ME MOUSSA SARR prône une réforme en profondeur de la justice

Me Moussa Sarr plaide pour une réforme de la justice. L’avocat, invité de l’émission Kenu Askan Wi, sur itv, milite pour des mesures urgentes pour mettre la justice sénégalaise sur les standards internationaux. « Il y a des réformes qui sont arrivées à maturation et qui sont attendues par la famille judiciaire depuis plusieurs années. Ce qui manque, c’est la volonté politique. Nous espérons, qu’en cette année 2022, l’État, enfin, va mener ces réformes », a-t-il déclaré.

Me Moussa Sarr reste convaincu que la justice est la colonne vertébrale d’un Etat de droit. C’est pourquoi, en tant que défenseur des droits humains, il ne manque pas de propositions pour un bon fonctionnement de la justice. Entre autres, la création du juge des libertés et la détention. « C’est indispensable, martèle-t-il. Dans notre système judiciaire, il y a des mandats de dépôt systématiques qui sont faits par le parquet et qui ne reposent sur rien du tout. Le parquet ne peut pas être maître des poursuites et en même temps avoir la prérogative de décerner des mandats de dépôt. Cela aura forcément un impact sur la population carcérale. Aujourd’hui, les 50% de la population carcérale sont constituées de détenus préventivement arrêtés. Donc, cette réforme doit impérativement se faire. On doit limiter la durée de la détention provisoire en matière pénale. Souvent, on voit des gens qui sont en détention provisoire pendant 4 à 5 ans, après, ils sont acquittés. Cela est inadmissible dans un Etat de droit. Il faut limiter ces détentions à 2 ans ».

Quid du Conseil supérieur de la magistrature ? Sans langue de bois, Me Sarr estime qu’il faudrait le réformer. Pour lui, le président de la République doit quitter cette instance. Cela renforcerait davantage l’indépendance de la justice, estime-t-il. « On doit modifier son organisation et sa composition. Faire en sorte que les magistrats élus par leurs pairs soient plus nombreux dans le conseil. Que l’on intègre d’autres membres du barreau, de l’université, la presse, la société civile », a défendu Me Moussa Sarr.