L’internat des hôpitaux est un concours hyper sélectif organisé par le ministère de la santé pour les étudiants en médecine, pharmacie et psychiatrie du Sénégal à partir de la cinquième année de formation. Dans le circuit normal, une spécialisation médicale n’est possible qu’après l’obtention du doctorat (huit ans de médecine). Mais une fois qu’on est admis à ce concours, on a la possibilité de débuter une spécialisation médicale, chirurgicale ou la biologie médicale.

Le concours se déroule chaque année au mois de décembre (le prochain c’est pour bientôt) et toutes les universités du Sénégal sont concernées. C’est le rêve de la majorité des étudiants d’intégrer cette élite médicale. C’est pourquoi ils la préparent pendant des années.

Quand on réussit ce concours, le ministère de la santé met l’Interne dans une structure hospitalière sous la tutelle d’un chef de service pour une formation de quatre à six ans selon la spécialité.

Au cours de cette formation, L’Interne est le premier responsable du service d’accueil. Son rôle est d’organiser et d’assurer le bon fonctionnement de son service pour une prise en charge efficiente de ses patients.

Cette gestion est assurée sans horaires de travail préétablis de sept heures du matin à des heures tardives de la nuit et si ce dernier est de garde il enchaîne jusqu’au lendemain soir (ils sont surnommés les rats d’hôpitaux). C’est en connaissance de ces faits que des logements à l’intérieur des hôpitaux sont construits pour qu’ils soient plus près de leurs malades.

Les internes et les anciens internes assurent la formation de tous les étudiants en médecine et en spécialisation affectés dans leurs services. L’Interne est la première personne à appeler quand il y a un souci chez les malades ou dans son service et il a l’obligation de se présenter qu’importe l’heure. Dans certains hôpitaux l’Interne assure en plus des gardes de son service, des gardes au service des urgences de l’hôpital.

De cette formation intensive sortaient les anciens internes des hôpitaux qui étaient destinés à l’enseignement et à la recherche. On note ces dernières années des anciens internes non insérés (ni dans la fonction publique ni contractuels du ministère de la santé) et laissés eux-mêmes dans la nature ce qui est à l’origine de beaucoup de fuites de cerveaux.

Depuis quelques jours cette crème de la médecine est en mouvement de grève avec arrêt total du travail pour revendiquer leurs droits les plus absolus : celui d’existence (le statut de l’interne) et d’amélioration des conditions de travail pour une prise en charge meilleure des patients.