MACKY SALL OU LE SYNDROME DE L’IMPOSTEUR (par Seybani Sougou)
Le rêve est l’accomplissement d’un désir refoulé.» (FREUD)
Sonné par les résultats des élections locales du 23 janvier 2022, qui l’a plongé dans un profond coma politique, Macky SALL semble sorti de son hibernation par un rêve fruit d’un désir refoulé, totalement surréaliste : celui d’avoir remporté le scrutin à un taux de 80%.
Le choc de la débâcle et l’humiliation infligée par les électeurs sénégalais ont laissé des traces indélébiles et créé chez Macky SALL une frustration enfouie. Le coloriage ridicule par les partisans du régime de la carte électorale du Sénégal en beige-marron fait étrangement penser aux cahiers de coloriage de tête à modeler, des enfants d’une école maternelle. En vérité, cette carte loufoque est l’expression d’un désir (envie) et traduit un manque à combler.
Avec l’Acte III de la décentralisation et la loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013, les anciennes communautés rurales sont érigées en communes. Mais, Il ne faut se faire aucune illusion : ce n’est pas le nombre de communes gagnées qui importe, mais leur poids électoral. Car, Il ne faut pas mélanger des torchons et des serviettes : en termes de poids électoral, on ne peut pas comparer la commune de SALEMATA à la commune de PARCELLES ASSAINIES ; tout comme on ne peut pas comparer MBEULEUKHE à GUEDIAWAYE.
Visiblement, le lion fainéant qui dort, enfermé dans le déni et complètement déconnecté du réel, a définitivement perdu le nord et n’a pas encore tiré tous les enseignements de la sévère déroute de BENNO BOK YAKAAR.
Dans une excellente contribution publiée dans le journal DAKARTIMES du 29 janvier 2022, intitulée « Monsieur le Président, vous avez perdu les élections », le journaliste Mamadou Mouth BANE liste les raisons de la déculottée électorale de BENNO BOK YAKAR et met en garde Macky contre la cohorte de courtisans et de flagorneurs qui conduisent à sa perte.
Au bout de 10 ans, Macky Sall a épuisé toutes ses cartes, en matière de fraude. Son imagination fertile pour fausser les scrutins (rétention des cartes d’électeurs des primo-votants, élimination de candidats par la justice et par le parrainage, élimination de listes de partis d’opposition, avec la complicité des autorités administratives, production de faux certificats de résidence par des maires véreux, transfert d’électeurs, etc.) a atteint ses limites.
Le sort politique de Macky SALL est scellé et le compte à rebours de la fin du pouvoir est lancé : dans moins de 2 ans, il quittera, de force ou de gré, le palais, et sera rayé de l’histoire politique du Sénégal, dont il est entré par effraction. Les citoyens sénégalais aiguisent désormais leurs cartes électorales et attendent calmement, et patiemment les législatives de juin 2022 pour lui porterl’estocade finale : la frappe sera massive, foudroyante et chirurgicale.
Surtout pas de prétexte, de dérobade ou de fuite en avant : les élections législatives doivent se tenir à date échue. N’est-ce pas, Monsieur « 80% » ?
NKN