions d’euros).

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