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L’égalisation de l’avortement médicalisée, une pilule qui passe mal – Chrono-actu

L’égalisation de l’avortement médicalisée, une pilule qui passe mal

Une vielle controverse

La controverse sur l’avortement médicalisé ne laisse pas insensibles les populations. Catégoriques, certains estiment qu’il doit être interdit sous toutes formes. D’autres pensent qu’il doit être autorisé dans des cas bien précis.

Le débat sur l’avortement médicalisé refait rage au Sénégal. Plusieurs organisations de la société civile, notamment celles défendant les femmes, s’activent pour que l’avortement soit autorisé au Sénégal en cas de viol, d’inceste ou d’atteinte à la vie de la mère. Face à ces associations, d’autres organisations comme la Comité de défense des valeurs morales, le syndicat des travailleurs de la santé, l’Union nationale des parents d’élevés et d’étudiants du Sénégal… s’érigent en bouclier afin qu’une loi légalisant l’avortement médicalisé  ne soit jamais appliquée au Sénégal. On retrouve chez la population les mêmes confrontations d’idées notées sur les plateaux de télé, les radios, les réseaux sociaux. A Keur Massar, la question intéresse au plus haut point les habitants qui suivent l’actualité. Au quartier Serigne Mansour, Babacar Diop la soixantaine mais toujours très actif, s’oppose totalement de l’avortement. « On est à la fin des temps. Il est plus difficile d’être dans la vérité que de tenir des braises entre ses mains. On ne peut pas cautionner l’avortement médicalisé dans un pays religieux comme le Sénégal. Dans ce cas, «  une fille peut aller faire tout ce qu’elle veut. En cas de grossesse, elle peut accuser faussement quelqu’un de l’avoir violée pour avoir le droit d’avorter. Un innocent peut même être accusé et cela mènerait vers d’autres problèmes.

Protocole De Maputo et Code Pénal : Deux textes qui n’émettent pas sur la même longueur D’onde

L’Etat a ratifié, depuis 2004, le protocole de la charte  africaine  des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique .Communément appelé Protocole de Maputo, il met, en son article 14, à la charge des Etats- parties l’obligation de donner accès à l’avortement aux femmes et aux filles porteuses de grossesses suite à un viol, inceste ou toute autre agression sexuelle, ou  lorsque la santé mentale ou physique de la femme, de la fille enceinte ou du fœtus est menacée. Cependant, la loi pénale sénégalaise considère l’avortement provoqué comme une infraction grave. En effet, l’article 305 du code pénal prévoit contres ses auteurs des peines d’emprisonnement allant de six mois à trois ans et / ou des amendes de 50.000 à un million de FCFA. Pour mettre en concordance ces deux articles, Aby Diallo, présidente de l’Association des femmes juristes, du Sénégal, par ailleurs commissaire de police à la retraite, prône la modification des dispositions de l’article 305 Du code pénal défaut de l’adoption d’une nouvelle loi permettant l’application du protocole. « La convention internationale prime sur la loi nationale. Donc, en signant ce protocole de Maputo, l’Etat du Sénégal devait modifier les dispositions de 305 pour permettre l’application de l’avortement médicalisé en cas viol ou d’inceste », a-t-elle expliqué.

ABBE ROGER GOMIS, VICAIRE A LA PAROISSE EPIPHANIE DU SEIGNEUR DE NIANING

«La vie humaine doit être respectée de manière absolue ». L’Eglise a une position tranchée sur l’avortement : elle n’est pas favorable à cette pratique qu’elle assimile à un meurtre. L’Eglise catholique ne change pas la position sur la question de l’avortement. Elle s’oppose à cette pratique parce que la considérant  comme un acte immoral.

IMMAM AHMADOU MAKHTAR KANTE

«L’avortement est l’échec d’un projet de vie embryonnaire et fœtal »

L’islam n’encourage pas l’avortement, qui est l’interruption d’un projet de vie, estime l’imam Ahmadou Makhtar Kante. Mieux il est interdit par l’islam parce que, rappelle-t-il, le faire, c’est interrompre un projet de vie, un processus vital qui a une valeur intrinsèque devant Dieu. «Même pour la vie animale ou végétale, l’Islam ne vas jamais encourager l’avortement médicalisé », a martelé Imam Kanté.

INTERRUPTION THERAPEUTIQUE DE LA GROSSESE

Le bio éthicien Joseph Mendy dévoile le protocole

Le médecin traitant ne peut pas, à lui tout seul, décider d’un avortement thérapeutique, précise docteur Joseph Mendy, médecin et juriste bio éthicien, qui détaille les critères régissant l’interruption thérapeutique d’une grossesse. « L’avortement est une question bioéthique .La solution doit être trouvée au sein de la société après des discussions ouvertes et larges. Ce n’est pas une question que le médecin doit trancher tout seul », estime Dr Joseph Mendy, médecin neurochirurgien, juriste bio éthicien.

30 079 avortements en 2020

Le nombre d’avortements constatés reste relativement élevé au Sénégal. Les services compétents, notamment la Direction de la santé et de l’enfant du Ministère de la santé et de l’Action sociale, ont fait état d’un cumul de 34,079 avortements constatés en 2020 au Sénégal. La région de Dakar arrive en tête avec 6,948 cas, Thiès se pointe à la deuxième place avec 5,390 cas. La région  de Diourbel se classe à la troisième position avec 3,704 avortements. A Kaolack, il a été constaté 2673 interruptions de grossesses, Louga est à la 6eme place avec 2384, Saint- Louis occupe le 7eme rang avec 2301 cas. Cette région est suivie par Kaffrine (2.122), Fatick (1.763), Matam (1.382), Kolda(1.219) et Ziguinchor (1.035). Sur la liste des régions qui ont moins de 1000 interruptions de grossesses figurent Sédhiou (888), Kédougou (632). L’avortement médicalisé n’est pas légalisé. Toutefois, il est autorisé lorsque le pronostic vital de la mère est engagé. Ce pronostic est déterminé par trois médecins différents. Il s’agit d’un gynécologue, d’un généraliste, et d’un médecin légiste.