Macky Sall dans “Le Monde“ : « J’ai trouvé inélégant que Paris missionne une conseillère pour rencontrer mon opposant »
Le Président Macky Sall a accordé une interview exclusive au journal français “Le Monde“ aujourd’hui, vendredi 07 juillet. Interrogé sur la visite de Marine Le Pen à Dakar, le dirigeant sénégalais a admis, pour la première fois, avoir reçu la patronne de l’Extrême–Droite française.
Cependant, il a souligné que l’audience avec Mme Le Pen n’avait pas affecté sa relation avec le Président français.
« Nos relations sont très bonnes. Mais il faut éviter la monotonie. C’est normal qu’il y ait quelques couacs, mais ce n’est rien par rapport à la valeur de la relation entre la France et le Sénégal. Cela va au–delà de nos personnes, au Président Macron et moi–même », a répondu le Président sénégalais.
Non sans déplorer la délégation de l’Élysée en Mars à Dakar, pour rencontrer son principal opposant Ousmane Sonko :
« Marine Le Pen est venue au Sénégal et a demandé que je la reçoive : j’ai accepté ! Cela ne peut pas être un facteur de déstabilisation de la relation avec la France. J’ai, pour ma part, trouvé inélégant que Paris missionne [Ndlr : en Mars] une conseillère [de l’Elysée] pour rencontrer mon opposant [Ndlr : Ousmane Sonko]. Pour autant, cela ne va pas casser notre relation. »
Le Président Macky Sall a également été interpellé sur une probable future carrière à l’International, après son départ du Palais ; notamment à l’ONU.
« J’aimerais me mettre au service de l’Afrique et du monde. Il faut réformer les systèmes de Gouvernance mondiale, sans quoi, nous, Africains, qu’importe nos efforts, nous ne nous en sortirons pas… ! Les Institutions de Bretton Woods ont été mises en place après 1945, alors que nous n’étions pas souverains. Ces mécanismes sont en total déphasage avec aujourd’hui. Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l’ONU doit être réformé pour plus d’inclusion. Si l’on veut éviter une fracture entre les pays du G7 et les puissances émergentes, il nous faut trouver un système plus équilibré. Je souhaite aussi lutter pour l’accès de l’Afrique au marché des capitaux dans des conditions supportables », a–t–il répondu.