Mbappé et Coman envoient les Bleus au Qatar

 « Kyky » pouvait difficilement faire plus d’heureux qu’en cette soirée de novembre.

Il a suscité l’extase des 45 500 spectateurs du Parc des Princes, a vite rassuré son sélectionneur Didier Deschamps, qui avait demandé de la vigilance d’entrée, et a aussi ravi Karim Benzema, double buteur, en lui délivrant une passe décisive (59e).

Même les propriétaires qatariens du PSG ont dû avoir un oeil satisfait sur la rencontre: le quadruplé du Parisien, inscrit sur la pelouse du club de la capitale, vitrine européenne de Doha, comportait son lot de symboles, à un an de la Coupe du monde organisée dans l’émirat du 21 novembre au 18 décembre 2022.

Vingt-huit ans après le dernier échec des Bleus en phase qualificative, dans ce même stade face à la Bulgarie (2-1), l’équipe de France peut mesurer le chemin parcouru.

Coman remuant

Depuis cette débâcle de 1993, outre ses deux titres mondiaux et son sacre européen, elle s’est qualifiée pour les 14 tournois majeurs qui ont suivi. Valider leur ticket à l’avant-dernière journée a l’avantage d’offrir de la sérénité aux Bleus pour le déplacement mardi (20h45) chez le 2e du groupe, la Finlande. Cela confirme aussi le standing retrouvé de la sélection de Didier Deschamps, invaincue dans ces éliminatoires et qui fait partie des premières qualifiées pour le Qatar, après l’Allemagne, le Brésil et le Danemark.

Après le titre en Ligue des nations, ce billet confortablement décroché donne un peu plus de poids à la thèse de l’accident en huitièmes de l’Euro, ces fameuses « dix minutes d’égarement » contre la Suisse, avancées par l’encadrement comme explication.

Au Parc des Princes, visité pour la première fois depuis 2013 par les Bleus en raison de travaux dans les transports franciliens autour du Stade de France, Didier Deschamps s’est même permis une innovation tactique, en confiant le couloir droit à Kingsley Coman, préféré à un latéral plus défensif comme Benjamin Pavard.

Celle-ci a parfaitement fonctionné. Le Bavarois s’est montré virevoltant sur l’aile droite et a offert deux caviars à Mbappé, buteur clinique du pied (12e) et de la tête (32e).

 Hommages

Dès la 6e minute, c’est en combinant sur l’autre aile, avec Theo Hernandez, que l’attaquant de 22 ans avait ouvert le score. Une combinaison presque identique a abouti au premier but de Benzema (55e), nouveau 5e meilleur buteur de l’histoire des Bleus (35 buts).

Les compteurs commencent à grimper pour Mbappé, également buteur en fin de match (87e): le Bondynois compile désormais 23 buts en 52 sélections, un record de précocité sous le maillot tricolore.

Réchauffés par les deux premiers buts de leur protégé, les supporters de l’équipe de France ont pu rendre un hommage émouvant aux victimes des attentats du 13-Novembre, six ans jour pour jour après les attaques.

Une animation lumineuse a été organisée et une banderole déployée à la 15e minute de la rencontre, à l’heure où les premières explosions aux abords du Stade de France avaient été entendues en 2015, un soir de France-Allemagne.

Une minute de silence a aussi été observée et Antoine Griezmann lui-même a dessiné un coeur sous son maillot aux côtés de la date du « 13/11/15 », dévoilé après son but sur penalty (84e), qui le place seul 3e meilleur buteur de l’histoire devant Michel Platini, avec 42 buts.

Le public a été servi pendant 90 minutes: de quoi faire oublier l’absence sur blessure de Raphaël Varane, Presnel Kimpembe et Paul Pogba, bien suppléés par Dayot Upamecano ou encore Adrien Rabiot, enfin buteur avec les Bleus, de la tête (75e). En Finlande mardi pour un match sans enjeu comptable, des remplaçants auront sans doute l’occasion de se montrer. Avec le Qatar dans le viseur et le billet dans la poche.