LIBRE PROPOS Par Abdoulaye THIAM (Sud Quotidien) M. le Président de la République, le Sénégal n’a plus le droit d’externaliser ses matches
Au mois de septembre dernier, la Fifa et la CAF ont été contraintes de reporter les éliminatoires sur le continent parce que plus de la moitié des pays ne disposait pas de stades aux normes. Le Sénégal, malgré son statut de meilleure sélection africaine au classement Fifa depuis bientôt 3 ans, figurait malheureusement sur cette honteuse liste.
Mais, entre temps, l’Etat et la Fédération ont mis les bouchées doubles pour éviter l’externalisation des matches des Lions, évitant ainsi, de nous rappeler les douloureux événements survenus en octobre 2012, austade Léopold Sédar Senghor, lors de la rencontre entre le Sénégal et la Côte d’Ivoire. La suspension de notre seul et unique stade répondant aux normes, avait contraint notre sélection à l’errance. Nous avons été obligés de recevoir l’Ouganda à Marrakech, l’Angola à Conakry et la Côte d’Ivoire à Casablanca. Pour beaucoup d’observateurs, si ce dernier match entre Eléphants amenés à l’époque par Didier Drobga et autres Yaya Touré et le Sénégal porté par une talentueuse et insouciante jeunesse composée de Kara Mbodji et autresPapy Djilobodji, auteur d’une excellente prestation avec une défense à 3, s’était joué dans l’antre du stade Léopold Sédar Senghor, devant un public chauffé à blanc, les Lions d’Alain Giresse allaient danser la «Samba» au Brésil en 2014. Hélas !
Continuer à jouer à Lat Dior
Toutefois, il faut relever que nous sommes encore en sursis. Pour cause, confie une source fédérale, l’homologation du stade Lat Dior de Thiès n’était que temporaire. Ce qui nous a permis de livrer nos trois matches du deuxième tour au stade Lat Dior. Contrairement à la Guinée, le Mali, la Côte d’Ivoire, leBurkina Faso, etc., qui ont tous étaient contraints d’externaliser leur match.
Pour rappel, il y avait 150 critères dont 20 obligatoires pour les stades de catégorie 3. Et sur les 20, il y avait 8 points qui étaient éliminatoires. Il s’agit de l’état du terrain, l’éclairage, les bancs des remplaçants, le tunnel des joueurs, les sièges des joueurs, les sièges individuels dans les tribunes, les vestiaires, les installations sanitaires et le certificat de sécurité et d’incendie. Si un seul de ces huit points n’est pas respecté, aucune homologation n’est possible. Pour les 12 points restants, la CAF avait offert une remédiation assortie d’un délai de mise en conformité.
Par conséquent, pour obtenir une homologation définitive du stade Lat Dior, le Sénégal doit, selon notre source, améliorer la luminosité. Pour l’heure l’éclairage ne répond pas aux normes. Il n’est perceptible que sur le terrain. Résoudre un tel «manquement» ne relève pas des 12 travaux d’Hercule. Surtout, si c’est une condition sine qua none pour continuer à jouer à Thiès qui est devenu l’épicentre du football sénégalais ; confirmant la nécessité d’avoir des Lions du Sénégal et non des Lions de Dakar. Après Kaolack dans les années 70 et Ziguinchor dans les années 90, la capitale du Rail a été la troisième ville à accueillir notre équipe nationale. Lat Dior est devenu un chaudron, un bastion imprenable.
Stade du Sénégal pour une place au Mondial
Faire du Sénégal un hub sportif. C’est l’ambition clairement affichée par l’Etat du Sénégal. Ce qui est loin d’être une chimère. C’est réalisable. Notre pays a accueilli le tournoi qualificatif de boxe pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020. Nous avons abrité l’Afrobasket féminin, la coupe d’Afrique de handball. Toutes ces compétitions ont eu lieu dans l’irréel Dakar Arena. Un vrai chef d’œuvre.
Demain, mardi 16 novembre, le ministre des Sports,Matar Bâ, annonce une visite au stade de Sénégal, dont l’inauguration est prévue le 20 février 2022. Avec ces 50.000 places assises, ce nouveau joyau devant abriter les Jeux olympiques de la jeunesse de 2026, serait un cadre idéal pour abriter le match retour que les «Lions»doivent livrer en mars 2022.
50.000 spectateurs, pour une place à la coupe du monde, l’équipe nationale ne devrait avoir aucune difficulté pour se transcender.
Aller plus loin encore
Dans cette même dynamique, le Sénégal devrait se projeter davantage sur l’organisation des grandes compétitions. Quelles soient zonales, continentales,voire internationales. Pour y arriver, il n’y a pas trente six (36) solutions : il faut construire des infrastructures sportives et hôtelières. Rien que la ville de Marrakech par exemple, compte 15 parcours de golf de 18 trous chacun. Le Qatar mise sur le sport pour son rayonnement diplomatique dans le monde. Il est talonné par les Emirats Arabes Unis et même, l’Arabie Saoudite. La Principauté de Monaco est dans cette même dynamique.
Notre pays ne dispose certainement pas des mêmes moyens. Mais, nous sommes déjà sur la bonne voie. Le stade Amitié, ancêtre du stade Léopold Sédar Senghor a été construit en 1985, en perspective de la seule et une coupe d’Afrique des nations (CAN), que notre pays a abrité en 1992. Le stade Demba Diop va être transformé en stade Fédéral sur financement de la Fifa. Sans occulter les réhabilitations des stades avec le programme chinois qui a juste été freiné par ce fichu covid. D’ailleurs, les travaux de LSS devraient démarrer incessamment. L’espoir peut être permis.
Surtout au moment où la CAN est désormais passé de 16 à 24 pays. C’est du lourd. Du très lourd. La co-organisation devrait être une panacée. Le Cameroun ne nous démentira pas. La Côte d’Ivoire qui abritera la CAN en 2023 non plus. Idem pour la Guinée en 2025. Voilà pourquoi, nous estimons que ce serait une excellente idée si la Guinée et le Sénégal acceptaient pour une fois de taire leurs querelles pour unir leur force. Une CAN Guinée-Sénégal ?
En tout cas, pour le Mondial, Gianni Infantino a déjà annoncé les couleurs : il plaide pour la co-organisation des coupes du monde. Surtout qu’elles vont passer de 32 à 48 équipes, après Qatar 2022. United2026 (Canada-Etats-Unis-Mexique) va ouvrir le bal. Nous aussi, visons la lune pour atteindre le soleil sans nous brûler les ailes.
NKN